Cathédrale Saint-Paul de Londres
Cette cathédrale ne doit pas être confondue avec une autre cathédrale de Londres.
D’autres cathédrales portent le nom de cathédrale Saint-Paul.
Cathédrale Saint-Paul de Londres | ||||
Façade et dôme de la cathédrale | ||||
Présentation | ||||
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Nom local | St Paul's Cathedral | |||
Culte | Anglican | |||
Type | Cathédrale | |||
Rattachement | Diocèse de Londres | |||
Début de la construction | 1675 | |||
Fin des travaux | 1710 | |||
Style dominant | Classique Baroque | |||
Site web | www.stpauls.co.uk | |||
Géographie | ||||
Pays | Royaume-Uni | |||
Région | Grand Londres | |||
Ville | Londres | |||
Coordonnées | 51° 30′ 49″ nord, 0° 05′ 53″ ouest | |||
Géolocalisation sur la carte : Angleterre
Géolocalisation sur la carte : Londres
Géolocalisation sur la carte : Londres
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La cathédrale Saint-Paul de Londres est la cathédrale du diocèse de Londres. Elle a été construite après la destruction de l'ancien édifice lors du grand incendie de Londres de 1666. Elle couronne Ludgate Hill (en), site qui accueillit quatre sanctuaires avant la cathédrale actuelle et se trouve dans la Cité de Londres, cœur historique de la ville devenu aujourd’hui le principal quartier d'affaires londonien. Elle est considérée comme étant le chef-d'œuvre du célèbre architecte anglais, Sir Christopher Wren.
Le doyen de Saint-Paul (Dean of St Paul's en anglais) est le chef du chapitre de la Cathédrale Saint-Paul. C'est un dignitaire important de l’Église anglicane.
Sommaire
1 Les trois premières cathédrales
2 La quatrième cathédrale
3 La cinquième cathédrale
4 Description
5 Saint-Paul au cinéma
6 Voir aussi
7 Bibliographie
8 Liens externes
9 Notes et références
9.1 Notes
9.2 Références
Les trois premières cathédrales |
La première connue, incorporée à l'enceinte romaine, fut construite en bois, sous le règne de Æthelbert, roi de Kent qui la dota du manoir de Tillingham dans l’Essex, domaine encore entretenu de nos jours par le doyen et le chapitre. C’est cette première cathédrale qui connaîtra en l'an 604 la consécration de Mellitus, premier évêque de Londres, par Augustin de Cantorbéry.
Elle fut incendiée une première fois, puis rebâtie en pierre entre 675 et 685, par l’évêque Erkenwald dont le tombeau attira de nombreux pèlerins durant le Moyen Âge. Elle fut détruite par les Vikings au IXe siècle et rebâtie en 962.
La quatrième cathédrale |
L’église saxonne fut détruite par le feu une deuxième fois en 1087 et la construction d’une quatrième cathédrale commença presque aussitôt sous l’égide de Guillaume le Roux, fils de Guillaume le Conquérant auquel il venait juste de succéder. Maurice, jadis aumônier et chancelier de ce dernier, devenu évêque, en profita pour construire une cathédrale sur une échelle plus grande jamais envisagé jusqu’ici à Londres. Celle-ci constitua d'après les témoignages[1], un joyau de l'architecture normande.
Le « vieux Saint-Paul » tel qu’on nomma ce 4e édifice était, avec ses 586 pieds (179 m), la troisième cathédrale la plus longue d'Europe et sa flèche culminait à 164 m[2]. Elle se dressait sur un vaste espace entouré de murailles qui suivaient Creed Lane et Ave Maria Lane à l’ouest, Paternoster Row au nord, Old Change à l’est et Carter Lane au sud. Cette enceinte était alors percée de six portes.
Selon les premiers plans, la cathédrale devait comporter une nef de douze travées, un transept et un petit chœur absidial, tous construits dans le style des voûtes en berceau (ou voûtes romanes).
