Fréquentation cinématographique




La fréquentation cinématographique est la relation sociale entretenue entre un groupe d'individus et le cinéma. Elle concerne la consommation de films dans les salles et sa fréquence. Elle se traduit par des entrées au box-office et son analyse est intimement liée à la sociologie du cinéma.


La fréquentation cinématographique fait l'objet d'analyses régulières par le Centre national de la cinématographie (CNC).




Sommaire






  • 1 Évolution de la fréquentation dans les pays développés


  • 2 Évolution de la fréquentation aux États-Unis et au Canada


  • 3 Évolution de la fréquentation en France


  • 4 Le paradoxe de l'évolution de la fréquentation cinématographique


  • 5 Une préférence pour le cinéma américain


  • 6 Saisonnalité de la fréquentation cinématographique


  • 7 Détail de l'évolution dans plusieurs pays


  • 8 Liens internes


  • 9 Liens externes


  • 10 Notes et références





Évolution de la fréquentation dans les pays développés |


Vers 1950, le cinéma connait une forte audience en salle. Mais il y a une forte hétérogénéité selon les pays. La consommation par habitant est très forte en Angleterre et forte aux États-Unis, en Italie et au Japon.
L'évolution de la fréquentation va être similaire jusqu'à la fin des années 1960. Ainsi, au rythme de la pénétration de la télévision dans les foyers, la fréquentation a diminué. Elle a donc commencé à décliner dès la fin de la deuxième guerre mondiale aux États-Unis et légèrement après en Angleterre alors qu'il a fallu attendre le milieu des années 1950 au Japon et en France et les années 1960 en Italie et en Espagne.
Si elle va continuer à décliner en Allemagne, au Japon et surtout en Espagne, en Angleterre et en Italie, elle se stabilisera en France et aux États-Unis.
On notera dans la plupart des pays une forte reprise de la fréquentation à la fin des années 1990 et au début des années 2000 (la plus forte en Angleterre et plus modérée en Italie).


Nombre de films vus par habitant[1],[2],[3],[4] :
























































































Pays 1950 1955 1965 1975 1985 1995 2005 2010
2015
Drapeau de la France France 8,9 9,1 5,3 3,5 3,2 2,3 2,9 3,2
3,1

Drapeau de l'Allemagne Allemagne
(RFA)
10,2 15,1 5,1 2,3 1,8 1,5 1,5 1,6
1,7
Drapeau de l'Italie Italie 14,2 16,7 12,5 8,9 2,2 1,6 1,8 2,0
1,8
Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni 29 26 6,7 2,1 1,3 2,0 2,7 2,6
2,7
Drapeau des États-Unis États-Unis 20,5 14,2 6,6 4,6 5,1 4,8 4,7 4,1
3,7
Drapeau du Japon Japon 13,9 13,6 3,9 1,7 1,2 1,0 0,9 1,4
1,3


En règle générale en Europe, on constate une corrélation entre le pouvoir d'achat et la fréquentation. Pour autant, cette relation est loin d'être parfaite. Ainsi, l'Irlande se caractérise par une fréquentation parmi les plus élevées du monde.
Si dans les pays d'Europe de l'Ouest, la fréquentation annuelle est en moyenne autour de 2 par spectateur, elle est encore moitié moindre dans l'Europe de l'Est et reste même très faible en Bulgarie et surtout en Roumanie. Le taux de croissance de la fréquentation s'avère néanmoins plus élevé dans les pays de l'Est et un rattrapage lent mais régulier est observé.


Fréquentation dans les autres pays européens[5] :

















































































































































































Pays
Entrées en 2014 (en million)

Nb d'habitants (en millions)
Taux de fréquentation
Drapeau de l'Autriche Autriche 14,3 8,6 1,7
Drapeau de la Belgique Belgique 21,6 11,3 1,9
Drapeau de la Bulgarie Bulgarie 4,9 7,2 0,7
Drapeau de Chypre Chypre 0,7 0,8 0,9
Drapeau de la République tchèque République tchèque 11,6 10,6 1
Drapeau du Danemark Danemark 12,2 5,7 2,1
Drapeau de l'Estonie Estonie 2,6 1,3 2
Drapeau de l'Espagne Espagne 87,4 46,4 1,9
Drapeau de la Finlande Finlande 7,3 5,5 1,3
Drapeau de la Grèce Grèce 9 10,8 0,8
Drapeau de la Croatie Croatie 3,8 4,2 0,9
Drapeau de la Hongrie Hongrie 11 9,8 1,1
Drapeau de l'Islande Islande 1,4 0,3 4,7
Drapeau de l'Irlande Irlande 14,4 4,6 3,1
Drapeau de la Lituanie Lituanie 3,2 2,9 1,1
Drapeau du Luxembourg Luxembourg 1,1 0,6 1,8
Drapeau de la Lettonie Lettonie 2,3 2 1,2
Drapeau de Malte Malte 0,7 0,4 1,8
Drapeau de la Norvège Norvège 12,1 5,2 2,3
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas 30,8 17 1,8
Drapeau de la Pologne Pologne 40,5 38 1,1
Drapeau de la Roumanie Roumanie 10,2 20 0,5
Drapeau de la Russie Russie 176 143,5 1,2
Drapeau de la Suisse Suisse 12,9 8,2 1,6
Drapeau de la Suède Suède 16,3 9,7 1,7
Drapeau de la Slovénie Slovénie 1,9 2,0 1
Drapeau de la Slovaquie Slovaquie 4,1 5,4 0,8
Drapeau de la Turquie Turquie 61,4 77,7 0,8


