General Dynamics F-111 Aardvark





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General Dynamics F-111F






Vue de l'avion.


Constructeur

Drapeau : États-Unis General Dynamics
Rôle

bombardier

Premier vol
21 décembre 1964
Mise en service
1967
Date de retrait

1998 aux États-Unis et 2010 en Australie
Nombre construits
554
Équipage
2 (1 pilote, 1 officier des systèmes d'armes)
Motorisation
Moteur

Pratt & Whitney TF30-P-100
Nombre
2
Type

Turboréacteurs avec postcombustion
Poussée unitaire
11 390 kgp avec postcombustion
Dimensions

vue en plan de l’avion

Envergure
19,2 à 9,75 m
Longueur
22,40 m
Hauteur
5,18 m

Surface alaire
48,77 m2
Masses
À vide
20 962 kg
Maximale
44 923 kg
Performances
Vitesse maximale

2 656 km/h (Mach 2,5)

Plafond
17 266 m

Vitesse ascensionnelle
7 787 m/min
Rayon d'action
2 139 km
Armement
Interne
Éventuellement un canon M61 Vulcan de 20 mm en soute, mais rarement monté
Externe
14 290 kg de bombes, missiles

Le General Dynamics F-111 Aardvark est un bombardier tout-temps à géométrie variable développé par les États-Unis dans les années 1960. La mise au point de cet avion a été difficile mais, une fois tous les problèmes résolus, le F-111 s'est révélé être une arme redoutable et très fiable. Il a été construit à 554 exemplaires. En décembre 2010, il a été retiré du service par l'armée australienne, la dernière à en posséder en service.




Sommaire






  • 1 Historique


    • 1.1 Conception


    • 1.2 Le F-111 dans l'USAF


    • 1.3 Le F-111 à l'export




  • 2 Armement


  • 3 Engagements


  • 4 Variantes


  • 5 Références


  • 6 Bibliographie


  • 7 Voir aussi


    • 7.1 Développement lié


    • 7.2 Aéronefs comparables


    • 7.3 Articles connexes


    • 7.4 Liens externes







Historique |



Conception |




Sièges cote à cote du F-111


À la fin des années 1950, l'US Air Force cherche un remplaçant à ses chasseurs-bombardiers alors en service, tels le F-101 Voodoo et le F-105 Thunderchief. Un premier cahier des charges demande en particulier une vitesse de Mach 2,5 à haute altitude, Mach 1,2 à basse altitude, une autonomie de plus de 1 200 km en mission, et une capacité d'emport de charge supérieure à 7 000 kg[1]. Comme l'US Navy commence également à réfléchir au successeur de ses F-4 Phantom II et F-8 Crusader, le Département de la Défense des États-Unis exige dès 1961 que le même avion réponde aux deux besoins, afin de réduire significativement les coûts[2].


À l'origine, le programme (baptisé TFX pour Tactical Fighter Experimental) devait également permettre de fournir un avion d'appui rapproché pour l'US Army et l'US Marine Corps. Les besoins étant trop différents, cette idée fut abandonnée au bout de quelques mois[3]. Même ainsi, les exigences de l'USAF et de l'US Navy ne sont pas faciles à rapprocher : l'un veut un avion d'attaque avec un radar de suivi de terrain, l'autre un intercepteur équipé d'un radar à longue portée, l'un accepte un poids assez élevé et l'autre est limité par les contraintes d'emploi à partir d'un porte-avions. Le TFX doit être équipé d'une aile à géométrie variable et son poste de pilotage biplace forme une sorte de capsule, éjectable en cas d'urgence.


L'appel d'offre est émis le 29 septembre 1961. Début 1962, les réponses des différents constructeurs sont toutes rejetées, mais Boeing et General Dynamics sont invités à améliorer leurs propositions. Finalement, le marché est attribué fin 1962 à General Dynamics. Un contrat est signé pour la construction de 18 F-111A pour l'USAF et 5 F-111B pour l'US Navy. Les deux versions doivent différer seulement par l'avionique et l'armement. Néanmoins, le F-111B est plus court de 2,5 m afin de pouvoir tenir sur les monte-charges des porte-avions de l'US Navy, et a une envergure supérieure de 2 m. Un certain nombre de sous-traitants sont désignés, principalement le constructeur Grumman destiné à apporter son expérience en avions embarqués.


