Sionisme




Cet article se consacre surtout à l'analyse des courants idéologiques sionistes ainsi qu'aux réactions qu'ils ont suscitées. Pour le détail de son histoire, voir aussi : Histoire du sionisme.


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Theodor Herzl, auteur du manifeste sioniste L'État des Juifs.


Le sionisme est une idéologie politique fondée sur un sentiment national juif, décrite comme nationaliste par les uns et comme émancipatrice par les autres, prônant l'existence d'un centre territorial ou étatique peuplé par les Juifs en Terre d'Israël (Eretz Israël). Son principal théoricien est Theodor Herzl qui publie « Der Judenstaat » (L'État des Juifs) en 1896. Sur un plan idéologique et institutionnel, le sionisme entend œuvrer à donner ou redonner aux Juifs un statut perdu depuis l'Antiquité et les royaumes hasmonéen et hérodien, à savoir celui d'un peuple disposant d'un territoire. Le sionisme aboutit en 1948 à la création de l'État d'Israël. Il faut le différencier du postsionisme, qui veut donner une orientation laïque à l'État d'Israël, normaliser les relations avec les Palestiniens, et du néosionisme, qui milite pour la migration des Palestiniens et des Arabes israéliens vers les autres pays arabes.


Le sionisme se partage entre différents courants qui vont du sionisme travailliste au sionisme religieux juif ou même chrétien.


Le terme sionisme fait référence au « retour à Sion » qui est une colline de Jérusalem.


L'opposition au sionisme est désignée sous le vocable d'antisionisme.




Sommaire






  • 1 Terminologie


  • 2 Histoire du sionisme


    • 2.1 Eschatologie juive


    • 2.2 Un projet politique


    • 2.3 Le Mandat britannique en Palestine


    • 2.4 Les propositions de l'ONU


    • 2.5 Aliyah




  • 3 Le sionisme et les Juifs séfarades


  • 4 Dans la politique en Israël


    • 4.1 Courants politiques


      • 4.1.1 Extrême-gauche


      • 4.1.2 La gauche « réformiste »


      • 4.1.3 La droite


      • 4.1.4 La droite nationaliste laïque


      • 4.1.5 La droite nationaliste religieuse


      • 4.1.6 L’extrême droite nationaliste laïque


      • 4.1.7 L’extrême droite nationaliste religieuse


      • 4.1.8 Autres courants politiques






  • 5 Communauté internationale


    • 5.1 Résolutions de l'ONU




  • 6 Antisionisme


    • 6.1 Antisionisme juif


      • 6.1.1 Courants religieux juifs


      • 6.1.2 Mouvement ouvriers et libéraux


      • 6.1.3 Dans la diaspora juive




    • 6.2 Nationalisme arabe et palestinien


    • 6.3 Anti-impérialisme ou anticolonialisme


    • 6.4 Antinationalisme


    • 6.5 Courants religieux musulmans


    • 6.6 Antisionisme et antisémitisme




  • 7 Filmographie


  • 8 Notes et références


    • 8.1 Notes


    • 8.2 Références




  • 9 Bibliographie


  • 10 Annexes


    • 10.1 Articles connexes


    • 10.2 Lien externe







Terminologie |


Le terme « sionisme » fait référence au « retour à Sion »[1] qui est un synonyme utilisé pour Jérusalem, et par extension la terre d'Israël[2]. Le terme apparaît pour la première fois en 1890 sous la plume de Nathan Birnbaum[3],[Note 1].



Histoire du sionisme |


Article détaillé : Histoire du sionisme.


Eschatologie juive |


Au cours de l'Antiquité, les populations juives se sont largement dispersées, d'abord autour de la Méditerranée et au Moyen-Orient, puis en Europe. Le lien entre les populations juives actuelles et les juifs de l'Antiquité n'est pas total, des conversions ayant existé dans l'Antiquité, et même après[4],[5],[6],[7], même si des études génétiques montrent le maintien de certains marqueurs génétiques typiquement moyen-orientaux dans la majorité des populations juives[8].


Mais indépendamment des origines géographiques des communautés, les Juifs ont toujours affirmé leur nostalgie de Jérusalem comme dans le psaume 137 composé lors du premier exil à Babylone au VIe siècle av. J.-C. : « Si je t’oublie jamais, Jérusalem, que ma droite me refuse son service ! Que ma langue s’attache à mon palais, si je ne me souviens toujours de toi, si je ne place Jérusalem au sommet de toutes mes joies ! »[9]. Depuis la destruction du Temple en 70, à la suite de la première guerre judéo-romaine de 66-73, une partie des Juifs exprime le désir de se rassembler en « Eretz Israel ». Ainsi, tous les ans durant la fête de Pessah, le souhait L'an prochain à Jérusalem est prononcé, et des petits groupes de Juifs religieux « montent » régulièrement en Terre sainte depuis l'Antiquité, surtout vers les villes saintes de Safed, Tibériade, Hébron et Jérusalem. L'eschatologie juive affirme aussi la venue d'un messie qui ramènera les Juifs sur leur terre. Ainsi pour Maïmonide : « Les Temps messianiques auront lieu lorsque les Juifs regagneront leur indépendance et retourneront tous en terre d'Israël[10] ».



Un projet politique |





Léon Pinsker, auteur de la brochure Auto-émancipation et l'un des chefs de l'organisation des Amants de Sion.


Le mouvement sioniste moderne est né au XIXe siècle parmi les Juifs d'Europe centrale et de l'est en réaction à la montée de l'antisémitisme, des pogroms et en réaction à l'affirmation du nationalisme et de l'irrédentisme en Europe[11], mais aussi en Europe occidentale, à la suite du choc causé par l'affaire Dreyfus – qui compte parmi les motifs du lancement du congrès sioniste par Theodor Herzl[12]. Bien qu'ayant des caractères spécifiques du fait de la dispersion des Juifs, cette idéologie est contemporaine de l'affirmation d'autres nationalismes en Europe.


Il s'appuie sur le lien qu'entretient le peuple juif avec la Terre d'Israël par la pratique religieuse au cours de l'exil[13] ainsi que sur l'idéalisme d'une renaissance de la patrie juive[14],[15] à des fins messianiques[16]. Le nationalisme juif apparaît comme une réponse face aux problématiques rencontrées par la Haskalah[16] et est théorisé comme la concrétisation d'une utopie socialiste (Hess), comme une nécessité de survie face aux préjudices sociaux par l'affirmation de l'autodétermination (Pinsker)[16], comme accomplissement des droits individuels et des libertés (Nordau)[17], comme la fondation d'un humanisme hébreu (Buber) ou encore comme un moyen d'exercer le véritable esprit du judaïsme (Ahad Ha'am)[18]. Les Amants de Sion s'unissent en 1884 et en 1897 est organisé le premier congrès sioniste.


Le mouvement sioniste est généralement perçu comme une idéologie nationaliste ou bien comme un mouvement de libération nationale, émancipateur de minorités persécutés par les autres[19],[20].


Sous la pression de l’antisémitisme européen et sous l’influence des idéologies nationalistes et d'indépendance nationale, une partie de la population juive européenne (surtout en Europe centrale et orientale, où l'intégration est difficile) transforme à la fin du XIXe siècle ce désir religieux en un projet politique : le sionisme, fondé sur le sentiment national juif[21]. Les premières organisations (Amants de Sion) apparaissent en 1881. À partir de 1882, le baron français Edmond de Rothschild achète de la terre en Palestine ottomane et finance le premier établissement à Rishon LeZion. L'Organisation sioniste mondiale est créée en 1897 sous l'impulsion de Theodor Herzl.



Le Mandat britannique en Palestine |


Articles détaillés : Grande Révolte arabe de 1936-1939 en Palestine mandataire, Conflit de 1947-1948 en Palestine mandataire, Terrorisme sioniste en Palestine mandataire, Conflit judéo-arabe de 1947-1949, Guerre israélo-arabe de 1948-1949, Réfugiés palestiniens et Réfugiés juifs des pays arabes.

Articles connexes : Haganah, Irgoun et Lehi.

En s'appuyant sur les ambitions coloniales britanniques au Moyen-Orient, le mouvement sioniste se voit attribuer un « Foyer national juif » en Palestine, par la déclaration Balfour (1917), la conférence de San Remo (1920) et le mandat de la Société des Nations (1922), contre l’avis des Arabes palestiniens qui craignent d'être à terme dépossédés. La Palestine est alors placée sous mandat britannique : on parlera pour cette période de « Palestine mandataire ». Voir aussi le chapitre de Histoire du sionisme : le mandat de la SDN.