Évolution de la fréquentation aux États-Unis et au Canada |


L'Amérique du Nord (États-Unis et Canada) constitue le plus grand marché cinématographique au monde en termes de recettes[6].


Nombre de films vus par habitant[7],[8] :
































Pays 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
2014

Drapeau des États-Unis États-Unis et Drapeau du Canada Canada
5,2 4,9 4,8 4,4 4,4 4,4 4,2 4,3 4,1 3,9
3,7



Évolution de la fréquentation en France |


Après une période où le cinéma a cherché son modèle d'exploitation à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, l'industrie cinématographique s'est organisée avec la construction de salles dédiées au sein d'établissements démesurés (en 1920, il y a 11 salles de plus de 2000 places à Paris). Le cinéma s'impose alors comme un lieu de consommation culturelle de masse. Contrairement au théâtre, la salle de cinéma abandonne toute stratification sociale avec un espace commun. La fréquentation du cinéma, qui concerne un public plus large que le théâtre et l'opéra (car moins coûteux), explose et les spectateurs reviennent régulièrement.


L'avènement du parlant permet au cinéma français de reprendre sa place prépondérante dans les années 1930 après l'avoir abandonné au cinéma américain qui domine les années 1920 face à une industrie en crise.


Cette hausse tendancielle de la fréquentation dure jusqu'à la fin des années 1950. En 1933, le cinéma représente 60 % des recettes des spectacles à Paris contre un tiers 10 ans plus tôt[9]. 1930 est une date importante car pour la première fois, le cinéma représente la majorité des recettes du monde du spectacle. Paradoxalement, la fréquentation est plus fortement affectée par la crise des années 1930 que par la seconde guerre mondiale. Contrairement, à ce qu'on observe aux États-Unis, la fréquentation chute à partir de 1931 (après une hausse de pourtant de 33 et 16 % en 1930 et 1931[10]) et de nombreuses salles ferment.


L'exploitation doit s'adapter en baissant les prix, en offrant des double-programmes et des actualités.
En 1945, il y a, à nouveau, 357 millions de spectateurs en France[11]. Les spectateurs préfèrent les films français et ses stars.
C'est le développement de la télévision qui conduit certains à rester chez eux et à moins fréquenter les salles. De même, la voiture amène des changements de modes de vie. La chute de la fréquentation est compensée par la hausse du prix des billets qui accroit encore l'abandon des salles par les classes populaires. Ainsi, entre 1960 et 1990, le prix d'une place a-t-il été multiplié par 17 alors que les prix ont, en moyenne, été multipliés par seulement 7 sur la période[12].


La fréquentation connait une phase de stabilité dans les années 1970 et au début des années 1980 car l'influence de l'équipement des ménages en téléviseur s'amoindrit[13], ceux qui s'équipent étant soit déjà des téléspectateurs qui ont adapté leur consommation (les jeunes), soit des ménages moins consommateurs de films. La jeune génération est devenue une génération habituée aux films, notamment grâce à la télévision qui popularise le cinéma par son effet démultiplicateur de l'audience des œuvres cinématographiques. Néanmoins, la baisse reprend avec la création et la multiplication des chaînes de télévision privées qui offrent une grande quantité de films en produit d'appel.


Dans les années 1990, le développement des multiplexes permet un nouveau mode de consommation du cinéma. En créant des établissements modernes, plus attractifs et plus accessibles (la plupart sont situés dans des zones commerciales de périphérie), les exploitants de salle de cinéma inversent la tendance : la fréquentation repart à la hausse[14]. Les multiplexes permettent de toucher une population plus large (34,8 millions de français sont allés au cinéma en 2005 contre 30,8 millions en 1997[15]), et accueillent désormais près de 60 % des spectateurs français[16].


À la fin des années 1990, le lancement de formules d'abonnement illimitées permet de stimuler la fréquentation des spectateurs assidus, avec un effet positif sur la fréquentation, par l'accroissement du taux d'occupation des fauteuils des cinémas concernés[17].