Le premier F-111A fait son vol inaugural le 21 décembre 1964[4], suivi du premier F-111B le 11 mai 1965[5],[6]. Les coûts de développement sont déjà 1,5 fois supérieurs à ce qui était prévu, aussi le Secrétariat d'État à la Défense réduit le nombre d'exemplaires commandés de moitié. Les premiers avions sont pénalisés par des problèmes sur le réacteur TF30, qui seront partiellement résolus par l'installation d'une version modifiée du réacteur. Les livraisons à l'US Air Force commencent en juillet 1967.


De son côté, le F-111B destiné à l'US Navy s'avère beaucoup trop lourd : son poids au décollage avec son armement est en effet estimé à 35 tonnes au lieu des 25 fixées comme limite. Un programme de réduction du poids est lancé, mais les résultats sont réduits à néant lors de l'installation de la capsule éjectable définitive, en remplacement des sièges éjectables montés provisoirement sur les premiers prototypes. En juillet 1968, l'US Navy abandonne officiellement le projet, bien que 7 exemplaires aient été livrés et que les essais en vol se soient bien déroulés[7],[8].



Le F-111 dans l'USAF |




Un F-111F pendant la Guerre du Golfe


Dès 1968, le F-111A est envoyé combattre au Viêt Nam. À la suite de la perte de quelques avions, tous les F-111 sont interdits de vol de décembre 1969 à juillet 1970[9]. Trois problèmes sont découverts et corrigés : le premier dans la commande de mouvement des ailerons, et les deux autres étant des faiblesses de la structure au niveau des ailes. Les missions de guerre révèlent diverses autres dysfonctionnements dans les divers systèmes électroniques et, en cas de forte pluie, des problèmes sur les réacteurs. Malgré cela, le F-111 se révèle capable d'effectuer des missions par des temps qui clouent au sol tous les autres avions de l'USAF, emporte une charge 5 fois supérieure au F-4 Phantom II, et n'a besoin ni d'avion de guerre électronique ni de ravitailleur en vol en support pour atteindre ses objectifs.


En 1970, vole le premier F-111D, avec une nouvelle version des réacteurs TF30, des entrées d'air modifiées pour résoudre des problèmes d'alimentation des moteurs et, surtout, une amélioration majeure de l'avionique. Ces nouveaux systèmes électroniques s'avèrent cependant peu au point, retardant la mise en service à 1974 et entraînant la commande d'une version F-111E comprenant, en attendant, uniquement la modification des entrées d'air. Ces versions sont suivies en 1972 par le F-111F, équipé de réacteurs plus puissants et d'une nouvelle avionique intégrant à la fois quelques apports du F-111D et d'autres issus du FB-111A.


En effet, à la suite d'une demande du Strategic Air Command pour un bombardier stratégique destiné à remplacer les B-52 Stratofortress et B-58 Hustler, la proposition d'une version spéciale du F-111 est retenue en 1965. Le FB-111A est allongé de 60 centimètres pour emporter plus de carburant, dispose des ailes allongées du F-111B, d'une avionique améliorée, des entrées d'air introduites sur le F-111D et d'un train d'atterrissage renforcé. Le premier vol a lieu en juillet 1967 et le FB-111A est en service deux ans plus tard, même s'il doit attendre 1972 pour atteindre sa pleine capacité opérationnelle avec le missile AGM-69 SRAM.


Enfin, une variante spécialisée dans la guerre électronique a également été développée : le EF-111A Raven.
L'USAF a retiré ses derniers avions du service en octobre 1996 : les F-111 sont maintenant remplacés par les F-15E Strike Eagle et les FB-111A par les B-1 Lancer. Enfin, les EF-111A Raven sont restés en service jusqu'en 1998.



Le F-111 à l'export |




Un F-111C australien


Fin 1963, l'Australie commande 24 exemplaires du F-111C, une sorte d'hybride entre le F-111A et le FB-111A avec l'envergure plus grande du F-111B. Le premier avion est livré fin 1968. La flotte australienne est cependant rapidement interdite de vol à la suite des problèmes découverts sur les F-111 américains, et il faut attendre 1973 pour que l'avion soit déclaré opérationnel. Ils servirent dans les squadron 1 et 6. Quatre F-111C et quatre F-111A ont été modifiés pour pouvoir effectuer des missions de reconnaissance à l'aide d'équipements montés dans la soute à bombe et désigné RF-111C. En 1992, la Royal Australian Air Force a complété les 22 avions restants par 18 F-111G (qui avaient la capacité nucléaire) rachetés à l'USAF. Ces avions ont été retirés du service en décembre 2010, il restait en service 15 F-111C opérationnels, 15 F-111G entreposés et 2 cellules servant de réserve de pièces. Sept F-111C et un F-111G ont été perdus en opérations ou accidents. Six exemplaires sont préservés sur des bases aériennes australiennes et 7 sont mis à la disposition de musées. Le reste de la flotte soit 12 F-111G et 11 F-111C ont été enterrés dans une mine de charbon reconvertie en décharge prés d'Ipswich dans la région de Brisbane[10].


