Fraternité étudiante





Page d'aide sur l'homonymie Cet article concerne les fraternités étudiantes. Pour les sociétés dites fraternité, voir Fraternité (société). Pour le lien moral, voir Fraternité.

Fraternités et sororités (respectivement de frater et soror mots latins signifiant « frère » et « sœur ») sont des organisations fraternelles sociales pour les étudiants, essentiellement de premier cycle. En anglais, les termes fraternity et sorority se réfèrent principalement aux organisations des universités d'Amérique du Nord, bien qu'ils soient également appliqués à des groupes analogues européens. Des organisations semblables existent aussi pour les élèves du secondaire mais moins fréquemment. Dans une acception moderne, l'expression Greek letter organization (organisation à lettres grecques) est souvent synonyme de « fraternité » et « sororité » pour désigner ce type de confréries en Amérique du Nord.




Sommaire






  • 1 Nomenclature


  • 2 Fonctionnement


  • 3 Histoire


  • 4 Liste des principales organisations à lettres grecques


  • 5 Hors de l'Amérique du Nord


  • 6 Dans la culture populaire


  • 7 Notes et références


  • 8 Voir aussi





Nomenclature |


Les noms des confréries en Amérique du Nord se composent généralement de deux ou trois lettres grecques, souvent les initiales d'une devise grecque ou latine. Pour cette raison, les fraternités et sororités sont désignées par le terme englobant d'« organisation à lettres grecques » et décrites par l'adjectif « grec », comme on le voit dans des expressions comme la « communauté grecque » ou le « système grec ». Les membres se nomment les Greeks. Une fraternité ou sororité est souvent appelée aussi une « maison grecque » ou simplement « maison », des termes qui sont parfois trompeurs car ces confréries n'ont pas obligatoirement une véritable maison pour se réunir.


Plusieurs groupes n'utilisent toutefois pas des lettres grecques dans leur nom : Acacia ou Farmhouse en sont des exemples tout comme les très connus Skull and Bones à Yale.



Fonctionnement |


En règle générale, les organisations à lettres grecques ne sont pas mixtes. Les membres sont considérés comme actifs durant les années de premier cycle seulement, même si une exception notable à cette règle est traditionnellement le cas dans les fraternités afro-américaines (National Pan-Hellenic Council), « latinos » (National Association of Latino Fraternal Organizations), asiatiques et multiculturelles, dans lesquelles l'appartenance active se poursuit et dont les membres sont souvent initiés longtemps après l'obtention de leur diplôme de premier cycle.


Ces organisations à lettres grecques peuvent parfois être considérées comme des sociétés d'aide mutuelle dans la mesure où elles permettent d'offrir des activités extra-scolaires et sociales. Elles sont critiquées car elles entrainent souvent des comportements déviants : dénigrement du corps des nouveaux, consommation d'alcool, abus sexuels.



Histoire |


L'utilisation des lettres grecques a commencé à l’université de William et Mary avec Phi Beta Kappa, alors une fraternité sociale et une société honorifique aujourd'hui.


Elles se développent fortement dans le monde anglo-saxon à partir des années 1870, notamment dans les universités américaines. Elles constituent dès leur origine un cercle de socialisation important pour la bourgeoisie qui fréquentait ces établissements, leur créant un réseau et un esprit de camaraderie reposant sur la pratique du sport. Cette entraide se poursuit après les études, notamment par le biais des anciens élèves qui financent ces fraternités et constituent un cercle de fréquentation allant au-delà de la famille et du monde du travail. Le spécialiste des fraternités William Raimon Baird note ainsi que ces fraternités étaient des « cercles d'hommes cultivés qui autrement ne se seraient pas connus », d'où leur utilité. Outre le statut social gagné, ces fraternités étaient ensuite un terreau utile pour les affaires, de par les ramifications qu'elles engendraient, et ce en perpétuelle croissance. Ainsi, en 1889, la fraternité Bêta Thêta Phi était implantée dans seize villes puis cent-dix en 1912. En 1889, Delta Kappa Epsilon compte parmi ses membres six sénateurs, quarante parlementaires, ainsi que des personnalités comme Henry Cabot Lodge et Theodore Roosevelt ; en 1912 s'y ajoute dix-huit banquiers new-yorkais (dont J.P. Morgan), neufs notables de Boston ou encore trois directeurs de la Standard Oil[1].