Les années 2000 voient peser une nouvelle menace sur les cinémas : le piratage. En effet, il n'est désormais plus nécessaire d'attendre la sortie d'un film en vidéo (VHS ou DVD) pour le regarder chez soi, grâce à des internautes filmant l'écran de cinéma durant toute la durée du film avec une caméra numérique, et mettant le film en ligne sur les réseaux peer to peer. Ces films sont ensuite encodés de manière à pouvoir tenir sur un CD de 700 Mo, et ainsi pouvoir les lire sur des lecteurs DivX peu onéreux. Cependant, la qualité visuelle et sonore des vidéos étant souvent moyenne voire médiocre qui affecte l'expérience de visionnage, et le développement progressif d'une offre à la demande sur écrans de TV et ordinateur font que le piratage a finalement peu d'influence sur les entrées en France. Celles-ci franchissent même la barre des 200 millions d'entrées en 2009 et s'installent durablement au-dessus de ce seuil par la suite.


Le statut de loisir collectif du cinéma[18] et les investissements réalisés dans l'exploitation (qualité de projection, quantité de l'offre) semblent finalement être un solide rempart contre les autres formes de diffusion des films.











































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































Année
Nb d'entrées (millions)[19]
Nb d'entrées par habitant[20]
Nb de films inédits
Nb de films millionnaires[21]
Part des films français

1909
10[22]
0,2




1925
110[23]
2,7
ND[24]

20 %[25]

1935




70 %[26]

1938
452,5
10,8


40 / 45 %[27]

1939
373,3
8,9


40 / 45 % [27]

1940
255,6
6,2




1941
ND[28]





1942
281,5
7,1


85 %[26]

1943
304,5
7,6


85 %[29]

1944
245,4
6,3


85 %[26]

1945
402,0
9,0
131
50
55 %

1946
369,0
9,2
196
121
46,2 %

1947
423,7
10,4
375
146
43,5 %[30]