En février 1967, le Royaume-Uni commande 46 F-111K plus 4 TF-111K d'entraînement. Cette commande est cependant annulée l'année suivante, en raison de son coût trop élevé.



Armement |


Bien que conçu comme avion de combat multirôle, le F-111 est devenu un avion d'attaque au sol à long rayon d'action, avec exclusivement un armement air-sol. Il peut emporter 14 tonnes de charge pour partie en soute et le reste sur 6 pylônes sous les ailes.


  • Canon : toutes les versions de combat tactiques (donc ni le FB-111A ni le F-111G) pourraient théoriquement emporter en soute un canon M61 Vulcan de 20 millimètres avec un très grand réservoir de munitions (2 084 coups). Dans la pratique, ce canon a rarement été installé et jamais utilisé réellement en combat. Les F-111C australiens n'ont pas été équipés de canons.

  • Bombes : Le F111 peut emporter des bombes conventionnelles, des bombes à guidage laser Paveway, des bombes anti-piste, des bombes à sous-munition, etc. Seuls les F-111C et F-111F disposent cependant d'un pod de désignation laser.

  • Armes nucléaires : tous les modèles de F-111 (sauf les F-111C australiens) ont été équipés pour emporter des armes nucléaires. Les versions tactiques peuvent généralement emporter les B43 (en), B57 (en), ou B61, tandis que le FB-111A peut emporter également les :en:B77 (en) et B83 (en) (jusqu'à six)

  • Missiles : le FB-111A peut emporter un maximum de 6 missiles air-sol AGM-69 SRAM. À partir des années 1980, les F-111 ont été modifiés pour pouvoir emporter 2 missiles air-air AIM-9 Sidewinder d'auto-défense. Les F-111C australiens peuvent emporter des missiles anti-radar AGM-88 HARM et des missiles anti-navire AGM-84 Harpoon.

La version EF-111A Raven n'emporte aucun armement, et peut seulement recevoir des réservoirs externes de carburant.



Engagements |




Un F-111 avant son décollage pour le raid contre la Libye dans la nuit du 14 au 15 avril 1986.


Les États-Unis ont engagé leurs F-111 :



  • pendant la guerre du Viêt Nam

  • lors du raid contre la Libye dans la nuit du 14 au 15 avril 1986

  • pendant la guerre du Golfe (1990-1991)



Variantes |



  • F-111A - version initiale de bombardement tout-temps pour l'USAF (158 exemplaires)

  • F-111B - version embarquée pour l'US Navy (7 exemplaires avant l'abandon du projet)

  • F-111C - version destinée à l'Australie (24 exemplaires)

  • RF-111C - version de reconnaissance pour l'Australie (4 F-111C modifiés)

  • F-111D - entrées d'air modifiées, mise à jour de l'avionique, nouveau réacteur (96 exemplaires)

  • F-111E - même modification des entrées d'air que le F-111D (94 exemplaires)

  • F-111F - réacteurs plus puissants, avionique améliorée (106 exemplaires)

  • FB-111A - version destinée au bombardement stratégique (76 exemplaires)

  • F-111G - FB-111A modifiés pour être également capables de bombardement conventionnel


  • EF-111A Raven - variante de guerre électronique (42 avions modifiés)



Références |




  1. Bill Gunston 1978, p. 16.


  2. Miller 1982, p. 13.


  3. Eden 2004, p. 196-197.


  4. Eden 2004, p. 197.


  5. Baugher, Joe. "General Dynamics/Grumman F-111B." USAAC/USAAF/USAF Fighters, 7 November 2004. Retrieved: 5 October 2009.


  6. Thomason 1998, p. 16, 20.


  7. Boyne 2002, p. 252.


  8. Thomason 1998, p. 52–53.


  9. Bill Gunston 1983, p. 33–34.


  10. « Sept F-111 seront préservés en Australie », Le Fana de l'aviation, no 506,‎ janvier 2012, p. 9 (ISSN 0757-4169)



Bibliographie |




  • (en) Enzo Angelucci et Peter M Bowers, The American fighter, Haynes, 1987, 480 p. (ISBN 978-0-854-29635-4, OCLC 20691291).


  • (en) Walter J. Boyne, Air warfare: an international encyclopedia, vol. 1 : A - L, Santa Barbara, Calif, ABC-CLIO, 2002(ISBN 978-1-576-07345-2, OCLC 645553781).