La construction du bâtiment fut retardée par un incendie dans le chœur en 1136. Cependant, les dernières phases de la construction de la nef et de l’extrémité ouest furent terminées avant la fin du XIIe siècle. Vers 1220, on commença l’édification de la flèche (terminée en 1315) et on embellit le chœur. La cathédrale terminée, on la consacra en 1240. Au XIIIe siècle, on décida de rebâtir le chœur dans le style gothique, les travaux commencèrent en 1258. Celui-ci fut déplacé de douze travées supplémentaires, impliquant la démolition de l’église paroissiale Sainte-Foy qui se trouvait à l’est de la cathédrale. Les travaux prirent fin en 1314. La flèche fut frappée par la foudre en 1447 et réparée en 1462. Autour de la cathédrale romane, se trouvaient le palais de l’évêque, la résidence du doyen et les habitations des chanoines en résidence. En 1332, un chapitre fut édifié contre le côté méridional du bâtiment par William de Ramsey, un des plus éminents architectes de l’époque. On peut toujours apercevoir aujourd’hui dans les jardins sud, les ruines du cloître du chapitre, ainsi que les fondations de deux contreforts du chapitre lui-même. Mais l’après-midi du 4 juin 1561, cet édifice fut néanmoins détruit lors d'un incendie provoqué par la foudre, lors d’un violent orage. La flèche, la tour centrale qui la supportait et l’ensemble de la toiture furent détruits. La restauration sera achevée en 1588, la flèche ne fut jamais reconstruite. Charles Ier Stuart en profita pour faire modifier la façade par le grand architecte Inigo Jones qui y plaqua un portique corinthien d'un effet contestable, après des travaux qui durèrent de 1634 à 1643. Parmi les personnalités inhumées dans cette cathédrale, citons Robert III d'Artois en 1342 .
La cinquième cathédrale |
À la suite de l'incendie de 1666, la reconstruction d'un édifice tout aussi impressionnant s'imposait donc. Cette tâche fut confiée à Sir Christopher Wren le 30 juillet 1669[3]. Le plan de l'actuelle cathédrale en croix latine fut le troisième projet que Wren présenta au clergé anglican après que celui-ci eut rejeté les deux premiers : d'abord un plan central en croix grecque avec coupole que le roi Charles II avait néanmoins approuvé en 1670, puis un plan en forme d'énorme temple romain.
Projet initial en croix grecque.
2e projet.
Projet définitif.
La première pierre fut posée le 21 juin 1675, le chœur ouvert au public le 2 décembre 1697, la dernière pierre couronna le bâtiment en 1710, trente-cinq ans après le début de sa construction. Wren fut secondé dans sa tâche par son fidèle assistant, l'architecte et mathématicien Robert Hooke, ainsi que par le sculpteur Grinling Gibbons pour les stalles[4] et le fronton sculpté du transept nord[5], et le ferronnier d'origine française Jean Tijou[6]. Cet édifice faillit cependant connaître le même sort que ses prédécesseurs. En effet, lors du bombardement de Londres en 1940 par la Luftwaffe, la cathédrale Saint-Paul était pour l'aviation allemande un des points névralgiques de la capitale anglaise et, par conséquent, une cible privilégiée pour ces derniers. Mais la nuit du bombardement, tandis que la plupart des bâtiments de la ville étaient en proie aux flammes, la cathédrale ne reçut qu'un seul projectile ; ce dernier n'endommagea que superficiellement la toiture car des Londoniens eurent aussitôt fait d'éteindre promptement les flammes rougeoyantes issues de la bombe. Le lendemain matin, alors que la ville suffoquait à cause de l'évènement de la veille, la cathédrale Saint-Paul se dressait, avec sa blancheur immaculée, au-dessus des fumerolles noirâtres qui montaient vers le ciel. C'est en partie à cause de cet événement que la cathédrale est devenue un symbole fort pour les Londoniens.
Vers la même époque, dans une salle de contrôle (où l'on distingue, contre le mur, un plan détaillé de la cathédrale) sont coordonnés des guetteurs prêts à parer les éventuels départs d'incendies pouvant toucher le monument pendant les attaques aériennes.
Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, vue de la cathédrale et, au premier plan, la jouxtant, un des secteurs de Londres qui ont été totalement détruits pendant le conflit (et dont la plupart des décombres ont vite été évacués). On constate que le monument semble avoir échappé de peu au même sort, ou du moins à des dommages bien plus importants que ceux qu'il a subis.
