Cerisier
Pour les articles homonymes, voir Cerisier (homonymie).
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
L'appellation « Cerisier » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Taxons concernés
- dans le sous-genre Cerasus
Articles complémentaires
- Cerise
- Catégorie:Cerise
Le terme cerisier est un nom vernaculaire générique qui désigne en français plusieurs espèces d'arbres du genre Prunus de la famille des Rosaceae. Ce sont soit des arbres fruitiers donnant des cerises, soit des arbres ornementaux originaires d'Asie Orientale (Chine, Japon) plantés uniquement pour leurs fleurs et dont les fruits sont insignifiants.
Dans la taxonomie botanique[1], ils font partie d'un taxon assez vaste, rassemblant dans le sous-genre Cerasus,
- les cerisiers vrais (section Cerasus, ou Eucerasus) : 39 espèces comme Prunus avium (le merisier) ou Prunus cerasus (le griottier), P. serrulata cerisier du Japon
- les lauriers-cerises (section Laurocerasus) : 29 espèces comme Prunus padus cerisier à grappes, P. serotina le cerisier tardif
Les cerisiers à fruits sont cultivés depuis la plus haute Antiquité, en Europe (en Grèce, Empire romain) et en Asie Mineure (Anatolie, Caucase) et un peu en Chine (pour Prunus pseudocerasus).
Sommaire
1 Nomenclature
1.1 Étymologie
1.2 Noms français et noms scientifiques correspondants
2 Cerisiers à fruits de table
2.1 Variétés cultivées pour leurs fruits
2.1.1 Variétés de Prunus avium
2.1.2 Variétés de Prunus cerasus
2.2 Culture des cerisiers à fruits
2.3 Autres modes de consommation
3 Cerisiers ornementaux
3.1 Cerisiers à fleurs
3.2 Arbrisseaux décoratifs
3.3 Culture des cerisiers ornementaux
4 Ennemis des cerisiers
4.1 Maladies
4.2 Ravageurs
5 Notes et références
6 Voir aussi
6.1 Articles connexes
6.2 Liens externes
Nomenclature |
Étymologie |
Le terme de « cerise » vient du latin vulgaire *cerĕsia « cerise », neutre pluriel considéré comme fém. sing., du bas latin ceresium neutre sing., emprunté au grec κεράσιον « cerise » lui-même dérivé de κέρασος (ou κερασός) « cerisier », d'après la ville grecque antique de Kerasos. Le terme « cerisier » dérive par suffixation de -ier* à « cerise ».
Noms français et noms scientifiques correspondants |
Liste alphabétique des noms vulgaires ou des noms vernaculaires attestés[2] en français.
Note : certaines espèces ont plusieurs noms et, les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques ont peut-être un autre synonyme valide.
Cerisier acide - Prunus cerasus L. , 1753 et Prunus cerasus var. acida (Ehrh.) Willd. , 1796[3]
Cerisier aigre - voir Cerisier acide[3]
Cerisier d'automne (au Canada) - voir Cerisier noir[3],[4]
Cerisier des bois - Prunus avium (L.) L. , 1755[3]
Cerisier boréal - Prunus padus subsp. borealis Nyman, 1878[3]
Cerisier des collines - voir Cerisier du Japon[5]
Cerisier de Corée - Prunus japonica Thunb. , 1784[3]
Cerisier à fleurs japonais - voir Cerisier du Japon[3]
Cerisier à grappes - Prunus padus L. , 1753[3],[6]
Cerisier du Japon - Prunus serrulata Lindl. , 1830[3]
Cerisier de Mahaleb - voir Cerisier de Sainte Lucie[6]
Cerisier noir - Prunus serotina Ehrh. , 1788[3]
Cerisier des oiseaux - voir Cerisier des bois[3],[6]
Cerisier prostré - Prunus prostrata Labill. , 1791[3]
Cerisier putiet - voir Cerisier à grappes[3]
Cerisier de Sainte Lucie - Prunus mahaleb L. , 1753[5],[3],[6]
Cerisier sauvage - voir Cerisier des bois[3],[6]
Cerisier tardif - voir Cerisier noir[3]
Cerisier de Virginie - Prunus virginiana L. , 1753[3]
Cerisier vrai - sous-genre Cerasus sp. [6]
Cerisiers à fruits de table |
Les différentes espèces de cerisiers donnent des fruits plus ou moins acides, gros ou sucrés.