  • (en) Paul E Eden (éd.), Encyclopedia of modern military aircraft, Londres, Amber Books Ltd, 1er juin 2006, 512 p. (ISBN 978-1-904-68784-9, OCLC 79862721), « General Dynamics F-111 Aardvark/EF-111 Raven ».


  • (en) Gerard Frawley, The international directory of Military Aircraft, Aerospace Publications, Motorbooks International, 2002, 4e éd., 193 p. (ISBN 978-1-875-67155-7, OCLC 49889336), « General Dynamics F-111 Aardvark ».


  • (en) Charles Gardner, British Aircraft Corporation : a history by Charles Gardner, Londres, Batsford, 28 mai 1981, 320 p. (ISBN 978-0-713-43815-4, OCLC 8511666).


  • (en) Bill Gunston, F-111 (Modern Combat Aircraft), New York, Scribner, 1978, 112 p. (ISBN 978-0-684-15753-5, OCLC 4570663).


  • (en) Bill Gunston, Modern Fighting Aircraft, vol. 3 : F-111, New York, Arco, 1983(ISBN 978-066-8-05904-6, OCLC 174203489).


  • (en) Marcelle Size Knaack, Encyclopedia of US Air Force aircraft and missile systems, vol. 1 : Post-World War II Fighters, 1945-1973, Washington, Office of Air Force History, US Air Force, 1988(ISBN 978-0-912-79959-9, lire en ligne).


  • (en) Don Logan, General DynamGeneral Dynamics Corporationics Corporation., General Dynamics F-111 Aardvark, Atglen, Pennsylvania, Schiffer Publishing, Ltd., coll. « Schiffer military history », 1er juin 1998, 314 p. (ISBN 978-0-764-30587-0, OCLC 40473865).


  • (en) Jay Miller, General Dynamics F-III, Fallbrook, CA, Aero Publishers, coll. « Aero series » (no 29), 1981, 104 p. (ISBN 978-0-816-80606-5, OCLC 7572284).


  • (en) Ken Neubeck et Don Greer (ill. Matheu Spraggins), F-111 Aardvark, Carrollton, Texas, Squadron Signal Publications, coll. « Walk around/On deck series », 2008(ISBN 978-0-897-47581-5, OCLC 734002974).


  • (en) Mike Spick, B-1B, New York, Prentice Hall Press, coll. « Modern Fighting Aircraft » (no 11), 1986(ISBN 978-0-130-55237-2, OCLC 13669644).


  • (en) Tommy Thomason, Grumman navy F-111B swing wing, Simi Valley, Calif, S. Ginter, coll. « Navy Fighters » (no 41), 1998(ISBN 978-0-942-61241-7, OCLC 48612049).


  • (en) Anthony M. Thornborough, F-111 AARDVARK, Londres New York, N.Y., USA, Arms and Armour Press Sterling Pub. distributor, coll. « Warbirds fotofax », 1989(ISBN 978-0-853-68935-5, OCLC 21117151).


  • (en) Anthony M. Thornborough et Peter E. Davies, F-111 : success in action, Londres New York, Arms & Armour Distributed in the USA by Sterling Pub. Co, 1989, 191 p. (ISBN 978-0-853-68988-1, OCLC 21299139).


  • (en) Jim Winchester, Military aircraft of the Cold War, Hoo, Grange Books, coll. « The Aviation Factfile », 2006, 256 p. (ISBN 978-1-840-13929-7, OCLC 77540443), « General Dynamics FB-111A, Grumman/General Dynamics EF-111A Raven ».

  • General Dynamics F-111 ENCYCLOPEDIE ILLUSTREE DE L'AVIATION N°35 - 1982



Voir aussi |


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Développement lié




  • General Dynamics/Grumman F-111B (en)

  • General Dynamics/Grumman EF-111A Raven


  • General Dynamics F-111C (en)



Aéronefs comparables



  • BAC TSR-2

  • Panavia Tornado

  • Soukhoï Su-24

  • Dassault Mirage IV





Articles connexes


  • ASALM


Liens externes |




  • (en) Histoire détaillée du F-111 sur le site de John F. Baugher


  • (en) Profile du F-111 sur Aerospaceweb.org


  • (en) Préparatif du F-111 avant vol - Royal Australian Air Force


  • (en) Divers aspects du F-111 en vol, dont vol supersonique ailes rabattues - Royal Australian Air Force



  • James Rosenquist: F-111, Museum of Modern Art, New York

    • right picture

    • F-111 (1-4)


























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