Témoignant de l'utilisation symbolique du monument, notamment pour la propagande de guerre, comme emblème de la lutte héroïque de la nation britannique pendant la bataille d'Angleterre, cette composition photographique d'époque, où l'on a ajouté au-dessus de la cathédrale des traînées d'avions de combat.
Description |
La cathédrale de Wren est un mélange d'architectures classique et baroque.
Son dôme, d'un poids total de 65 000 tonnes, a été composé avec trois enveloppes imbriquées, et ses clochers conçus pour dominer la cité tout entière. Le sommet du dôme, que l'on atteint en gravissant 528 marches, culmine à 111,3 mètres de hauteur (365 pieds)[7].
L'étude de ce dôme a débuté en 1685. Wren s'est inspiré de la coupole de Michel-Ange, conçue pour la basilique Saint-Pierre de Rome, et aussi de celle de Jules Hardouin-Mansart, conçue pour l'Hôtel des Invalides à Paris.
La coupole intérieure est de forme hémisphérique car si la sphère possède intrinsèquement une belle forme, sa simplicité et sa perfection en font un symbole important pour l'église car représentant la forme du cosmos.
La conception du dôme intermédiaire a été influencée par la théorie de Robert Hooke : la courbe formée par une chaîne de suspension, (la « chaînette »), lorsque renversée, donne la forme d'un arc de maçonnerie « parfait », suivant et contenant la ligne de poussée[8]. On trouve une approximation de la « courbe caténaire » (« catenary curve ») dans les croquis de Wren pour la construction de celui-ci[9]. Cette esquisse d'un dôme triple enveloppe (vers 1690), conservée au British Museum, représente un moment clé dans la conception de la cathédrale Saint-Paul. L'inscription de la main de son élève Nicholas Hawksmoor, se trouvant en bas de cette esquisse est notée comme étant l'œuvre de Christopher Wren[Note 1].
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Bien que les deux architectes aient eu connaissance des propriétés remarquables de cette courbe, ils étaient incapables, à l'époque, d'en trouver une formulation mathématique exacte, qui n'est venue qu'en 1691 avec Jean Bernoulli, Leibniz et Huygens. Pour la construction du dôme intermédiaire, l'esquisse représente une parabole cubique (voir la figure 2 du document en référence, et les trois courbes superposées). Le dôme intermédiaire est formé par le conoïde décrit par la rotation de la demi-parabole cubique y=x3, sur l'axe des ordonnées[10]. Dans la phase suivante, entre 1691 et juin 1694, Christopher Wren introduit, dans ses dessins et croquis, deux cerclages avec des chaînes en fer, afin de contenir les énormes poussées vers l'extérieur du dôme et de la coupole hémisphérique intérieure[11].
Doté d'une nef gigantesque de 150 mètres de longueur et 36 mètres de largeur, l'intérieur est saisissant avec, en point de mire, l'autel surmonté d'un impressionnant baldaquin. Le transept, très saillant, atteint 76 mètres d'une façade à l'autre.
Au-dessus de l'autel s'élève la coupole, haute de 86 mètres sous voûte, dont la galerie, située à 30 mètres du sol, est appelée « galerie des murmures » (Whispering Gallery) parce qu'un mot chuchoté d'un côté s'entend distinctement au côté opposé, à plus de 34 mètres. Il y a aussi une salle destinée à recevoir les portraits des rois et reines, qui mesure 45 mètres de longueur et 10 mètres de largeur, dont Christopher Wren eut l'idée pour faire honneur à la reine. Avec ses 125 cloches, la cathédrale s'entend de loin. Le dôme n'est pas fait que de simple vitraux, mais contient aussi quelques diamants que la reine avait offerts à Christopher Wren pour rendre hommage à son courage.
Âgé de quarante-trois ans au moment du début des travaux, Wren n'espérait pas voir le bâtiment achevé, mais sa longévité remarquable — il vécut quatre-vingt-onze ans — lui permit de voir son œuvre terminée en 1711, douze ans avant sa mort.
Parmi les tombes situées dans la crypte figurent celles de l'amiral Horatio Nelson, du duc de Wellington, du peintre Edwin Landseer et de Christopher Wren. En 2003, pour le tricentenaire de la mort de Robert Hooke, un mémorial a été érigé à côté de la tombe de « son ami et collègue, Sir Christopher Wren[12] ».