Si les cerises sauvages entrent parfois dans la composition de liqueurs, confitures et autres plat locaux, les arboriculteurs ont développé des variétés à plus gros fruits, destinés à être consommés crus ou dans des préparations culinaires variées.
La classification des diverses espèces de cerisiers et de leur origine botanique est un sujet assez débattu[7]. Il semble admis de nos jours que deux espèces botaniques, P. avium et P. cerasus, sont à l'origine de la plupart des espèces et variétés cultivées pour leurs fruits :
Prunus avium (L.) L., le cerisier des oiseaux, ou merisier, à l'origine des variétés de cerises douces. C'est une espèce diploïde (2n=16), croissant à l'état sauvage en Europe (dont la France), dans le Caucase et en Turquie, Iran, Afghanistan. Ses fruits, nettement plus petits que des cerises cultivées, servent à préparer une eau-de-vie connue sous le nom de kirsch dans l'est de la France. On distingue les cerises :
- à chair ferme : bigarreaux
- à chair molle : guignes
Prunus cerasus L., le griottier est une espèce tétraploïde (2n=32), à l'origine des variétés de cerises acides. Il serait originaire de la région de la mer Caspienne et de l'Asie Mineure et d'Europe. On distingue les cerises :
- à jus coloré : griottes, morelles (griotte du Nord...)
- à jus clair : amarelles (cerise de Montmorency...)
De nombreuses variétés ont été développées à partir de ces deux espèces et sont cultivées pour leurs fruits. Une troisième classe de cerisiers cultivés est issue d'un hybride :
Prunus xgondouinii, le cerisier intermédiaire, issu de P. avium et P. cerasus a donné des variétés à fruits. Elles sont cultivées mais à moins grande échelle que leurs parents[8]. Cette espèce a reçu divers noms comme Prunus acida Dum, Cerasus regalis, P. avium ssp. regalis mais le nom le plus utilisé est Prunus × gondouinii Rehd. C'est une espèce allotétraploïde (AAAF) qui a donné de nombreux cultivars (Cerise Impératrice Eugénie, Gros guin noir de Gironde, Maynard) divisés en fonction du fruit :
- à jus coloré : cerises anglaises (duke cherries)
- à jus clair : cerises royales
En Chine, le Prunus pseudocerasus, (yingtao 樱桃) le cerisier chinois, est cultivé pour ses fruits dans l'est et le nord de la Chine, depuis des siècles. Il donne des cerises acidulées.
L’Amérique du Nord a donné le cerisier de Virginie (Prunus virginiana) qui est largement utilisé comme porte-greffe. Il existe de par le monde d'autres espèces donnant des fruits comestibles qui sont consommés localement.
Variétés cultivées pour leurs fruits |
Variétés de Prunus avium |
La plupart des cultivars sont auto-incompatibles et réclament une pollinisation croisée pour être productifs.
Bigarreaux : gros fruits à la chair ferme, sucrés
- Burlat
- Cœur de pigeon ou gros Cœurlet
- Esperen
- Summit
Napoléon (variété à chair blanche)- Rainier (variété à chair blanche)
- Van
- Stark Hardy Giant
- Reverchon
- Hedelfingen
- Guigniers : chair tendre, légèrement acidulée
Guigne de mai ou précoce de la Marche- Noire à gros fruits
- Noire de Montreux
- Précoce de Rivers
- Rouge des Vosges
Variétés de Prunus cerasus |
Ce sont des arbres plus petits que les variétés de P. avium, donnant des fruits rouges brillants. Ils sont en général auto-compatibles et s'hybrident entre eux.