1948
402,0
9,8
412
141
44,1 %

1949
387,7
9,3
421
148
42,4 %

1950
370,7
8,9
401
150
45,1 %

1951
372,8
8,9
426
152
47,2 %

1952
359,6
8,5
390
125
48,7 %

1953
370,6
8,7
437
133
47,0 %

1954
382,8
8,9
384
137
46,8 %

1955
394,8
9,1
356
155
46,7 %

1956
398,8
9,1
376
153
48,0 %

1957
411,6
9,3
393
132
50,0 %

1958
371,0
8,3
368
110
48,6 %

1959
353,7
7,9
377
122
49,5 %

1960
354,6
7,8
398
97
51,2 %

1961
328,3
7,2
363
91
51,2 %

1962
311,7
6,7
379
84
50,9 %

1963
291,2
6,1
357
69
48,9 %

1964
275,8
5,7
378
62
48,8 %

1965
259,1
5,3
389
55
52,5 %

1966
234,2
4,8
392
49
51,0 %

1967
211,5
4,3
384
37
52,1 %

1968
203,2
4,1
409
49
50,0 %

1969
183,9
3,7
408
43
46,3 %

1970
184,4
3,6
388
40
49,0 %

1971
177,0
3,5
422
41
53,0 %

1972
184,4
3,6
452
42
53,5 %

1973
176,0
3,4
521
38
58,5 %

1974
179,4
3,4
376
41
53,9 %

1975
181,7
3,5
501
41
50,4 %

1976
177,3
3,4
470
34
51,1 %

1977
170,3
3,2
477
30
46,5 %

1978
178,5
3,4
385
41
46,1 %

1979
178,1
3,3
466
30
50,1 %

1980
175,4
3,3
454
36
47,1 %

1981
189,2
3,5
438
41
49,7 %

1982
201,9
3,7
356
43
53,4 %

1983
198,9
3,6
388
49
46,8 %

1984
190,9
3,5
363
46
49,3 %

1985
175,1
3,2
336
41
44,5 %

1986
168,1
3,0
372
37
43,7 %

1987
136,9
2,5
363
30
36,1 %

1988
124,7
2,2
406
25
39,1 %

1989
120,9
2,1
358
28
34,3 %

1990
121,9
2,2
324
30
37,5 %

1991
117,5
2,1
361
30
30,6 %

1992
116,0
2,0
326
29
35,0 %

1993
132,7
2,3
346
32
35,1 %

1994
124,4
2,2
357
32
28,3 %

1995
130,2
2,3
350
35
35,2 %

1996
136,7
2,4
366
32
37,5 %

1997
149,3
2,6
397
39
34,8 %

1998
170,6
2,9
442
39
27,8 %

1999
153,6
2,7
531
41
32,8 %

2000
165,8
2,8
539
38
28,5 %

2001
187,5
3,2
534
48
41,2 %

2002
184,4
3,1
488
44
34,9 %

2003
173,5
2,9
524
47
34,9 %

2004
195,8
3,2
560
51
38,5 %

2005
175,6
2,9
550
46
36,6 %

2006
188,8
3,1
599
45
44,6 %

2007
178,5
2,8
582
42
36,5 %

2008
190,3
3,0
576
48
45,5 %

2009
201,6
3,1
588
54
36,9 %

2010
207,1
3,2
579
54
35,9 %

2011
217,2
3,3
594
54
41,0 %

2012
203,6
3,1
615
55
40,5 %

2013
193,7[31]
2,9
654
55
33,8 %

2014
209,1[31]
3,2
663
56
44,5 %

2015
205,4[31]
3,2
653
49
35,5 %

2016
213,2[31]
3,3
716
53
35,8 %

2017
209,4[31]
3,2
693
55
37,4 %
Année
Nb d'entrées (millions)
Nb d'entrées par habitant
Nb de films distribués
Nb de films millionnaires
Part des films français


Le paradoxe de l'évolution de la fréquentation cinématographique |


Alors que la fréquentation a tendanciellement baissé depuis 40 ans, la demande en films n'a cessé de progresser avec la multiplication des chaines de télévision, notamment spécialisées sur le cinéma, la vidéo puis du DVD, ainsi que des nouvelles formes de diffusion (mobile, vod ...). En conséquence, on parle de crise du cinéma de façon continue alors que l'argent n'a jamais été aussi abondant pour la production de films. Même les recettes en salles ont progressé, y compris pendant la période 1965/1985, grâce à l'augmentation du prix du billet.


Par ailleurs, les télévisions ont commencé à moins s'intéresser aux films dans les années 2000[32] car elles les jugeaient comme des produits non exclusifs du fait de leur passage en salles, en vidéo et sur les télévisions payantes. Pourtant, le spectateur au contraire se montrait plus intéressé par les films au point que la fréquentation repartait à la hausse.



Une préférence pour le cinéma américain |


Si l'on constate aujourd'hui que la part des films américains dans la fréquentation cinématographique française est prépondérante, il n'en a pas toujours été ainsi jusqu'au milieu des années 1980. Au contraire même, le cinéma français est resté majoritaire au box-office avec une part de marché supérieure ou proche de 50 % jusqu'à cette date (avec des pointes à 58 % en 1973). Au début des années 1980, le box-office français faisait même figure d'exception en Europe où le cinéma américain était devenu prépondérant, ayant réduit les ambitions internationales des cinémas anglais, allemand et italien.


Pourtant depuis 1987, la part du cinéma français s'établit désormais entre 35 et 40 %, laissant le cinéma américain dépasser les 50 %. Depuis la fin des années 1980, le cinéma français n'a dépassé le cinéma américain qu'en 2008 grâce au succès de Bienvenue chez les Ch'tis qui a pesé pour plus de 10 points de part de marché cette année-là.


Plusieurs explications se combinent pour l'expliquer :



  • Le cinéma français reste généralement préféré par les plus de 35 ans mais le public des jeunes s'est accru à partir des années 1950 et a pris en France une importance plus grande après mai 68, ce qui a été surtout bénéfique aux productions américaines. En effet, l'allongement de la durée des études, couplé à l'amélioration du pouvoir d'achat des ménages, a permis l'essor d'un nouveau public jeune et solvable. Or, ce public trouve dans le rêve américain et ses figures légendaires une vision idéalisée qui contraste avec la société française qu'on lui présente et que le cinéma français de l'après nouvelle vague met en scène (les films de Philippe Labro, Claude Sautet, Yves Boisset, Claude Chabrol ...).

  • L'anti-américanisme perd de sa puissance avec le reflux de l'influence des idées communistes dans la société française. La langue anglaise n'est plus totalement perçue comme une langue d'un autre pays, mais elle devient une langue internationale. Ce mouvement a été d'autant plus fort que parallèlement le cinéma américain s'est enrichi de l'apport de cinéastes immigrés souvent européens.

  • La télévision française privée qui se développe à partir de 1984 (Canal+, La 5 et TV6) doit respecter des quotas de diffusion de films français - au moins la moitié - qui banalise ce type d'œuvres et le public trouve naturellement moins légitime de se déplacer en salles et de payer pour ce qu'il peut si facilement voir de chez lui gratuitement.

  • La qualité des salles qui s'est améliorée devient un lieu qui privilégie les films à grand spectacle qui restent essentiellement l'apanage du cinéma américain avec ses effets spéciaux et ses budgets importants visibles à l'écran (d'ailleurs les films français qui proposeront un spectacle ambitieux, souvent basé sur une œuvre littéraire, rencontreront le public).

  • La puissance du cinéma américain, fruit de la première puissance économique mondiale, se base sur des sociétés de production, de distribution et d'exploitation particulièrement performantes (les majors américaines). Il en ressort une capacité à faire des films de qualité, variés, adaptés aux tendances de l'évolution des sociétés occidentales avec un marketing dont les résultats sont testés régulièrement.