De 1918 à 1948, au cours de l'Alya, la population juive en Palestine passe de 83 000 personnes à 650 000. Pour 1918, Henry Laurens, cite 66 000 Juifs en Palestine[22] et Nadine Picaudou indique 55 000 Juifs sur le territoire palestinien[23]. La croissance est due à une forte natalité, mais surtout à une forte immigration due aux troubles politiques de l'Europe de l'entre-deux-guerres, ainsi qu'à la montée de l’antisémitisme en Europe centrale et orientale dès les années 1920. Cet antisémitisme culminera avec la Shoah. Pendant cette période, l'Agence juive favorise l'immigration juive par tous les moyens : en 1933, elle est contrainte de passer un accord avec les nazis[24] pour rendre possible l'émigration de Juifs allemands vers la Palestine. Dès la seconde moitié des années 1930, après les restrictions sur les certificats d'immigration délivrés par les Britanniques, elle organise l'immigration clandestine.


Durant la même période, la conscience nationaliste palestinienne se développe et la population arabe de Palestine s'oppose au sionisme, à l'immigration juive et au mandat britannique, parfois dans la violence.


En 1939, après 3 ans de révolte arabe et à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne, dans son Livre blanc sur la Palestine, annonce la diminution drastique de l’immigration juive et promet la création d'un État arabe indépendant dans les 10 ans. Elle doit alors faire face à la résurgence d'une lutte armée et à l'activisme d'organisations sionistes. À travers le Mouvement de Rébellion hébraïque, l'Irgoun ira jusqu'à mener des actions de sabotage et terroristes comme l'attentat de l'hôtel King David faisant 91 victimes et détruisant de nombreux documents d'enquête britanniques sur le conflit. Les Britanniques décident en février 1947 de remettre leur mandat à l'Organisation des Nations unies.



Les propositions de l'ONU |


En novembre 1947, l’ONU propose un plan de partage de la Palestine entre un État juif (sur 55 % du territoire) et un État arabe tandis que Jérusalem devient un corpus seperatum sous administration internationale. Le plan est accueilli avec allégresse par l'Agence juive et le Yichouv mais il est rejeté par les Arabes palestiniens, par les États arabes et par les factions sionistes de droite. Les Britanniques, qui se sont abstenus lors du vote, annoncent qu'ils ne collaboreront pas à sa mise en place. Dès le lendemain, la violence débute, opposant les forces paramilitaires de chaque camp et faisant de nombreuses victimes civiles. L'État d'Israël est proclamé le 14 mai 1948, dernier jour du mandat. La Ligue arabe déclare l'état de guerre[25],[26] et la Transjordanie, l'Égypte, la Syrie et l'Irak prennent part au conflit. En quelques mois, les forces israéliennes prennent l'avantage sur leurs adversaires et « libèrent » Jérusalem-Ouest. La guerre entraîne un bouleversement démographique : près de 750 000 Arabes palestiniens fuient ou sont chassés[27] d'Israël et se réfugient en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, en Transjordanie et au Liban tandis que la même année et dans les quelques années qui suivent, entre 500 000 et 600 000 Juifs émigrent, sont poussés à la fuite ou sont expulsés des pays arabes. La majorité s'installent en Israël. En 1949, Israël et ses voisins signent des cessez-le-feu qui mettent fin à la « guerre d'indépendance ». L'objectif principal du sionisme, la création d'un État juif, Israël, est réalisé et le pays entre à l'ONU la même année.



Aliyah |


Articles détaillés : Démographie d'Israël et Aliyah.

En 1948, Israël compte 650 000 Juifs. Dans les 3 années qui suivent, sa population double à la suite de l'accueil notamment de près de 200 000 personnes déplacées, réfugiés de la Seconde Guerre mondiale et de plusieurs centaines de milliers de Juifs du monde arabe. Fin des années 1990, elle voit l'afflux de nombreux Russes qui forment aujourd'hui la plus grande communauté du pays. En 2006, La population israélienne passe à environ 7 000 000 personnes dont 5 500 000 Juifs et 1 500 000 Arabes. C'est le pays qui compte le plus de Juifs au monde.



Le sionisme et les Juifs séfarades |


Les Juifs séfarades de Palestine, s'ils ont parfois collaboré au programme d'achat de terres initié par les sionistes européens (comme c'est le cas pour Albert Antébi), ont plaidé en faveur d'une intégration du sionisme en Orient, de l'établissement de liens entre les mouvements nationalistes juif et arabe, et entre les cultures hébraïque et arabe non seulement pendant la période ottomane, mais encore sous le mandat britannique [28] (alors qu'après la déclaration Balfour, les relations s'étaient fortement détériorées avec les Arabes palestiniens). Cette intégration dans la culture levantine a été rejetée par le sionistes européens, qui redoutaient que les juifs orientaux ne s'assimilent aux Arabes[29]. La presse juive en langue arabe des pays du Moyen-Orient a souvent déploré l'incapacité du mouvement sioniste à percevoir l'intérêt de recourir aux Juifs orientaux comme médiateurs entre le sionisme ashkénaze et les Arabes palestiniens, en vue d'une meilleure entente entre les deux peuples[30]. Les Juifs séfarades ont reproché aux sionistes européens de les exclure des institutions sionistes, ce qui les a privés de tout pouvoir de décision[31]


Le mouvement sioniste a par ailleurs encouragé puis organisé l'émigration en Palestine de 15 000 Juifs yéménites entre 1910 et 1948. Ces Yéménites, pour lesquels ont été aménagés des quartiers séparés, ont été exclus des kibboutz, et employés dans les plantations privées pour des salaires inférieurs à ceux des ashkénazes. L'historien Gershon Shaffir a souligné le fait qu'ils ont été effacés de la mémoire sioniste en tant que pionniers, bien qu'ils aient subi des conditions de travail très dures[32] ; voir à ce sujet Émigration des Juifs yéménites en Palestine.


Les multiples épisodes du conflit israélo-arabe ont conduit à l'exil la très grande majorité des Juifs orientaux et séfarades[33], dont les communautés avaient une histoire de plus de deux mille ans.



Dans la politique en Israël |



Article détaillé : Histoire de l'État d'Israël.

Après la Guerre des Six Jours en 1967, se développe un débat sur le devenir des territoires occupés après la guerre de 1967 par Israël : la Cisjordanie, la bande de Gaza, le plateau du Golan et la péninsule du Sinaï.



  • Des positions plutôt à gauche et au centre considèrent que ces annexions doivent être limitées.

  • Des positions plutôt à droite défendent l'annexion de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Mais la croissance démographique arabe puis les intifada palestiniennes incitent certains de ses partisans à militer pour un retrait partiel des territoires.

  • Enfin, le courant sioniste religieux défend l'annexion des territoires de la Terre d’Israël biblique. Pour certains, c'est surtout une obligation divine. Il s'oppose en cela au courant religieux juif antisioniste.



Courants politiques |


Le sionisme rassemble des courants très divers allant de l’extrême droite à l’extrême gauche.


Tous ont en commun la volonté de créer un État juif. Mais ils se sont historiquement divisés sur trois questions fondamentales :



  • Les objectifs territoriaux : le sionisme vise-t-il à établir un État juif :

    • n’importe où (sionisme territorialiste),

    • sur un territoire quelconque en Palestine (point de vue dominant à gauche et dans une partie de la droite),

    • ou sur toute la Palestine biblique (Eretz Israël) (point de vue dominant à droite, à l’extrême droite et chez les sionistes religieux) ?



  • Les objectifs sociaux : la société que doit créer le sionisme doit-elle être marxiste (Poaley Tzion), sociale-démocrate (Mapaï), libérale (sionistes généraux, Parti révisionniste), voire fasciste (Brit Ha’Birionim) ?

  • La place de la religion : la société que doit créer le sionisme doit-elle être athée (marxiste, cananéens), ouverte sur la religion, mais sans plus (une partie de la gauche et la majorité de la droite) ou religieuse (sionisme religieux) ?


Il y a eu d’autres divergences (l'usage de la force/violence dans la construction de l’État, par exemple), mais ces trois thématiques expliquent les structurations fondamentales des courants sionistes.


À l'époque actuelle, ces différentes thématiques se regroupent en trois grands ensembles au sein de la société israélienne :



  • le post-sionisme, qui veut donner une orientation laïque à l'État d'Israël, normaliser les relations avec les Palestiniens et dans lequel certains voient parfois même une forme d'antisionisme ;

  • le néosionisme, héritier du sionisme révisionniste et du sionisme religieux, qui revendique le caractère purement juif d'Israël, les territoires de l'Israël biblique et le transfert des Palestiniens et des Arabes israéliens vers les autres pays arabes ;

  • ceux qui se définissent comme les héritiers du « sionisme classique » et qui défendent une position située entre les deux précédentes.


Les caractéristiques à la fois du « néosionisme » et du « postsionisme » ne sont pas entièrement étrangères au « sionisme classique » mais elles diffèrent en accentuant des divergences existant déjà au sein du sionisme. Pour Chan & al., « le néosionisme accentue les dimensions messianiques et particularistiques du nationalisme sionisme tandis que le postsionisme accentue ses dimensions universalistes et de normalisation[34]. »



Extrême-gauche |


Ce sont le Poale Zion gauche et le Hachomer Hatzaïr, qui donneront plus tard le Mapam (en 1948).