Liste des principales organisations à lettres grecques |






Fraternités




  • Alpha Delta Phi 1832

  • Zeta Psi 1870


  • Phi Delta Theta 1873

  • Chi Phi 1875


  • Delta Kappa Epsilon 1876

  • Beta Theta Pi 1879

  • Phi Gamma Delta 1881


  • Sigma Nu 1892


  • Chi Psi 1895

  • Delta Upsilon 1896

  • Alpha Tau Omega 1900


  • Theta Delta Chi 1900

  • Kappa Sigma 1901


  • Theta Tau 1904

  • Acacia 1905

  • Kappa Delta Rho 1905

  • Delta Chi 1910

  • Sigma Phi Epsilon 1910 (refondée en 2003)


  • Alpha Sigma Phi 1913

  • Lambda Chi Alpha 1913

  • Sigma Pi 1913 (1894 sous le nom de Pirate Club)

  • Phi Kappa Tau 1921 (1916 sous le nom de Orund Club)

  • Zeta Beta Tau 1921


  • Alpha Phi Alpha 1922

  • Pi Lambda Phi 1922

  • Pi Alpha Phi 1926

  • Alpha Gamma Omega 1938

  • Alpha Phi Omega 1939

  • Kappa Alpha Psi 1947


  • Alpha Epsilon Pi 1949

  • Lambda Theta Phi 1975

  • Lambda Phi Epsilon 1988

  • Alpha Xi Omega 1997 (1914 sous le nom de Alpha Kappa Lambda)

  • Mu Omicron Zeta 1992

  • Delta Tau Delta

  • Pi Kappa Alpha

  • Pi Kappa Phi 1904

  • Sigma Alpha Epsilon

  • Sigma Alpha Mu

  • Sigma Chi


  • Sigma Phi 1912

  • Tau Kappa Epsilon

  • Theta Chi

  • Theta Xi


  • Phi Sigma Alpha 1928


  • Sigma Thêta Pi (présente en France)

  • Sigma Phi Delta (présente en France)

  • Sigma Sigma Lambda Iota Pi (présente en France)

  • Beta Sigma Delta 2010 (anciennement Sigma Pi Rho Gamma) (créée en France)

  • Lambda Sigma Alpha 2009 (créée en France à Rouen)

  • Sigma Gamma 2010 (créée et présente en Suisse)

  • Sigma Xi Psi 2011 (créée en France)

  • Delta Théta Xi 2012 (créée et présente au Québec)

  • Epsilon Delta Phi 2013 (créée et présente au Québec)

  • Beta Alpha Ducharo 2016 (créée en France)



Sororités



  • Kappa Kappa Gamma 1880, reconnue plus tard


  • Kappa Alpha Theta 1890


  • Gamma Phi Beta 1894

  • Pi Beta Phi 1900


  • Delta Delta Delta 1888


  • Alpha Phi 1872

  • Chi Omega 1902

  • Alpha Omicron Pi 1907

  • Delta Gamma 1873

  • Alpha Xi Delta 1909 (fermée depuis 1969)

  • Alpha Chi Omega 1909

  • Sigma Kappa 1910

  • Alpha Delta Pi 1913

  • Alpha Gamma Delta 1915 (fermée)

  • Delta Zeta 1902

  • Zeta Tau Alpha 1915

  • Phi Mu 1852

  • Kappa Delta 1897

  • Delta Sigma Theta 1921

  • Alpha Kappa Alpha 1921

  • Alpha Epsilon Phi 1923 (fermée)

  • Alpha Delta Chi 1929


  • Delta Phi Epsilon 1917

  • Alpha Kappa Delta Phi

  • Sigma Omicron Pi

  • Sigma Phi Omega


  • Zeta Lambda Zeta 2010 (1re Sororité Francophone)

  • Zeta Theta Xi 2010 (crée à Ottawa, Canada)

  • Nu Delta Mu 2011 (Présente au Québec et en France)




Hors de l'Amérique du Nord |


La France n'est pas en reste[style à revoir] avec des fraternités comme celle de Khômiss (Polytechnique) ou Breaking Lion's (Université Lyon III) mais encore les toutes récentes Monades créées en 2012, d'inspiration française mais à rayonnement qui se veut international. Ces dernières apportent un renouveau au concept de fraternité étudiante avec un réseau qui ne se rattache pas à une seule école ou université mais qui comptent ses membres parmi des formations extrêmement variées, toutes ayant en commun leur qualité. Les Monades offrent par ailleurs une structure mixte et apolitique ce qui se présente comme une double entorse au fonctionnement classique des sociétés secrètes étudiantes[réf. nécessaire].