  • Le marché américain permet de produire plus de 500 films par an dont seulement les plus prometteurs qui auront été testés sur le marché américain seront distribués en Europe et donc en France. Ne parviennent que les 150 qui ont le plus gros potentiel. Ainsi, un film américain dispose-t-il d'un budget en espace publicitaire deux fois plus important que pour un film français (670 000 euros contre 360 000 euros en 2005[33]). Il paraît alors logique que leur taux de succès soit élevé.

  • Enfin, tous ces effets sont cumulatifs. D'une part, le spectateur français s'est habitué aux films de culture américaine. D'autre part, la satisfaction à un type de film crée une envie de revivre une expérience similaire, phénomène que les studios américains exploitent en proposant régulièrement des suites à leurs succès.


Ce phénomène se retrouve dans la plupart des pays développés. Parallèlement, des cinémas comme l'Inde, culturellement plus éloignés, résiste avec un cinéma national qui représente 90 % des entrées[34].



Saisonnalité de la fréquentation cinématographique |




De nos jours, à Londres


Le box-office est lié à trois types de saisonnalité :


  • La fréquentation est en effet plus forte le jour de sortie des films compte tenu du caractère événementiel de cette journée et du marketing renforcé ce jour là (campagne d'affichage, critiques, bandes-annonces à la télévision ...). Afin de profiter d'un événement lié au film (projection à Cannes) ou d'un jour férié (Spiderman 3 a battu les records du 1er jour en sortant un mardi 1er mai), le jour de sortie peut être déca lé. La volonté des studios de faire des sorties mondiales (pour créer un évènement mondial et éviter le piratage) les amène à organiser les sorties en même temps dans la plupart des pays pour les grosses sorties.


  • la disponibilité du public est évidemment un critère essentiel. le week-end et les jours fériés en raison de la disponibilité du grand public en général et le mercredi en raison de la disponibilité du public des lycéens. Le lundi, jour "chomé" pour une partie du public travaillant le samedi bénéficie également d'une prime.


  • les promotions tarifaires périodiques stimulent la fréquentation. Le printemps du cinéma rassemble ainsi 3 millions de spectateurs en trois jours en mars et la fête du cinéma 4 millions en trois jours autour du 21 juin. Dans les années 1980, le lundi bénéficiait également d'une prime en raison d'un tarif réduit pour tous ce jour là (en 1985, le lundi représentait 19 % des entrées de la semaine contre 10 % dans les années 2000 où ces conditions tarifaires ont disparu).







































Jour
Part dans la semaine (2017)[31]

Lundi
9,9 %

Mardi
12,2 %

Mercredi
13,1 %

Jeudi
10,8 %

Vendredi
12,8 %

Samedi
20,7 %

Dimanche
20,5 %
Total
100 %


De plus, la fréquentation dépend de facteurs exogènes :



  • la météo. Le public hésite à aller en salles s'il fait beau. Ce constat est néanmoins de moins en moins vérifié depuis quelques années, le public hésitant moins à aller au cinéma en été sous l'effet d'une offre qui s'est étoffé et d'une amélioration de la climatisation des salles (entre 1994 et 2000, le nombre de spectateurs en juillet/août a augmenté régulièrement de 8 % par an contre une hausse moyenne de 5 % sur l'année entière[35]. Aux États-Unis, la fréquentation est déjà historiquement forte l'été car les salles sont devenus un refuge face à la chaleur grâce à des salles climatisées depuis longtemps.


  • les événements concurrents. Une coupe du monde ou un débat présidentiel ont une influence notable sur la fréquentation d'une soirée ou d'une semaine. Ainsi, pendant la coupe du monde 2006 en Allemagne, le box-office a-t-il connu ses pires semaines de l'année, y compris lors de la fête du cinéma - du 25 au 27 juin 2006 - où le mardi a enregistré une baisse de 30 % par rapport à la journée correspondante 2005. Les éléments externes peuvent néanmoins être favorables comme les grêves d'enseignants, très bénéfiques au cinéma.