Ces deux partis ont été créés avant la Première Guerre mondiale. Le premier se réclame du marxisme, et le second du socialisme populiste russe, avec une forte influence anarchiste.


Ils veulent une société socialiste, sans religion, sont partisans d’un État en Palestine, mais sont relativement souples sur les frontières. Avant 1948, ils ont même envisagé un État mixte judéo-arabe.



La gauche « réformiste » |





David Ben Gourion





Shimon Peres au Forum économique mondial de 2007.


Ce sont l'Achdut Ha'avoda (issu du Poale Sion) et le Hapoel Hatzaïr, qui donneront naissance en 1930 au parti socialiste Mapaï, renommé ensuite parti travailliste.


Ces deux partis ont été créés avant la Première Guerre mondiale. Le premier se réclame du marxisme, et le second du socialisme populiste russe. Les deux partis d'extrême gauche précédemment cités sont leurs dissidences respectives.


Révolutionnaires à leurs origines, ils évoluent après la Première Guerre mondiale vers le réformisme. Ils veulent une société social-démocrate. Ce sont des laïcs, mais reconnaissant une place du religieux dans la définition de l’identité juive. Ils sont partisans d’un État en Palestine, mais sont relativement souples sur les frontières. Cette souplesse même a entraîné des évolutions et des débats internes importants sur les questions territoriales :



  • En 1922, Berl Katznelson, l'idéologue du Achdut Ha'avoda s'est fermement opposé à la création de l'Émirat hachémite de Transjordanie, qui était ainsi retiré du « Foyer national juif ».

  • En 1937, lors des débats de la commission Peel sur un éventuel partage de la Palestine entre Juifs et Arabes, David Ben Gourion a accepté la proposition (non suivie d'effet) d'un État juif sur 15% seulement de la Palestine mandataire, mais a été mis en minorité au sein du Mapaï.

  • En 1947, le Mapaï a accepté le plan de partage de la Palestine mandataire entre un État juif sur 55 % du territoire (mais sans la partie juive de Jérusalem), au côté d'un État palestinien. À la suite du refus palestinien de ce partage, David Ben Gourion a refusé de fixer les frontières de l’État, ouvrant la possibilité de revendications territoriales futures.

  • Après la guerre des Six Jours de 1967, le dirigeant de l'aile gauche du Mapaï (Achdut Ha'avoda) Ygal Allon, a proposé un plan annexant 30 % de la Cisjordanie et une partie de la bande de Gaza, plan qui ne fut pas officiellement adopté par son parti. Le parti travailliste a cependant fait adopter en 1967 une « loi sur Jérusalem » qui rattachait à la municipalité la partie arabe de la ville, ainsi que certains quartiers et villages avoisinants.

  • en 1985, Shimon Peres, Premier ministre travailliste, a proposé de donner l'essentiel de la Cisjordanie et de la bande de Gaza à une confédération jordano-palestinienne.

  • À l'été 2000, le Premier ministre travailliste Ehud Barak a proposé aux négociations de Camp David avec Yasser Arafat la création d'un État palestinien sur 88-90 % de la Cisjordanie et sur la bande de Gaza, mais sans la partie arabe de Jérusalem.

  • Pour les élections de 2006, le parti travailliste a proposé un partage de Jérusalem, en attribuant à un futur État palestinien les quartiers arabes de Jérusalem.


Ces évolutions et positions ne sont pas exhaustives.


Le dirigeant le plus connu de la gauche réformiste est David Ben Gourion. On peut aussi citer Shimon Peres ou Yitzhak Rabin.



La droite |





Haïm Weizmann


Ce sont surtout les Sionistes généraux. Le dirigeant historique, jusqu’à la création d’Israël, est Haïm Weizmann.


Ils existent comme courant de pensée depuis la création du sionisme, à la fin du XIXe siècle. Theodor Herzl en était proche. Ils ne s'organisent comme parti qu'en 1922.


Les sionistes généraux seront le second groupe fondateur (en importance électorale) du Likoud, en 1973. Ils sont partisans du libéralisme économique. Ce sont des laïcs, mais accordant une place au religieux dans la définition de l’identité juive. Ils sont partisans d’un État en Palestine, mais sont relativement souples sur les frontières (du moins avant 1967).



La droite nationaliste laïque |





Zeev Vladimir Jabotinsky


Il s’agit surtout du Parti révisionniste, créé en 1925, qui donnera naissance en 1948 au Hérout. Ce sera le principal groupe fondateur du Likoud, en 1973.


Le dirigeant historique est Vladimir Jabotinsky, auquel succédera Menahem Begin. Les révisionnistes sont partisans du libéralisme économique. Ce sont des laïcs, mais accordant une place au religieux dans la définition de l’identité juive. Ils sont partisans d’un État en Palestine dans les frontières d’Eretz Israël (« Terre d'Israël »). Pendant longtemps, ils ont revendiqué l’annexion de toute la Palestine mandataire, mais aussi de la Jordanie. Cette dernière thématique a été progressivement abandonnée. Mais, parmi les insignes du Betar, leur mouvement de jeunesse, on trouve toujours des représentations de la terre d’Israël incluant la Jordanie.


Depuis la fin des années 1990, ce courant a dû faire face à la croissance démographique arabe et au soulèvement palestinien (Intifada).


La majorité du Likoud a donc accepté de renoncer à une partie de la « Terre d’Israël », pour assurer la majorité juive dans l’État d’Israël.


Les plus modérés se sont ralliés au parti Kadima fin 2005, derrière Ariel Sharon et Ehoud Olmert, les plus nationalistes sont restés au Likoud derrière Benyamin Netanyahou. Mais même chez eux, on note l’abandon du Grand Israël : Netanyhaou a proposé début 2006 d’abandonner 40 % de la Cisjordanie et l’essentiel de la bande de Gaza.



La droite nationaliste religieuse |




Le rav Kalischer, un des fondateurs de l'idéologie nationaliste religieuse.


Il s’agit surtout du parti Mizrahi, créé en 1902 et réorganisé en 1956 dans le Parti national religieux (PNR).


Ils sont aujourd’hui plutôt partisans du libéralisme économique, mais il a longtemps existé une branche « ouvrière » (Hapo'el Hamizrachi), plutôt attirée par une démarche « sociale-démocrate ». Ils sont partisans d’un État religieux, où la Halakha, loi religieuse juive, serait un élément important dans la définition de la loi civile. Ils acceptent cependant la démocratie. Sur le plan nationaliste, ils ont longtemps été modérés. Mais après la victoire de 1967 (occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza), ils ont durci leur position, surtout après 1977.


La majorité des sionistes religieux adhère aujourd’hui au Grand Israël. Au contraire de la droite nationaliste laïque, qui considérait le Grand Israël comme un intérêt, et qui y renonce progressivement sous l’influence des deux intifada et de la croissance démographique arabe, les sionistes religieux considèrent qu’il s’agit d’un ordre divin. On ne peut donc y renoncer.


Ils sont particulièrement actifs dans les colonies israéliennes. Le PNR est aujourd’hui considéré par certains politologues de gauche comme un parti de droite (ce qu’il n’était pas à l’origine). De fait, pour les élections de 2006, le Parti national religieux a décidé de se présenter sur la liste de l’« Union nationale », le cartel électoral de droite nationaliste.



L’extrême droite nationaliste laïque |




Photo non datée d'Avraham Stern


Sa première organisation date de 1931, avec Brit Ha’Birionim. Il s’agit d’une faction interne au Parti révisionniste, qui se réclame du fascisme italien. L’organisation paramilitaire Lehi, créée fin 1940, reprendra bon nombre de leurs thèses, du moins jusqu’à la mort de son premier chef, Avraham Stern, en 1942. Après la création de l’État d’Israël, ce courant n’est plus guère actif, mais reste cependant vivant à travers des intellectuels comme Israël Eldad, un ancien dirigeant du Lehi. On voit réapparaître ce courant après les accords de Washington de mars 1979, qui restituent le Sinaï à l’Égypte.


La question de l’organisation sociale est secondaire. Ils ont, selon les époques, adopté des positions « sociales » ou « libérales ». Ce qui est historiquement au centre, c’est la revendication du « Grand Israël ». Si l’annexion de la Jordanie n’est plus guère défendue, celle de la Cisjordanie et de la bande de Gaza reste centrale. La question de la démographie arabe sera réglée par un « transfert » vers les pays arabes, ou par une privation du droit de vote.


On trouve aujourd’hui les partisans de ce courant dans plusieurs petites organisations, en particulier dans les tendances laïques de l’ « Union nationale » ou du Moledet.