Sur le côté ouest de la cathédrale se trouvent les deux tours horloges. Christopher Wren n'a décidé d'ajouter ces structures que comme une idée après coup. Les deux ont des cloches, mais seule la tour sud-ouest comporte une horloge, très similaire celle de Big Ben. La tour nord-ouest a un espace pour une horloge, qui est resté vide.
La tour sud-ouest contient quatre cloches. La plus grande s'appelle « Great Paul », fabriquée en 1881, et était jusqu'à 2012 la plus grande cloche de Grande-Bretagne (16,5 tonnes). Traditionnellement, cette cloche sonnait chaque jour à 1 h, mais elle n'a pas sonné pendant quelques années à cause d'un mécanisme défectueux. Une autre cloche, nommée « Great Tom », sonne à l'heure, et aussi à l'annonce du décès d'un membre de la famille royale britannique, d'un évêque de Londres, ou d'un lord-maire de Londres pendant son mandat. La dernière occasion où cette cloche a sonné pour annoncer un décès fut en 2002, pour la Reine Mère.
La tour nord-ouest contient douze cloches, dont l'une, nommée « The Banger », sonne pour les services à 8 h du matin.
Saint-Paul au cinéma |
La silhouette reconnaissable et visible de loin de la cathédrale Saint-Paul sert souvent à situer l'action à Londres.
La cathédrale apparaît notamment dans :
Mary Poppins, la chanson Nourrir les p'tits oiseaux y a été tournée ;
Lawrence d'Arabie lors des funérailles de Lawrence ;
Peter Pan ;
Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban ;
Sherlock Holmes ;
Star Trek Into Darkness ;
Steamboy ;
La Chute de Londres ;
Mission impossible : Fallout.
Voir aussi |
- Liste des cathédrales de Grande-Bretagne
Barnes Common, une propriété du doyen et du chapitre de la cathédrale
Bibliographie |
- (en) Jane Lang, Rebuilding St Paul's after the Great Fire of London, Oxford, Oxford University Press, 1956
- (en) James W. P. Campbell, Building St Paul's, London, Thames and Hudson, 2007(ISBN 978-0-500-34244-2)
Liens externes |
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(en) Site de la cathédrale Saint Paul
(fr) Fiche sur le site Structurae
Notes et références |
Notes |
Esquisse du dôme conservée au British Museum, référence : PD 1881-6-11-203
Références |
William Benham (en) écrivait, en 1902, dans son ouvrage Old St. Paul's Cathedral : « It had not a rival in England, perhaps one might say in Europe. » (« Elle n'avait pas de rivale en Angleterre, peut-être pourrait-on dire en Europe. »)
Patrick Boucheron et Régine Le Jan, Les villes capitales au moyen âge : XXXVIe congrès de la SHMES, Istanbul, 1er-6 juin 2005, vol. 36, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Congrès de la Société des Historiens Médiévistes de l'Enseignement Supérieur Public, Société des Historiens Médiévistes de l'Enseignement Supérieur Public », 2006, 450 p. (ISBN 9782859445621, lire en ligne), p. 167.
Campbell (2007), p. 26.
Lang (1956), p. 166.
Lang (1956), p. 209.
Lang (1956), p. 169.
(en) Tim Lepson et Larry Porges, National Geographic Book of Lists : The City's Best, Worst, Oldest, Greatest, and Quirkiest, National Geographic Books, 4 novembre 2014, 256 p.
(en)The dome of St Paul's Cathedral, London, sur le site mathsinthecity.com, consulté le 27 septembre 2014
(en)Designing the dome of St Paul's, sur le site mhs.ox.ac.uk, consulté le 31 août 2014
[PDF](en)Snezana Lawrence - The dome that touches the Heavens, sur le site ima.org.uk, consulté le 31 août 2014
(en) St Paul's Cathedral, « Designs for the Dome, c.1687–1708 », sur stpauls.co.uk (consulté le 19 janvier 2016).
(en) « The Robert Hooke Society, Freshwater, Isle of Wight », sur roberthooke.org/ (consulté le 31 juillet 2016).
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