Par ailleurs, il y a une saisonnalité endogène aux films projetés car l'économie cinématographique demeure une industrie d'offre : le public se déplace pour un film plus que pour la sortie. Ainsi, il arrive fréquemment que la fréquentation augmente de plus de 50 % d'une semaine sur l'autre ou par rapport à l'année précédente sans éléments extérieurs lorsqu'un film grand public rencontre le succès. Le succès du film se construit alors sur la capacité à faire déplacer le public et non sur sa capacité à pousser le public à arbitrer en sa faveur au détriment des autres films proposés. En 1998, la fréquentation cinématographique de l'année a augmenté du fait d'un seul film : Titanic. Non seulement, il a amené un public qui ne se déplace que très rarement en salles, mais il a aussi augmenté l'envie de cinéma dans les semaines qui ont suivi.




























































Mois
Part dans l'année (2017)[31]

Janvier
7,9 %

Février
11,9 %

Mars
9,3 %

Avril
9,3 %

Mai
6,2 %

Juin
5,6 %

Juillet
8,5 %

Août
7,7 %

Septembre
5,4 %

Octobre
8,6 %

Novembre
8,3 %

Décembre
11,3 %
Total
100 %


On constate que les mois d'automne et hiver avec des vacances sont les plus porteurs (plus de 8 % des entrées de l'année). À l'inverse, septembre souffre de la rentrée des classes, du temps d'été qui se prolonge et, peut-être d'après certains observateurs[36], de la perspective du paiement des impôts.



Détail de l'évolution dans plusieurs pays |


















































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































































Évolution de la fréquentation en millions d'entrées[5],[37],[38],[39],[40],[41],[42],[43],[44],[45],[46],[47]
Année

Drapeau de l'Italie Italie

Drapeau de l'Allemagne Allemagne

Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni

Drapeau de l'Espagne Espagne

Europe Europe
(UE28)

Drapeau des États-Unis États-Unis

Drapeau du Japon Japon

Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud

Drapeau de la Russie Russie

Drapeau de la République populaire de Chine Chine

Drapeau de l'Inde Inde

Drapeau du Brésil Brésil

Drapeau du Mexique Mexique

Monde Monde

1946


1635


4700









1955
819
767
1182


2070
869








1965
663
320
326
420

1288
373








1975
513
213
116
255

1328
174
75



275,4
220


1980
241
143,8
101
176

1020
164,4
56,6



164,8



1981
215
141,3
82
173,7

1055
149,5
44,4



127,6



1982
195
124,5
64
156
692
1165
155,3
42,7


4700
127,9[48]



1983
163
125,3
66
141
659
1173
170,4
60


4700
106,5



1984
131
112,1
60
119
713
1190
150,5
43,9



89,9[49]
363[50]


1985
123
104,2
70
104
674
1056
155,1
48



91,3



1986
125
105,2
73
84
658
1017
160,8
47,2


4000
127,6



1987
113
108,1
75
80
641
1089
143,9
48,6


4000
120[51]



1988
93
108,9
76
70
593
1085
144,8
52,2



110
302[50]


1989
95
101,2
97
78
605
1133
143,6
55,3



115
246[50]


1990
93
102,5
98
78
595
1189
146
54


4700
95
197


1991
88,6
120
100,3
79,1
605
1141
138,3
52



95,1
170


1992
83,6
105,9
103,6
83,3
587
1173
125,6
47


4800
75
134


1993
92,2
130,5
113,2
87,7
666
1244
130,7
36


5250
70
87


1994
98,3
132,8
124
89,1
677
1292
123
47,5



75
69


1995
90,7
124,5
114,9
94,6
662
1263
127
45,1
75,4
130
3380[52]
85
65
6361

1996
96,5
132,9
132,8
104,3
708
1339
119,6
42,2
49,8
140
3380[52]
62
75
6576

1997
102,8
143,1
139,3
105
764
1388
140,7
47,5
55
125
3580
86,8
95
6782

1998
118,5
148,9
135,4
112,1
821
1438
153,1
50,2
50
121
2860
70
104[53]
6294

1999
103,5
149
139,1
131,3
811
1440
144,7
54,7
39,5

2970
70
120[54]
6386

2000
104,2
152,5
142,5
135,3
844
1385
135,4
64,6
42,8[55]


72
130


2001
113,3
177,9
155,9
146,8
929
1437
163,3
89,4[56]
60[55]
135

76,0
139


2002
115,6
163,9
175,9
140,7
1002
1570
160,8
105,1[56]
65[55]
140
2860
90,8[57]
152


2003
110,5
149
167,3
137,5
959
1520
162,3
119,5[56]
61,2[55]

3420
105,0
137


2004
116,3
156,7
171,3
143,9
1016
1500
170,1
135,2[56]
76,6[55]
137,5
3591
117,4
163


2005
105,6
127,3
164,7
127,6
901
1380
160,5
145,5
83,6
157,2
3770
93,6
163
7372

2006
106,1
136,7
156,6
121,6
934
1395
164,3
153,4
91,8
176,2
3997
90,2
165
7761

2007
116,4
125,4
162,4
116,9
923
1399
163,2
158,8
105
195,8
3290
89,3
175
7073

2008
111,6
129,4
164,2
107,8
928
1341
160,5
150,8
123,9
209,8
3251
89,1
174
7033

2009
111,2
146,3
173,5
110
982
1415
169,3
157
132,3
263,8
2917
112,7
170
6961

2010
120,6
126,6
169,2
101,6
965
1342
174,4
149,2
155,9
284
2706
134,9
189,6
6664