Par ailleurs dans beaucoup d'écoles d'ingénieurs françaises comme les Arts et Métiers, les ENI ou l'ENSEIRB, il existe des regroupements semblables aux fraternités et sororités nommés « familles ». Il s'agit de groupes composés d'étudiants venant de chaque promotion d'une école ; il y a généralement de deux à cinq étudiants par promotion dans une même famille. Chaque élève « Ancien » est le parrain d'un élève d'une promotion plus récente. Cette suite de parrainages fait l'objet de relations durables qui perdurent dans le temps bien au-delà de la scolarité. Les valeurs des familles sont la fraternité et l'entraide (notamment pour les cours). Des repas entre familles et des soirées sont également organisées [2].


Dans l'enseignement supérieur belge, il existe également des cercles étudiants qui prennent une part importante dans la vie de l'école ou de l'université. Il existe différents types de cercles (folkloriques, politiques, culturels,...). Ces cercles proposent diverses activités comme des soirées, des visites culturelles ou des repas. Certains cercles organisent un baptême, période d'initiation d'environ 6 semaines.


En Allemagne, le principe de la fraternité étudiante existe mais les sources et les traditions sont différentes. Les Studentenverbindung remontent pour la plupart au XIXe siècle. Rarement mixtes, elles ont un fonctionnement démocratique et l'appartenance au groupe est valable à vie. La plupart des groupes arborent une couleur (ruban et casquette spécifique) et certains pratiquent l'escrime académique, une forme ancienne d'escrime, dont les racines principales sont les duels d'honneur et la nécessité pour les étudiants, lors de certaines périodes historiques, de pouvoir se défendre. Les fraternités catholiques réprouvent cette pratique ainsi que les duels qu'elle engendre, même si ceux-ci sont étudiés pour n'occasionner que des blessures au visage.



Dans la culture populaire |



  • Des fraternités apparaissent dans la série de films American Pie, notamment dans American Pie : Campus en folie où un concours est organisé entre les confréries Beta « BΔΞ » et les Geeks.

  • La série télévisée Greek suit plusieurs fraternités et sororités américaines sur le campus universitaire imaginaire de Cyprus-Rhodes.

  • La série de films d'horreur The Brotherhood met en scène des jeunes d'une confrérie étudiante, Delta Tau Omega, dont les membres pratiquent la magie noire.

  • Dans le jeu vidéo Ghost Master, le joueur peut envoyer ses fantômes hanter, successivement, la maison de la sororité Kappa Lambda, puis celle de la fraternité Alpha Tau. Ces personnages ridicules sont par la suite récurrents dans le jeu, et constituent une parodie des fraternités étudiantes. Deux fantômes, Wendel et Tricia sont d'anciens membres de ces sociétés (respectivement le pitre de la classe qui s'est suicidé, et une cheerleader blonde très superficielle, morte en exécutant une figure).

  • Dans la saison 1 de la série Scream Queens, il est évoqué l'existence de la « KKT » Kappa Kappa Tau, une sororité de l'université de Wallace qui va être confrontée à de nombreux meurtres.

  • Dans le film Monstres Academy, les deux héros rejoignent une fraternité appelé Oozma Kappa.

  • Dans Mademoiselle Détective, Molly une adolescente détective amateure infiltre une université ainsi qu'une sororité pour protéger une fille.

  • Dans le film Nos pires voisins, le couple - Mac et Kelly - découvre que Delta Psi Beta, une fraternité d'étudiants connue pour mener des fêtes avec alcool et drogue, s'installe dans la maison à côté de chez eux. Le meneur charismatique, Teddy, espère que sa confrérie rejoindra le mur du panthéon des Delta. Même histoire dans Nos pires voisins 2 mais avec la sororité Kappa Nu et des filles qui veulent leur indépendance.



Notes et références |





  1. Eric Hobsbawm, L'ère des empires. 1875-1914, Pluriel, 2012, page 234.


  2. « Dico d'argadz de Mister π », sur fondam (consulté le 17 août 2016)




Voir aussi |



  • Studentenverbindung

  • Fraternité (société)

  • Collège d'études supérieures (Hongrie)


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