Preuve de l'évolution profonde de la droite nationaliste sur la question du « Grand Israël », un autre parti classé comme à l'extrême droite, Israël Beiteinu (« Notre Maison Israël », un parti essentiellement russophone) de Avigdor Liberman, propose pour les élections de 2006 non seulement de quitter la fraction de la Cisjordanie la plus peuplée par les Arabes palestiniens (environ 40 %), mais de réaliser un échange de territoires avec eux. Il s'agit de donner certaines parties du territoire israélien (dans ses frontières de 1949) aux Palestiniens : celles qui sont les plus peuplées par les Arabes israéliens. Lieberman a même proposé de quitter certains quartiers arabes de Jérusalem, pour des raisons démographiques. Cette nouvelle approche de la droite radicale n'est donc plus centrée sur le territoire (même si les annexions envisagées représentent 60 % de la Cisjordanie), mais sur l'établissement d'un État avec le moins d'Arabes possible. Cette position est donc proche de celle d'Ariel Sharon et du parti Kadima, mais en plus affirmée : à la fois plus d'annexions de territoires sans Palestiniens en Cisjordanie, et des retraits de territoires israéliens. Cette position est en totale rupture avec l'histoire politique de la droite sioniste.


Mais preuve de l'évolution de l'extrême-droite, les élections de mars 2006 ont apporté onze sièges sur 120 à Israël Beiteinu, soit plus que les neuf sièges de l'Union nationale (qui regroupe l'extrême droite religieuse et laïque). Une partie de ce succès doit cependant être attribuée à l'autre spécificité du programme d'Israël Beiteinu : la défense des immigrants venus de l'ancienne URSS.



L’extrême droite nationaliste religieuse |




Logo du Kach.


Article détaillé : néosionisme.

Elle exprime de façon radicale les positions en faveur du Grand Israël et d’un État religieux. Ses membres se retrouvent dans certaines factions du Parti national religieux, au Kach, ou dans d’autres petits groupes extraparlementaires.


Cette tendance est très présente dans les colonies religieuses et dans certaines Yechivot (écoles religieuses). « L'Occident libéral parle du règne de la démocratie, de l'autorité de la majorité, tandis que le judaïsme parle de l'autorité divine, qui est immuable et n'est pas sujette à l'urne ou à l'erreur d'une majorité… C'est le joug de Dieu, l'effacement de notre volonté devant la Sienne qui constitue le principe essentiel du Judaïsme[35]. »



Autres courants politiques |


Quelques courants marginaux ont existé. Ils ne subsistent plus réellement aujourd’hui :




  • Sionisme libertaire : pour la construction d'un foyer national juif révolutionnaire et sans État. Ce courant est marginal par lui-même. Mais les doctrines anarchistes ont fortement influencé le Hapoel Hatzaïr, et plus encore le Hachomer Hatzaïr et le mouvement Kibboutzim.


  • Sionisme territorialiste : pour la construction d’un État juif n’importe où dans le monde, sans référence à la Palestine. Ce courant sera surtout actif avant la déclaration Balfour de 1917, quand l’établissement d’un État en Palestine, refusé par les Ottomans, semblait une utopie. Il s’organise au sein d’une « Organisation sioniste territorialiste », entre 1905 et 1925, date de sa dissolution.

  • Le « sionisme culturel » d'Ahad HaAm, surtout intéressé par la Palestine comme centre moral et culturel, plus que comme centre de peuplement.

  • Les Cananéens : un petit courant de droite, qui se réclamait d’un nationalisme « hébreu », et prônait la rupture pure et simple avec le judaïsme. Actif au sein du Lehi dans les années 1940, avant de quasiment disparaître dans les années 1960-70.

  • En marge du sionisme juif, on peut aussi citer un courant essentiellement religieux, celui de certains chrétiens fondamentalistes (surtout nord-américains). Pour ceux-ci, la réunion des Juifs en Terre sainte favorisera le retour du messie (Jésus-Christ) et la conversion des Juifs au christianisme. Ce courant soutient la colonisation des territoires palestiniens, et est généralement opposé au retrait israélien de la bande de Gaza (2005). Voir l'article Sionisme chrétien.

  • En septembre 2011, il est fait état[réf. nécessaire] de la création d'un Mouvement sioniste africain (M.S.A.), créé par Saday Marah, un Africain converti au judaïsme. Ce sionisme africain se caractérisant par la volonté de rapprocher politiquement, économiquement et socialement Israël de l'Afrique noire.



Communauté internationale |



Résolutions de l'ONU |


La Résolution 3379 de l'Assemblée générale des Nations unies en 1974 considère que « le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale»[36].
Elle a été abrogée le 16 décembre 1992 par la résolution 46/86[37]. Cependant l'assimilation du sionisme au racisme continue d'inspirer des assemblées de l'ONU comme la Conférence de Durban contre le racisme en 2001[38] ou encore la campagne de Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS).



Antisionisme |






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Article détaillé : Antisionisme.

Il a existé plusieurs formes d'hostilité au projet politique de création d'un État juif auxquelles ont succédé plusieurs formes d'hostilité à l'existence même de cet État.



Antisionisme juif |



Courants religieux juifs |




Manifestants du Neturei Karta


Voir les articles détaillés Haredim, Edah Haredit, Neturei Karta, Agoudat Israël et Trois serments.

Pour les religieux non sionistes, l’État juif de l'Antiquité a été détruit par Dieu, en punition des péchés du peuple juif. Pour eux, seul le messie de Dieu pourra rétablir le royaume d'Israël[39]. Il s'agit donc d'un antisionisme assez particulier, puisqu'il ne conteste pas l'idée d'un État juif, considéré au contraire comme inévitable, mais conteste les modalités de sa création par les sionistes, c'est-à-dire par les hommes et non par la volonté divine.


Ce courant est historiquement le premier, puisqu'il existe depuis la création du sionisme. Il regroupait à l'origine la majorité des orthodoxes et ultra-orthodoxes, encore que certains orthodoxes aient dès le départ soutenu le mouvement sioniste[40]. Ceux-ci vont trouver, à leur surprise, un terrain d'entente avec les juifs libéraux, voire communistes, pour contrecarrer le sionisme. Au tournant du 20e siècle, la contestation est relativement forte en Allemagne, où des protestations ont forcé à déplacer la tenue du premier congrès sioniste de Munich à Bâle en Suisse — les protestataires considérant comme antisémite toute suggestion selon laquelle ils ne feraient pas partie de la nation allemande[41].


Les ultra-orthodoxes ont généralement évolué vers des positions plus neutres, sauf certains groupes restés très hostiles, comme les Satmar, les Toldot Aharon (en) et plus particulièrement les Neturei Karta[42].


Les ultra-orthodoxes ashkénazes ne se sont toujours pas officiellement ralliés au sionisme. Par contre, les ultra-orthodoxes séfarades du Shass ne voient aujourd'hui pas de contradiction entre le sionisme et la religion, pour autant que l'État prenne une orientation plus religieuse[43]. Cependant, pour les ultra-orthodoxes actuels, toutes tendances confondues, l'acceptation officielle ou officieuse de l'État n'enlève rien aux exigences que celui-ci fonctionne selon la Loi divine. À défaut, le sionisme, au moins dans sa version laïque, est critiqué comme une révolte contre l’œuvre de Dieu.


En fin de compte, l'antisionisme militant des Juifs religieux, originellement puissant, est aujourd'hui restreint à des groupes minoritaires. La majorité des Juifs religieux accepte ou soutient aujourd'hui le sionisme, éventuellement avec certaines réserves.



Mouvement ouvriers et libéraux |


Parmi les organisations social-démocrates, socialistes et communistes du Yiddishland, beaucoup, comme le Bund (Union générale des travailleurs juifs), le Parti social-démocrate juif de Galicie, le Folksgrupe de Russie n'étaient pas sionistes, voire s'opposaient politiquement au sionisme[44],[45]. Les juifs de convictions libérales ou révolutionnaires justifient leur opposition en citant l'attaque à la liberté et la distraction envers la transformation de la société qu'engendrerait le sionisme[46].


En Pologne, le Folkspartei (en yiddish : Yidishe folkspartay), tout en souhaitant une autonomie nationale et culturelle des Juifs, ne l'envisageait pas comme impliquant le déracinement d'un départ vers la Palestine. L'Alliance israélite universelle, organisation française, républicaine et patriote, est connue avant-guerre pour son antisionisme, positions qu'elle nuance après 1945[47].



Dans la diaspora juive |


Bon nombre de Juifs très intégrés à leurs sociétés d'origine ont refusé le sionisme, avec des attitudes allant de l'indifférence à l'hostilité. La priorité était donnée à une meilleure intégration dans les pays de résidence, pas à un départ de ces pays. Il peut s'agir d'un rejet très structuré, au nom du nationalisme du pays de résidence, ou d'une simple méfiance.


Ce courant antisioniste a surtout été actif à la fin du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe siècle. L'attitude est devenue beaucoup plus favorable au sionisme depuis la création d'Israël en 1948. Bien que ce courant soit devenu tout à fait marginal, ses pays d'origine (surtout occidentaux) génèrent toujours une émigration limitée vers Israël. L'adhésion progressive à l'idée sioniste des communautés bien intégrées, qui étaient à l'origine assez réticentes, s'est donc faite plus dans le domaine des idées que de l'aliyah concrète (la « montée » en Israël).