2011
101,3
129,6
171,6
98,3
969
1284
144,7
159,8
159,5
370
2940
143,9
204,9
6984

2012
100,1
135,1
172,5
94,2
947
1362
155,2
194,9[56]
157
462[58]

148,9[59]
228,2


2013
106,7
129,7
165,5
78,7
905
1344
155,9
213,3
177,1
631

149,5
248


2014[60]
98,3
121,7
157,5
88
911
1268
161,1
215.1
176
830

155,6
240,3


2015[61]
106,7
139,2
171,9
96,1
980
1320
166,6
217,3
173,7
1260

172,9
286,3


2016[62]
113,8
121,1
168,3
101,8
994
1315
180[63]
217
192,9
1372

184,3
321


2017[64]
99,2
122,3
170,6
100,2
985
1234
174,5
219,9
212,2
1622

181,3
338

Année

Drapeau de l'Italie Italie

Drapeau de l'Allemagne Allemagne

Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni

Drapeau de l'Espagne Espagne

Europe Europe
(UE28)

Drapeau des États-Unis États-Unis

Drapeau du Japon Japon

Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud

Drapeau de la Russie Russie

Drapeau de la République populaire de Chine Chine

Drapeau de l'Inde Inde

Drapeau du Brésil Brésil

Drapeau du Mexique Mexique

Monde Monde


Liens internes |



  • Box-office

  • Sociologie du cinéma

  • Cinéphilie



Liens externes |




  • (fr) Cnc.fr

  • (fr) Observatoire européen de l'audiovisuel


  • (fr) Assemblée nationale



Notes et références |




  1. Source : CNC (cité par René Bonell dans La 25e image (Ed. Gallimard)- Les chiffres de la France en 1985 et 1995 ont été ajustés à partir des données calculées dans le tableau supra, car ils étaient en décalage, fortement pour 1995, avec la réalité (respectivement 3,4 et 3,0 cités par René Bonell dans son tableau pour 1985 et 1995)


  2. Senat.fr ; rapport du sénat, tableau en bas de la page 1950-1985 Consulté le 23 février 2014.


  3. Observatoire européen de l’audiovisuel - Communiqué de presse du 12 février 2016


  4. Fréquentation du cinéma dans quelques pays du monde en 2014


  5. a et bRapport de l'Observatoire Européen de l'Audiovisuel du 12 février 2016, consulté le 11 mars 2016.


  6. Nouvelobs.com ; la Chine deuxième derrière les États-Unis Consulté le 23 février 2014.


  7. Motion Picture Association of America


  8. Theatrical Market Statistics :


  9. Le cinéma en France - Fabrice Montebello (2005 - Armand Colin cinéma)


  10. cité dans le Rapport d'information n° 308 des sénateurs Michele Thiollère et Jack Ralite


  11. De 1945 à 1955 : source Ciné-passions (Éditions Dixit) - Simon Simsi - Le Rapport d'information n° 308 des sénateurs Michele Thiollère et Jack Ralite cite le chiffre de 400 millions de spectateurs qui est également cité par La revue du cinéma n364 (septembre 1981). Il semble que ce chiffre de 400 millions soit l'ancienne estimation qui a longtemps prévalu avant la recherche menée sous la direction de Simon Simsi par Mme Catherine Levé


  12. Rapport d'information n° 308 des sénateurs Michele Thiollère et Jack Ralite


  13. les deux tiers des ménages ont un téléviseur en 1970


  14. Lesechos.fr ; "Une enquête du CNC réhabilite les multiphexes" consulté en 2014.


  15. cnc.fr Bilan 2006 public cinéma consulté en 2010.


  16. Next.liberation.fr ; "Les multiplexes ne cessent de gagner du terrain" consulté en 2014.


  17. Leparisien.fr ; "UGC fait salle comble" consulté en 2014.


  18. Commeaucinema.com ; "Le cinéma affirme son statut de loisir collectif" consulté en 2014.


  19. Cnc.fr fréquentations des salles : pièce jointe consulté le 26 mai 2012


  20. Ajusté avec les données INSEE : Évolution de la population jusqu'en 2012


  21. Films ayant dépassés les 1 millions d'entrées en France, d'après -Ciné-passions de Simon Simsi aux éditions Dixit (1945-2010), Imprimé en février 2012, chiffres Officiels du CNC et Jpbox-office.com pour les années depuis 2010 (reprises non comprises, excepté les reprises en 3D et les éditions spéciales).


  22. Les dernières séances - Claude Forest (1998 - CNRS Éditions)


  23. L'argent du cinéma - Claude Forest (2002 - Ed. Belin Sup)


  24. On dénombre 122 films français produits cette année-là d'après George Sadoul et repris dans La revue du cinéma n°364 (septembre 1981), mais à l'époque, un grand nombre de films étaient des courts métrages.


