Ouléma





Un ouléma ou uléma (de l'arabe ʿulamā’, pluriel de ʿālim[1]) est un théologien, généralement sunnite, de l'islam. Il n'est pas l'équivalent d'islamologue.


Dans le monde chiite duodécimain, on parle plutôt de Hojatoleslam[2].




Sommaire






  • 1 Fonction


  • 2 Étymologie


  • 3 Différence entre mufti et ouléma


    • 3.1 Les grands muftis de l'Empire Ottoman


    • 3.2 Les muftis aujourd'hui




  • 4 Rôle des oulémas selon les pays


    • 4.1 Oulémas au Maroc


    • 4.2 Oulémas en Égypte


    • 4.3 Oulémas en Arabie saoudite


    • 4.4 Oulémas en Algérie




  • 5 Notes et références


  • 6 Voir aussi





Fonction |






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L'ouléma est un théologien effectuant des recherches dans le domaine du Coran et de la tradition prophétique (la sunna), mais son savoir peut aller bien au-delà de la connaissance théologique. Généralement indépendant du pouvoir séculier, il est le gardien de la tradition musulmane et un homme de référence.


Dans les pays dont la langue a une influence perse (Iran, Afghanistan, sous-continent indien, Turquie) ainsi que dans les communautés chiites (mais pas seulement) on parle plutôt de Hojatoleslam pour des fonctions analogues.



Étymologie |


En arabe le mot ʿālim (عالِم) signifie savant ; son pluriel est ʿulamā’ (عُلَماء)[3]. Le ʿālim est celui qui détient la science (ʿilm)[3], mot de la racine verbale عَلَمَ [ʿalama], savoir, connaissance. Le mot français « ouléma » (pluriel « oulémas »), bien que singulier est donc issu du pluriel arabe, comme « taliban ».


Dans le Coran, al-'Alîm (العليم), l'omniscient est l'un des nombreux noms de Dieu. Il fait partie des 99 noms de Dieu connus.



Différence entre mufti et ouléma |


Article détaillé : Mufti.


Les grands muftis de l'Empire Ottoman |






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Dans chaque État issu de l'ancien Empire ottoman, le pouvoir nomme un Grand Mufti qui est la plus haute autorité religieuse du pays.
Le mufti devait en général passer devant un comité d'oulémas afin d'évaluer sa maîtrise des sciences islamiques



Les muftis aujourd'hui |






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Aujourd’hui encore dans la plupart des anciens territoires de l'Empire ottoman (de la Tunisie à Oman) mais également dans certains pays d'Asie centrale, il existe un mufti qui exerce le rôle de plus haute autorité religieuse.


Par conséquent, il n'y a pas toujours de mufti aujourd'hui dans les pays n'ayant jamais été sous contrôle ou influence ottomane (comme le Maroc ou l'Indonésie).


Par ailleurs, les pays ayant un système de muftis désignent également un Grand Mufti à leur tête.


L'élection du Grand Mufti diffère selon les pays, il peut être désigné comme en Arabie saoudite (désigné par le roi) ou élu comme en Égypte par le conseil des grands oulémas de la mosquée Al-Azhar



Rôle des oulémas selon les pays |



Oulémas au Maroc |






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Les oulémas ont toujours eu un rôle consultatif dans les affaires religieuses au Maroc. Toutefois, les oulémas n'ont jamais formé de corps homogène et seul les plus réputés savaient porter leur voix. C’est à eux que s’adressait le sultan pour demander une opinion légale et c’est à travers eux qu’il s’adressait à l’ensemble des oulémas.
La principale raison du manque de structure était due aux multiples allégeances des oulémas : lignée de chorfas, appartenance à une zaouïa, etc[4].


Les oulémas des Quaraouyines notamment, ont régulièrement assisté voire critiqué en cas de désaccord les actions des sultans du Maroc créant ainsi, une sorte de balance ou de contre-pouvoir.


À partir du règne de Moulay Rachid, deuxième sultan alaouite, les étudiants des Quaraouyines avaient même instauré le rituel de Nozhat Talaba et de l’élection du sultan Tolba. Chaque année, un étudiant avait droit aux apparats du Sultan pour deux semaines[5].


Par ailleurs, les oulémas avaient également leur rôle dans le choix du nouveau sultan car ce n'est que par un dahir de Mohammed V que la primauté à l'ainé est instaurée au Maroc. Précédemment, l'on pouvait choisir parmi l'ensemble des descendants du sultan pour la succession[6].


Finalement les grands oulémas sont également invités à signer l'acte de la bay’a (cérémonie d'allégeance)




Aujourd'hui, le rôle religieux et consultatif des oulémas est plus structuré avec l’existence d'un Conseil supérieur des Oulémas

Par ailleurs, les oulémas sont au Maroc sous l'autorité religieuse du Roi qui est également commandeur des croyants



Oulémas en Égypte |






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Les oulémas de la mosquée Al-Azhar sont parmi les plus reconnus et écoutés du monde musulman.


L'imam de la mosquée Al-Azhar — actuellement Mohamed Ahmed al-Tayeb — est la plus haute autorité de l'islam acharite en Égypte. Le grand mufti d'Égypte est Shawki Allam.



Oulémas en Arabie saoudite |






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Bien que l'Arabie Saoudite soit une monarchie absolue, le roi doit également recueillir un consensus au sein de la famille royale et parmi les chefs religieux, les oulémas, parmi lesquels il désigne un Comité des oulémas. La tendance des oulémas saoudiens est salafiste wahabite. Par ailleurs, les oulémas saoudiens doivent aussi travailler avec un Grand Mufti d'Arabie saoudite ; personne la plus influence pour ce qui est du wahhabisme et chef du Comité permanent des recherches islamiques et de la délivrance des fatwas.


L'ensemble de ces religieux travaille notamment sur le droit saoudien.



Oulémas en Algérie |






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Historiquement, l'Algérie, comme pont entre le Maroc et l'Orient, a rassemblé des grands oulémas passé notamment à Tlemcen.
À partir de la colonisation française les oulémas en Algérie ont pris un rôle secondaire dans le conseil religieux étant donné que les mosquées étaient dirigées par des professeurs recrutés par le ministère des Affaires indigènes. Il a toutefois existé des mouvements comme l'Association des oulémas musulmans algériens à partir de 1931.


À la suite de l'indépendance, l'Algérie n'a pas donné beaucoup d'importance à l'organisation de l'islam national. Il a un Haut-Conseil islamique lié au pouvoir mais dans la réalité cette désorganisation a été le terreau du développement de mouvements islamistes ayant mené à la décennie noire[7].


Aujourd'hui, l'Algérie essaye de restructurer l'islam algérien et le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs a annoncé la création d'une institution appelée Mufti de la République dont les membres seront nommés par le Président de la République[8].



Notes et références |





  1. Le Petit Larousse illustré, édition 2008


  2. homophonie pour "Hujjat al-Islam" (de l'arabe حجة الإسلام‎ ḥujjatu l-Islām, fr : autorité de l'islam)


  3. a et b Daniel Reig. Dictionnaire Arabe : Arabe-Français. Larousse, Paris 2001. 802 pages + annexes (12p. et 48p.), page 448


  4. http://books.openedition.org/iremam/2416?lang=fr


  5. https://www.academia.edu/1005937/Une_royaut%C3%A9_%C3%A9ph%C3%A9m%C3%A8re_le_sultanat_des_Tolbas_de_Qarawiyine_F%C3%A8s_


  6. http://zamane.ma/fr/a-quoi-servent-les-oulemas/


  7. http://www.djazairess.com/fr/liberte/5185


  8. http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/30657




Voir aussi |


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