Nationalisme arabe et palestinien |


Articles détaillés : Nationalisme palestinien et panarabisme.

Il s’agit d’un antisionisme nationaliste, qui regroupe chrétiens et musulmans. Le nationalisme de référence est à l’origine le nationalisme arabe, puis progressivement le nationalisme palestinien. Il est soutenu tant par des courants « de gauche » que « de droite ».


En tant que nationalisme, il privilégie le destin du groupe qu'il défend, et s'oppose donc au nationalisme juif et à sa volonté de s'approprier une terre qui est considérée comme arabe.


L'opposition arabe à l'existence d'un État juif n'est plus aussi homogène depuis la reconnaissance d'Israël par l'Égypte en 1977. Par la suite, d'autres États arabes ont reconnu Israël, comme la Jordanie en 1994, ainsi que certains mouvements politiques palestiniens, comme l'OLP grâce aux voix du Fatah au Conseil national palestinien, organe législatif de l'OLP[48].



Anti-impérialisme ou anticolonialisme |


La condamnation par l'Assemblée générale de l’ONU du sionisme le 10 novembre 1975 (résolution 3379[49]), s’est faite en utilisant un vocabulaire anticolonialiste. Décrivant le sionisme comme une « idéologie raciste et impérialiste » et énonçant dans sa conclusion que le sionisme serait « une forme de racisme et de discrimination raciale ».


La conclusion de cette résolution est annulée le 16 décembre 1991 par l'Assemblée générale[50]. Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU, désapprouvera publiquement la résolution de 1975 en l'associant à de l'antisémitisme[51].



Antinationalisme |


Il s’agit d’une hostilité de principe à tout nationalisme, quel qu’il soit, surtout s’il s’établit au détriment d’une population « indigène » colonisée ou expulsée.


Ce courant est aujourd'hui très marginal. Il recrute chez des militants d'extrême gauche, comme les membres israéliens du Matzpen, ou des anarchistes. Il s'oppose en théorie aussi au nationalisme palestinien. « Seul le rejet de tout nationalisme et l’entente libre et fraternelle des populations travailleuses pourront sauver la Palestine de la barbarie qui va en s’étendant »[52]. « En Palestine, l’État apporte l’indiscutable preuve qu’il provoque la guerre du fait même de sa présence »[53].


Cependant, avant la création de l’État d’Israël en 1948, cette vision antinationaliste était très largement répandue au sein du mouvement communiste, et chez certains socialistes. Lénine était ainsi opposé à « la création d'une armée de plus sur la terre ».


Ce courant s'attache aujourd'hui plus à remettre en cause le caractère « ethnique » officiellement juif de l'État d'Israël que son existence. Il soutient généralement la revendication des Arabes israéliens d'un « État des citoyens », même à majorité juive, opposé à l'« État juif », notion considérée comme intrinsèquement discriminatoire, car dédié de façon préférentielle aux aspirations nationales et culturelles d'une catégorie de citoyens, les Juifs.



Courants religieux musulmans |


Ce courant rappelle que Jérusalem est le troisième lieu saint de l’islam, et que la conquête d’une terre musulmane quelle qu'elle soit est illégitime[54]. C'est donc un motif de djihad défensif obligatoire pour tous les croyants.


Ainsi, selon l'article 11 de la charte du Hamas de 1988, la lutte contre le sionisme est une obligation religieuse car « la terre de Palestine est une terre islamique waqf [donation religieuse inaliénable] pour toutes les générations de musulmans jusqu'au jour de la résurrection »[55].



Antisionisme et antisémitisme |


Articles connexes : Antisémitisme et Théorie du complot sioniste.

Il s’agit d’une hostilité aux Juifs, qui se traduit par une hostilité à leur État. Le vocable « sioniste » a été largement utilisé par des antisémites de tous bords en tant que substitut au mot « juif »[56]. Ainsi les suprémacistes blancs américains ont-ils recours au terme ZOG (Zionist Occupation Government) pour désigner le gouvernement fédéral supposé inféodé aux Juifs[57]. Le 16 juillet 2017, Emmanuel Macron, président de la République française, déclare que l'antisionisme est « la forme réinventée de l'antisémitisme »[58].


Tous les antisémites historiques n’ont cependant pas été antisionistes. Édouard Drumont, fondateur d'une ligue nationale antisémitique de France en 1890, s'enthousiasme pour le livre de Herzl, L'État juif, et participe au premier congrès sioniste de Bâle en 1897[59]. Analysant les personnages antisémites dans les romans de Marcel Proust, Antoine Compagnon souligne le fait qu'ils se montrent favorables au sionisme[60] : « Dans le monde de Proust, et cela est aussi typique, seuls les antisémites les plus farouches sont intéressés par la colonisation juive de la Palestine, laquelle permettrait de libérer la France de leur présence ». Pierre Birnbaum dresse une liste d'antisémites pro-sionistes[61]. E. Drumont écrit : « A ce peuple qui est un peuple, le docteur Herzl veut redonner une Patrie ; et je n'y vois pas d'inconvénient pourvu que cette Patrie ne soit pas la mienne... le mouvement sioniste représente l'élément démocratique de la juiverie »[62]. Félicitant Max Nordeau, Drumont écrit en 1903 : « Le Juif qui aspire à se reconstituer une patrie est digne d'estime... Le juif qui veut avoir un drapeau est un brave Juif... La France aux Français ! La Palestine aux Juifs ! »[63]. Urbain Gohier, ami de Drumont déclare : « La Palestine aux Juifs ! Les Juifs en Palestine ! La France et ses milliards aux Français ! »[64].


Le gouvernement polonais qui demandait dans la seconde moitié des années 1930 « une réduction substantielle du nombre des Juifs en Pologne »[65] eut des contacts suivis avec Vladimir Jabotinsky pour organiser ce départ vers la Palestine[66]. Le ministre des Affaires étrangères britannique Arthur Balfour, connu pour la Déclaration Balfour de 1917 sur la création d'un État juif, voulait cet État pour « atténuer les misères séculaires subies par l’Occident dues à la présence en son sein d’un corps depuis trop longtemps considéré comme étranger et même hostile »[67]. Louis-Ferdinand Céline écrit dans Bagatelles pour un massacre : « Si l'on refoulait tous les Juifs, qu'on les renvoie en Palestine avec leurs caïds francs-maçons, puisqu'ils adorent »[68]. Pierre Drieu La Rochelle écrit dans son testament « Je meurs antisémite (respectueux des Juifs sionistes) »[69].


Après la seconde guerre mondiale, Céline écrit : « Un homme nouveau se fabrique là-bas... un bâtisseur... un cultivateur... un guerrier »[70]. En France, des personnalités telles que Xavier Vallat, ministre de Vichy aux Questions juives, ou Lucien Rebatet, écrivain collaborationniste qui réclamait pendant la guerre l’extermination des juifs, ont pris fait et cause pour Israël[71]. Georges Montandon, qui a joué un rôle sous Vichy dans la déportation des Juifs et partisan des transferts de population écrit « Les Arabes peuvent tous trouver une place en quelque point de l'Arabie, ces Arabes transplantés devant être dédommagés par la communauté juive »[72]. Les dirigeants de l’apartheid en Afrique du Sud, pourtant souvent antisémites, ont également soutenu les actions militaires israéliennes[67].


Proches de l'antisionisme ou de l'antisémitisme, se situent ceux qui refusent non pas l'existence d'Israël, mais la notion d'« État juif », c'est-à-dire un État perçu comme étant dédié de façon symbolique à une catégorie de citoyens et organisant des règles d'immigration plus favorables pour certains étrangers (Juifs) sur des bases ethniques. Pour ce courant, qui est revendiqué par les partis arabes israéliens ou par le parti communiste israélien, l'État d'Israël doit être « l'État des citoyens » et non un « État juif », même si les Juifs y sont majoritaires. D'où la revendication de certains changements symboliques (ne plus utiliser le terme d'« État juif »), ou pratiques (ne plus avoir de règles d'immigration favorisant un groupe ethnique)[73].



Filmographie |




  • Yaakov Ben-Dov, Shivat Zion (« Retour vers Sion »), 1920.


  • Tsilla Hershco, Entre Paris et Jérusalem. La France, le sionisme et la création de l’État d’Israël, 1945-1949, Honoré Champion DVD / Vidéos.


  • Norma Percy (en), Israël et les Arabes (La guerre de cinquante ans), Coffret de 2 VHS.



Notes et références |



Notes |







  1. La tradition biblique désigne sous le nom d'Eretz Israël (Terre d'Israël) la terre promise par Dieu au peuple juif, terre des deux royaumes israélites (voir Royaume d'Israël et Royaume de Juda).