  25. la part du cinéma américain est de 77 % selon Guback Thomas dans Hollywood International market (cité par Tino Balio dans The American Film Industry - University of Washington Press - 1985)


  26. a b et cCatallaxia.org le cinéma français, Chronique d'une liaison dangereuse consulté le 27 mai 2012


  27. a et bGeorges Sadoul - Histoire du cinéma mondial page 339 (Flammarion - 1949) - La revue du cinéma n364 (septembre 1981) - page 65 - cite le chiffre de 40/45 % avant la guerre des recettes pour les films français, 85 % sous l'occupation et 55 % (42 % à Paris) en 1945


  28. Site Catallaxia, le cinéma français : Les spectateurs français boudaient les productions de l’industrie nazie. Après un certain succès de curiosité au départ, rapidement le nombre des entrées chutât.


  29. Georges Sadoul - Histoire du cinéma mondial page 339 (Flammarion - 1949)


  30. Georges Sadoul cite 38 % des recettes salles dans Histoire du cinéma mondial page 339 (Flammarion - 1949)


  31. a b c d e f et g[PDF]« Bilan 2017 du CNC », sur cnc.fr, 27 avril 2018(consulté le 6 mai 2018)


  32. TF1 a abandonné en 2006 le rendez-vous hebdomadaire du film du dimanche soir


  33. Source TNS Media Intelligence cité dans le Bilan 2005 du CNC


  34. Senat.fr ; rapport "L'Inde aux deux visages" consulté le 26 février 2014.


  35. Bulletin CNC info n°281


  36. Le marketing du cinéma - Jean-François Camilleri (2006 - Dixit)


  37. Obs.coe.int ; document "Le marché mondial du film" Consulté le 23 février 2014.


  38. prep-cncfr.seevia.com ; CNC info n°283 Bilan 2001 Consulté le 23 février 2014.


  39. Books.google.fr ; box-office de cinq pays européens, et cumul européen page 62 Consulté le 23 février 2014.


  40. [PDF]Insee.fr ; dossier pdf série longue depuis 1998 à 2011 Consulté le 23 février 2014.


  41. [PDF]Uis.unesco.org ; dossier Unesco 2013 page 18 Consulté le 24 février 2014.


  42. Insidekino.de ; cumuls annuels pour l'Allemagne rangée "besucher" Consulté le 23 février 2014.


  43. Uis.unesco.org ; table Unesco 2005-2011 Consulté le 24 février 2014.


  44. Eiren.org ; Statistics Consulté le 15 mars 2014.


  45. (en)Screenville.blogspot.fr ; Monde Cinéma statistiques Consulté le 26 février 2014.


  46. (en)Sreenaustralia.gov.au ; Statistics admissions Consulté le 15 mars 2014.


  47. (en)Boxofficemojo.com ; Yearly Consulté le 15 mars 2014.


  48. Oca.ancine.gov.br ; Espectadores Films Brasil Consulté le 15 mars 2014.


  49. Oca.ancine.gov.br ; Espectadores Brasil Consulté le 15 mars 2014.


  50. a b et cCineclubdecaen.com ; analyse cinéma mexicain Consulté le 24 février 2014.


  51. Ie.ufrj.br ; seminarios pdf Consulté le 15 mars 2014.


  52. a et bnationmaster.com ; Histoire 1995-1999 Consulté le 27 février 2014.


  53. Difusioncultural.uam.mx ; revista mai 2000 Consulté le 21 mars 2014.


  54. Imcine.gob.mx ; asistentes a ver cine en mexico Consulté le 21 mars 2014.


  55. a b c d et eUnifrance.org ; "évolution du paysage cinématographique Russe" Consulté le 23 février 2014.


  56. a b c d et e[PDF]Koreanfilm.or.kr ; "publication cinéma coréen 2013 pdf" Consulté le 24 février 2014.


  57. Filmeb.com ; publico Consulté le 15 mars 2014.


  58. Variety.com ; La Chine ajoute 5.000 écrans de cinéma en 2013 Consulté le 24 mai 2015.


  59. Filmeb.com.br ; publico Consulté le 15 mars 2014.


  60. Boursier.com ; "Hausse de la fréquentation des cinémas en Europe" Consulté le 20 février 2015.


  61. « Les principaux chiffres du cinéma en 2015 », sur cnc.fr, 3 mai 2016(consulté le 4 mai 2016)


  62. « Année record pour les cinémas européens », sur ladepeche.fr, 10 février 2017(consulté le 19 avril 2017)


  63. Variety.com ; "Japan Box Office Climbs 8%" Consulté le 20 février 2018.


  64. [PDF]« Bilan 2017 du CNC », sur cnc.fr, 27 avril 2018(consulté le 6 mai 2018)



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