    Dans la Bible, « Terre d'Israël » fait référence à plusieurs concepts :

    • un terme politique, c'est la terre donnée aux Juifs pour s'y installer ;

    • un terme religieux, car renvoyant à une promesse divine ;

    • un terme géographique. La définition géographique donnée par la Bible est par ailleurs floue : dans certains textes bibliques, on parle de la Terre promise comme allant « depuis le fleuve d’Égypte [le Nil] jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate. « En ce jour-là, l’Éternel fit alliance avec Abram, et dit : « Je donne ce pays à ta postérité, depuis le fleuve d’Égypte jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate » ». (Voir Genèse 15:18) » (soit de l'Égypte à l'actuel Irak), d'autres se limitent à une zone comprise entre la mer et le fleuve Jourdain.



    À partir du début du sionisme, le terme va prendre une dimension moins religieuse et plus politique : c'est le territoire ancestral revendiqué pour la recréation de l'État juif.

    Au cours du XXe siècle, la question de l'appartenance de la Jordanie (surtout de sa partie occidentale) à Eretz Israël a fait débat au sein du mouvement sioniste (voir le chapitre La scission des sionistes révisionnistes (1925-1935)).

    Au début du XXIe siècle, ce terme désigne généralement l'État d'Israël et les territoires conquis (Cisjordanie) durant la guerre des Six Jours en 1967.

    Par principe, la plupart des tendances politiques du mouvement sioniste considèrent qu’Eretz Israël appartient de droit au peuple juif pour des raisons historiques et aussi pour des raisons religieuses pour les sionistes religieux. Mais toutes les tendances du mouvement sioniste ne revendiquent pas un État juif sur la totalité d’Eretz Israël : certaines sont favorables à un certain degré de partage avec les Palestiniens, d'autres y sont hostiles.

    Israël


    « Israël » est à l'origine le second nom de Jacob, fils d'Isaac, petit-fils d'Abraham. Par extension, la Torah désigne sous ce nom la population supposée descendre d'Israël, désignée fréquemment comme Bnei Yisrael : « les fils d'Israël », ou les « Enfants d'Israël ». Israël fait également référence à un des deux royaumes juifs antiques : le royaume d'Israël en référence auquel fut choisi à l'époque contemporaine le nom de l'État d'Israël, créé en 1948.

    Palestine


    Dans les textes non bibliques, le terme de « Palestine » (Palaïstinê) apparaît pour la première fois sous la plume de l'historien grec Hérodote, au Ve siècle av. J.-C., en référence au peuple des Philistins, habitant la région côtière de la Méditerranée (de l'actuelle région de Tel-Aviv jusqu'à l'actuelle frontière égyptienne, en incluant la bande de Gaza). Sous la domination romaine, le terme a pris un sens plus large pour finalement englober toute la région.

    Avant les révoltes juives et notamment la chute du Second temple en 70, la Judée forma une province distincte, gouvernée par un légat propréteur (plus tard consulaire), qui commandait en même temps les troupes d'occupation.

    Après les révoltes juives de 132-135, la destruction complète de la Ville sainte, la fondation de plusieurs colonies grecques et romaines en Judée, le nouveau nom de Ælia Capitolina donné à Jérusalem (dont l'entrée est interdite aux juifs) manifestent le refus de l'Empire romain d'accepter le maintien d'une nation juive en Judée. La région perd son autonomie et est intégrée dans la province de « Syrie-Palestine » (Syria Palæstina).

    À l'époque moderne avant la création d'Israël, le terme est utilisé dans les textes officiels pour désigner la région où un « foyer national juif » doit s'établir, comme dans la Déclaration Balfour ou dans le Mandat britannique sur la Palestine.

    Cisjordanie ou Judée-Samarie

    Cisjordanie est un terme moderne, employé dès la fin du XIXe en français, pour désigner les territoires à l'ouest du Jourdain.

    Voir Élisée Reclus, « Nouvelle géographie universelle: la terre et les hommes, page 746 (extrait) », sur Google Books, 1884(consulté le 18 avril 2010).

    Après la création de la Transjordanie par les Britanniques, le terme de Cisjordanie s'oppose à celui de Transjordanie pour désigner les territoires de la Palestine situés à l'ouest du Jourdain. après la guerre israélo-arabe de 1948-1949, « Cisjordanie » a été restreint dans son usage courant aux territoires annexés par la Transjordanie en 1949, sur la rive ouest du Jourdain.

    Voir Éditions Larousse, « Encyclopédie Larousse en ligne - Cisjordanie » (consulté le 11 janvier 2014).

    Quant à l'expression « territoires occupés », elle renvoie aux territoires conquis par Israël lors de la guerre des Six Jours, par opposition à ceux conquis lors de la première guerre israélo-arabe qui sont, à l'exception de Jérusalem-Ouest dont le statut a été disputé après l'adoption de la Loi de Jérusalem en 1980, considérés comme faisant partie d'Israël depuis l'entrée du pays à l'ONU.

    Judée et Samarie sont des termes utilisés depuis l'Antiquité, par exemple par Pline l'Ancien dans son Histoire naturelle, pour désigner différentes parties de ces territoires de la rive occidentale du Jourdain et repris de l'hébreu.


    voir Livre V.


    Terminologie : synthèse


    On utilise de façon relativement neutre les termes Israël (pour désigner l'État d'Israël), Palestine pour désigner la région administrée sous le mandat britannique consécutif à la chute de l'Empire ottoman, Jérusalem-Est pour désigner la partie de Jérusalem sous administration jordanienne de 1948 à 1967 (cette partie comprend la vieille ville de Jérusalem) et bande de Gaza pour désigner cette partie du territoire palestinien administrée jusqu'en 1967 par l'Égypte, puis occupée par Israël de 1967 à 2005.

    Les termes « Palestine » ou « Eretz Israël » pour désigner l'ensemble de la région postérieurement à la création d'Israël expriment par contre de fortes préférences idéologiques, pro-palestinienne pour la première, pro-israélienne pour la seconde.

    L'utilisation des termes Cisjordanie ou Judée-Samarie pour désigner l'ouest du Jourdain n'est pas totalement neutre non plus. Cisjordanie est un terme utilisé par les instances internationales, et Judée-Samarie par la partie israélienne.

    À l'intérieur même du sionisme, défendre Israël ou défendre Eretz Israël n'a généralement pas la même signification. Dans le premier cas, on veut défendre le principe d'un État, sans insister sur des frontières particulières. Dans le second, on se réfère au territoire désigné par la Bible, en particulier le Livre de Josué, qui s'étend sur les deux rives du Jourdain.

    Dans l'article ci-dessous, le terme « Palestine » sera utilisé pour désigner le territoire entre la seconde révolte juive (vaincue en 135) et la proclamation d'Israël (en 1948). Le mouvement sioniste lui-même a utilisé les deux terminologies assez largement avant la création de l'État d'Israël en 1948.

    Pour la partie de cet article postérieure à la création d'Israël, on parlera généralement d'« Israël », de la « Cisjordanie », de « Jérusalem-Est » et de la « bande de Gaza », termes les plus utilisés en français et reconnus par l'ONU.





Références |




  1. Paul Giniewski, Le Sionisme d’Abraham à Dayan, Éd. de la Librairie Encyclopédique, 1969, p. 19 à 78.


  2. Anderson, Arnold Albert (1981). The book of Psalms. Eerdmans.


  3. Historical Dictionary of Zionism Front Cover Rafael Medoff, Chaim I. Waxman,
    Eretz Israël, 2008.



  4. Rabbin Josy Eisenberg, Une histoire des Juifs, 1970, page 128 et suivantes. « Il est probable que le monde gréco-romain compta davantage de semi-prosélytes que d'authentiques prosélytes. […] Toujours est-il que leur nombre total fut considérable ».


  5. « d'autres hommes […] ont adopté les institutions de ce peuple, quoiqu'ils lui soient étrangers. Il y a des Juifs même parmi les Romains : souvent arrêtés dans leur développement, ils se sont néanmoins accrus au point qu'ils ont obtenu la liberté de vivre d'après leurs lois » - Dion Cassius, Histoire romaine, Livre trente-septième, chapitre 17.


  6. Flavius Josèphe, Antiquités judaïques, livre XIII, chapitre 9, paragraphe 1 : « Hyrcan prit aussi les villes d'Idumée, Adora et Marissa, soumit tous les Iduméens et leur permit de rester dans le pays à la condition d'adopter la circoncision et les lois des Juifs. Par attachement au sol natal, ils acceptèrent de se circoncire et de conformer leur genre de vie à celui des Juifs. C'est à partir de cette époque qu'ils ont été des Juifs véritables ».


  7. Voir aussi la critique du sionisme, basée sur ces conversions, que fait l'historien israélien contesté Shlomo Sand : « Déconstruction d’une histoire mythique : comment fut inventé le peuple juif ? », Shlomo Sand, 2008.


  8. Behar D.M., Thomas M.G., Skorecki K., Hammer M.F., Bulygina E., Rosengarten D., Jones A.L., Held K., Moses V., Goldstein D., Bradman N., Weale M., « Multiple Origins of Ashkenazi Levites: Y Chromosome Evidence for Both Near Eastern and European Ancestries », Am. J. Hum. Genet. no 73, 2003, p. 768–779.


  9. « Psaume 137, 5 & 6 », sur Sefarim.


  10. Maïmonide, Mishneh Torah, Hilkhot Melakhim, chapitre 12.


  11. Ben-Ami Shillony, Jews & the Japanese: The Successful Outsiders,Tuttle books, 2012, p. 88


  12. Jacques Le Rider, Les juifs viennois à la belle époque (1867-1914), Albin Michel, 2013, (ISBN 2226242090).


  13. Alain DIECKHOFF, Le sionisme, Encyclopédie Universalis, 2017


  14. Zionism-an Introduction 20 Aug 2001, Ministère des affaires étrangères d'Israël, conférence de Durban


  15. Modern Gnosis and Zionism: The Crisis of Culture, Life Philosophy and Jewish National Thought, Yotam Hotam


  16. a b et c A History of Israel: From the Rise of Zionism to Our Time, Howard M. Sachar, 2013


  17. Zionism and the Fin de Siècle: Cosmopolitanism and Nationalism from Nordau to Jabotinsky Michael Stanislawski University of California Press, 2 Jun 2001


  18. Zionism and the Quest for Justice in the Holy Land, Donald E. Wagner, Walter T. Davis, 2011


  19. Zionism and British imperialism II: Imperial financing in Palestine", Journal of Israeli History: Politics, Society, Culture. Volume 30, Issue 2, 2011 - pages 115–139 - Michael J. Cohen


  20. Israel Affairs - Volume 13, Issue 4, 2007 - Special Issue: Postcolonial Theory and the Arab-Israel Conflict - De-Judaizing the Homeland: Academic Politics in Rewriting the History of Palestine - S. Ilan Troen


  21. Doris Bensimon, « Eisenberg (Josy) Une Histoire du peuple juif », sur Persée, 1974.


  22. La Question de Palestine, tome premier, Fayard, 1999, p. 147 et 445


  23. Les Palestiniens Un siècle d'histoire, éditions complexe, 1997 et 2003, p. 23 et 24


  24. Roland Charpiot, Histoire des Juifs d'Allemagne du Moyen Âge à nos jours, Vuibert, 2009, p. 158.


  25. (en) « League Declares State of War », sur New York Times, 15 mai 1948.


  26. (en) « Arab league Declares State of War against palestine Jewry », sur Archives australiennes, The Mercury, 15 mai 1948.


  27. https://www.unrwa.org/who-we-are


  28. "Sephardim advocated bonds between Zionism and the Orient, between Jewish and Arab national movements, and between Hebrew and Arab cultures", Abigail Jacobson, Moshe Naor, Oriental Neighbors: Middle Eastern Jews and Arabs in Mandatory Palestine, Brandeis (The Schusterman Series in Israel Studies), 2016, p. 26, lire en ligne : [1]


  29. «the Jewish-Arab affinity might lead to the assimilation of the Oriental Jews among Arabs», Abigail Jacobson, Moshe Naor, Oriental Neighbors: Middle Eastern Jews and Arabs in Mandatory Palestine, Brandeis (The Schusterman Series in Israel Studies), 2016, p. 26, lire en ligne : [2]


  30. "the failure of the Zionist movement to take advantage of their potential to serve as a bridge between Jews and Arabs and to promote understanding between the two peoples", Abigail Jacobson, Moshe Naor, Oriental Neighbors: Middle Eastern Jews and Arabs in Mandatory Palestine, Brandeis (The Schusterman Series in Israel Studies), 2016, p. 27, lire en ligne : [3]


  31. Abigail Jacobson, Moshe Naor, Oriental Neighbors: Middle Eastern Jews and Arabs in Mandatory Palestine, Brandeis (The Schusterman Series in Israel Studies), 2016,p. 27, lire en ligne : [4]


  32. Gershon Shafir,Yoav Peled, Being Israeli: The Dynamics of Multiple Citizenship , Cambridge Middle East Studies, 2002, p. 75, lire en ligne : [5]


  33. Les démographes Y. Courbage er Ph. Fargues donnent des estimations chiffrées de l'érosion des communautés juives dans les pays musulmans à la suite de la guerre de 1948, de la campagne de Suez de 1956, de la guerre de 1967. Par exemple « au Maroc, de 265 000 en 1948, les juifs n'étaient plus que 222 000 en 1951, après la création d'Israël, 160 000 en 1960 après la campagne de Suez (fin 1956), 31 000 seulement en 1971, après la guerre de 1967 », Y. Courbage et Ph. Fargues, Chrétiens et Juifs dans l'Islam arabe et turc, éd. Fayard, 1992, p. 133. Il faut signaler le cas particulier de l'Algérie française, où les Juifs avaient été séparés du reste de la population depuis le décret Crémieux et où le départ de la communauté est surtout lié à la décolonisation : « l'occupation française, intégrant totalement la communauté d'Algérie à la colonie, l'obligea à partager son sort ultime : l'exode », Y. Courbage et Ph. Fargues, Chrétiens et Juifs dans l'Islam arabe et turc, éd. Fayard, 1992, p. 133. Cependant, même en Algérie, "les événements internationaux jouèrent un grand rôle [dans la montée des tensions entre Juifs et musulmans algériens] avec la nationalisation du canal de Suez par Nasser en 1956 et la guerre de Suez entre Israël et ses voisins arabes", Benjamin Stora, Les Clés retrouvées, Stock, 2015, lire en ligne, [6]. Lucette Valensi évoque également "le conflit israélo-arabe au Moyen-Orient" et la guerre de Suez en 1956 parmi les facteurs qui expliquent le fait que "juifs et musulmans se tournent le dos pendant les années de guerre", dans Juifs et musulmans en Algérie: VIIe-XXe siècle, Tallandier, 2016, lire en ligne : [7]


  34. Steve Chan, Anita Shapira, Derek Jonathan, Israeli Historical Revisionism: from left to right, Routledge, 2002, pp. 57-58.


  35. Meir Kahane, Uncomfortable questions for comfortable jews - Secaucus, Lyle Stuart, 1987, p. 159-160 - cité par Alain Dieckhoff.


  36. http://www.un.org/french/documents/view_doc.asp?symbol=A/RES/3379(XXX)&Lang=F


  37. http://www.un.org/french/documents/view_doc.asp?symbol=A/RES/46/86&Lang=F


  38. https://www.nouvelobs.com/monde/20010904.OBS8042/israel-et-les-etats-unis-quittent-la-conference-sur-le-racisme.html


  39. Site web des « Juifs contre le sionisme » (en anglais).


  40. Voir à ce sujet les articles Sionisme religieux et Agoudat Israël.


  41. Yakov Rabkin, Comprendre l'État d'Israël : Idéologie, religion et société, Écosociété, 2014, p. 196.


  42. « Neturei Karta oppose the so-called "State of Israel" not because it operates secularly, but because the entire concept of a sovereign Jewish state is contrary to Jewish Law. - Les Neturei Karta s'opposent au soi-disant « État d'Israël », non parce qu'il est séculier, mais parce que tout le concept d’État juif souverain est contraire à la loi juive » - Site officiel des Neturei Karta, mai 2006.


  43. « Unlike Agudat Israel, Shas saw no contradiction between its religious beliefs and Zionism. It was far more anti-Arab than Agudat Israel and sought increased representation for its adherents in all government bodies, in Zionist institutions, and in the Jewish Agency. » - Site de la Librairie du Congres US [8]. Voir aussi : Redefining Religious Zionism: Shas' Ethno-Politics d'Aaron P. Willis, Princeton University [9].


  44. Voir, par exemple, Nathan Weinstock, Le pain de misère, Histoire du mouvement ouvrier juif en Europe, 2 tomes, La Découverte, 2002, ou Alain Brossat et Syvia Klinberg, Le Yiddishland révolutionnaire, Syllepse, 2009, (ISBN 9782849502174), ou encore Ilan Greilsammer, Le sionisme, Presses Universitaires de France, Que sais-je ? no 1 801, 2005, p. 60-62.


  45. Voir aussi le film de Nat Lilenstein, Les révolutionnaires du Yiddishland, produit par Michel Rotman, Antenne 2, 1983.


  46. Yakov Rabkin, Comprendre l'État d'Israël : Idéologie, religion et société, Écosociété, 2014, p. 159.


  47. Nicault C., « L’Alliance au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : ruptures et continuités idéologiques », Archives juives, 2001/1, no 34, pp. 23-53. [lire en ligne].


  48. Accord d'Oslo en 1993, puis vote en avril 1996 du Conseil national palestinien (organe législatif de l'OLP), par 504 voix contre 54 et 14 abstentions. Voir la page du Département d'État américain.


  49. 3379 (XXX). Elimination of all forms of racial discrimination.


  50. Résolution 46/86 : élimination du racisme et de la discrimination raciale)


  51. (en)UN Chronicle The Secretary-General's Opening Remarks at DPI Seminar on anti-Semitism.


  52. Gaston, « Juifs et arabes sacrifiés par les « grands » », no 131 du Libertaire, 28 mai 1948. Gaston, de son vrai nom Armand Schuer est un militant anarchiste d’origine autrichienne, proche du conseillisme.


  53. Éric-Albert, « Palestine terre stratégique », no 133 du Libertaire, 11 juin 1948.


  54. Jacob Neusner et Tamara Sonn, Comparing Religions Through Law: Judaism and Islam, Routledge, 1999, (ISBN 0415194873), p. 201.


  55. « Le Mouvement de la Résistance Islamique considère que la terre de Palestine est une terre islamique waqf [donation religieuse inaliénable] pour toutes les générations de musulmans jusqu'au jour de la résurrection. Il est illicite d'y renoncer en tout ou en partie, de s'en séparer en tout ou en partie » - Article 11 de la charte du Hamas, 1988.


  56. Pierre-André Taguieff, L'imaginaire du complot mondial : Aspects d'un mythe moderne, Mille et une nuits, 2006, 213 p., (ISBN 978-2842059804), p. 167.


  57. Steven E. Atkins, Encyclopedia of Right-Wing Extremism In Modern American History, ABC-CLIO, 2011, 345 p., (ISBN 978-1598843507), p. 177-178 ainsi que Mattias Gardell (en), Gods of the Blood: The Pagan Revival and White Separatism, Duke University Press, 2003, 445 p., (ISBN 978-0822384502), p. 68-69.


  58. « Macron: "nous ne cèderons rien à l'antisionisme", "forme réinventée de l'antisémitisme" », sur La Dépêche, 16 juillet 2017


  59. Grégoire Kauffmann, Edouard Drumont, Perrin, 2008, p. 318


  60. Antoine Compagnon, "Israël avant Israël", collectif Les Intellectuels français et Israël, sous la direction de Denis Charbit, éditions de l'éclat, Paris, 2009, p. 15


  61. D'un État l'autre ? L'impossible passage du franco-judaïsme au sionisme, dans le livre collectif Les Intellectuels français et Israël, sous la direction de Denis Charbit, éditions de l'éclat, Paris, 2009


  62. E. Drumont, Le Peuple juif. Paris : Librairie antisémite, 1900, p. 37 et 43.


  63. La Libre Parole, 24 décembre 1903


  64. La Vielle France, 12 décembre 1918


  65. Programme politique de l’OZON, mai 1938, rapporté dans Histoire de la droite israélienne, 1991, page 140.


  66. Histoire de la droite israélienne, 1991, pages 141-147 - page 180.


  67. a et b« Xavier Vallat, « mes raisons d'être sioniste » », Le Monde diplomatique,‎ 7 novembre 2010(lire en ligne, consulté le 11 août 2017)


  68. Bagatelles pour un massacre, Paris, Denoël, 1937, p. 182


  69. Journal 1939-1945, Paris, Gallimard, 1992


  70. In Jacques Ovadia "Quand j'ai rencontré Céline, Levant. Cahiers de l'espace méditerranéen, 4/1991, p. 260


  71. « « L'extrême droite était pro-israélienne jusqu'à la guerre du Kippour » », Le Figaro,‎ 28 juillet 2014(lire en ligne, consulté le 4 août 2017)


  72. Archives CDJC. XCV. 120


  73. Voir une présentation des partis arabes israéliens et de leurs revendications sur l'article « Les Palestiniens de l'Intérieur et les élections israéliennes », par le « Centre d'information sur la résistance en Palestine », 20-03-2006, publié sur le site The International Solidarity Movement.



Bibliographie |




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  • Alain Dieckhoff, Les Espaces d'Israël, Fondation pour les études de défense nationale, 1987.


Un livre sur la stratégie de colonisation mise en œuvre par premiers gouvernements Likoud (surtout), avant la 1re intifada.


  • Alain Greilsammer, Les Communistes israéliens, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1978.


  • Alain Gresh et Dominique Vidal, Palestine 47, un partage avorté, Éditions Complexe, 1994.


  • Albert Londres, Le Juif errant est arrivé, éd. Serpent à plumes.

  • Amnon Raz-Krakotzkin, Exil et souveraineté : Judaïsme, sionisme et pensée binationale, La Fabrique, 2007.


  • Charles Enderlin, Par le feu et par le sang, le combat clandestin pour l’indépendance d’Israël 1936-1948, éditions Albin Michel, 2008.

  • Claude Franck et Michel Herszlikowicz, Le Sionisme, PUF, Que sais-je ?, no 1 801, 1984.


  • Dante Lattes, Il Sionismo, Éd. Paolo Cremonese, Roma, 1928.


  • Denis Charbit, Sionismes : textes fondamentaux, Paris, Albin Michel, 1998, 983 p. (ISBN 2-2261-0038-5, présentation en ligne).


  • Denis Charbit, Qu'est-ce que le Sionisme ?, Albin Michel, 2007, 314 p. (ISBN 2-2261-7313-7, présentation en ligne).


  • Doris Bensimon, Religion et État en Israël, L'Harmattan, 1992.


  • Élie Barnavi, Une histoire moderne d'Israël, Flammarion, 1998, (ISBN 2-0808-1246-7).


Un livre généraliste, qui balaie toute l'histoire du Sionisme puis d'Israël, des origines à nos jours.



  • Ella Shohat, Le Sionisme du point de vue de ses victimes juives : Les juifs orientaux en Israël, 1986, La Fabrique, 124 pages, 2006 (pour la première traduction en français), (ISBN 978-2913372597).

  • Georges Bensoussan, Une histoire intellectuelle et politique du sionisme, Fayard, 2001.

  • Ilan Greilsammer, Israël, les hommes en noir, Presses de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, 1991, (ISBN 2-7246-0592-6).


Un livre sur les ultra-orthodoxes juifs, leur rapport difficile au sionisme, et les rapports du sionisme avec eux.


  • Ilan Greilsammer, La Nouvelle Histoire d'Israël, Gallimard, 1998.


  • Ilan Pappé, La Guerre de 1948 en Palestine, Éditions La fabrique, 2000, (ISBN 2-2640-4036-X).


  • Le Sionisme est-il mort ?, collectif, éd. La Découverte.


  • Marius Schattner, Histoire de la droite israélienne, Éditions complexe, 1991.


  • Maxime Rodinson, Peuple juif ou problème juif ?, La Découverte, 1997 (Maspéro, 1981).


  • Shalom Cohen (en), Dieu est un baril de poudre, Calman-Levy, 1989, (ISBN 2-7021-1826-7).


  • Shlomo Sand (trad. Levana Frenk, Michel Bilis et Jean-Luc Gavard, préf. Pierre Vidal-Naquet), Les mots et la terre : Les intellectuels en Israël, Fayard, 25 avril 2006, 316 p. (ISBN 2-2136-2903-X, présentation en ligne).


  • Shlomo Sand, « Comment fut inventé le peuple juif », Le Monde diplomatique,‎ août 2008, p. 3 (ISSN 0026-9395, lire en ligne).


  • Shlomo Sand (trad. Sivan Cohen-Wiesenfeld, Levana Frenk), Comment le peuple juif fut inventé : de la Bible au sionisme, Fayard, 2008, 1re éd., 446 p. (ISBN 2-2860-4959-9, présentation en ligne).


  • Nur Masalha, The Bible and Zionism: invented traditions, archaeology and post-colonialism in Palestine-Israel, Zed Books, 2007.


  • Roger Ascot, Le Sionisme trahi ou les Israéliens du dimanche.

  • Travaux de l'historien Zeev Sternhell sur le rôle du sionisme dans la création d'Israël.


  • UEJF, Le Sionisme expliqué à nos potes, collectif, éd. La Martinière, 2003, 253 p.


  • Walter Laqueur, Histoire du sionisme. Naissance d’Israël.

  • Y. Rabkin, Au nom de la Thorah, une histoire de l’opposition juive au sionisme, éd. Les presses de l’université Laval.


  • (en) M. Berkowitz, Western Jewry and the Zionist Project, 1914-1933, Cambridge, Cambridge University Press, 1997.



Annexes |


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Articles connexes |



  • Histoire du sionisme

  • Histoire du peuple juif

  • Histoire des Juifs en terre d'Israël


  • Ernest Laharanne : Reconstitution de la nationalité juive (1860)

  • Déclaration Balfour de 1917

  • Sionisme chrétien

  • Eretz Israël


  • Sionisme territorialiste : partisans de la création d’un État juif hors de Palestine

  • Irgoun

  • Sionisme religieux


  • Parti révisionniste : le parti historique de la droite nationaliste, fondé en 1925

  • Antisionisme

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