- fruits à jus clair
- Cerisier de Montmorency
- Belle de Bavay
- Belle Magnifique
- fruits acides, à jus coloré
- Griotte de Champagne
- Griotte du Nord
Culture des cerisiers à fruits |
La culture des cerisiers est très étroitement liée au terroir (sol, climat) et au type de porte-greffe utilisé[9].
semis de merisier et de cerisier Sainte Lucie pour obtenir des porte-greffes.
greffage (de préférence en fente vers la mi-septembre). Les porte-greffes utilisés sont le merisier sauvage pour les variétés à grande végétation, guignes et bigarreaux, et le Cerisier de Sainte Lucie pour les griottes et les cerises.- formes : plein vent ou palmettes à la diable.
taille : pas ou peu, suffisamment pour éliminer le bois mort. Lorsqu'on doit absolument tailler (pour l'émondage des merisiers de forêt par exemple), il est conseillé de le faire en plein mois d'août, période où il y a une descente de sève. Même si on est amené à couper d'assez grosses branches, l'expérience prouve que la cicatrisation se fait mieux en été bien qu'il puisse sembler aberrant de couper des branches pleines de feuilles.
Il faut généralement compter quarante-cinq jours entre la floraison et la maturation des fruits.
Autres modes de consommation |
Les feuilles et les fleurs de cerisiers sont parfois consommées dans des préparations et infusions, notamment au Japon.
Cerisiers ornementaux |
Au Japon, le cerisier est surtout planté pour ses qualités ornementales. Son nom est sakura (ou zakura), et sa floraison est guettée dans de nombreuses régions. Les cerisiers du docteur Nagai Takashi sont célèbres à Nagasaki.
Les cerisiers ornementaux sont aussi cultivés ailleurs dans le monde comme plantation d'alignement le long des rues ou dans les jardins et les parcs.
La ville de Washington organise tous les ans au West Potomac Park le National Cherry Blossom Festival pour commémorer les cerisiers, principalement Yoshino, offerts par la ville de Tokyo en 1912.
Cerisiers à fleurs |
Prunus serrulata - le Cerisier du Japon, petit arbre (8 à 12 m maximum) très décoratif en avril par ses fleurs doubles, roses ou blanches :
- Alba-plena
- Fugenzo
- Kanzan
- Royal Burgundy (feuillage pourpre)
- Amanogawa (port fastigié)
- Kiku-shidare-zakura (à port pleureur)
Prunus subhirtella, petit arbre de 10 m de hauteur
Prunus sargentii, petit arbre de 6 à 12 m, à fleurs roses.
- Columnaris (port fastigié)
- Accolade
Prunus speciosa, petit arbre de 4 à 12 m, à fleurs blanches.
Cerisier Yoshino, hybride Prunus × yedoensis. Petit arbre de 10 à 15 m.
Arbrisseaux décoratifs |
Prunus japonica, le cerisier de Corée,
Prunus padus, le cerisier à grappes plus proche des lauriers-cerises
Prunus prostrata Labill, le Cerisier prostré, un arbrisseau qui a tendance à se coucher au sol,
Prunus serotina, le cerisier noir. Arbre originaire d'Amérique du Nord, où ses baies sont utilisées en cuisine. Il a été introduit en Europe au XXe siècle comme plante ornementale et pour son bois mais les oiseaux, qui apprécient ses baies, l'ont rapidement disséminé et le cerisier noir est devenu une peste envahissante dans les jardins, jachères et coupes forestières au détriment des espèces indigènes[4],
Prunus virginiana L., le cerisier de Virginie, un arbrisseau aux baies astringentes.
Culture des cerisiers ornementaux |
Ennemis des cerisiers |
Maladies |
Maladie | Symptômes | Origine | Traitement |
---|---|---|---|
Pseudomonas syringae | Noircissement (moisissure), craquellement de l'écorce, puis dépérissement de l'arbre. - début de la maladie. - arbres morts. | Attaque de bactérie sur arbre déjà fragile. | Peu. |
Gommose | Écoulement anormal de gomme (sève) entraînant quelques éclatements d'écorce. | Attaque d'une plaie par un champignon. | Traitement préventif par désinfection et protection des plaies. Sinon : traitements incertains. Voir Gommose. |
Moniliose (Monilia laxa) | Les fruits brunissent, puis pourrissent sur l'arbre. De petites taches blanches signalent le champignon. | Attaque d'un champignon sur les fruits (uniquement) | pulvérisation d'eau de chaux ou de bouillie bordelaise |
Anthracnose | Dessèchement des feuilles. | ||
Tavelure | Feuilles avec taches brunes, Pareil pour les fruits | Attaque d'un champignon sur les feuilles et fruits | Pulvérisation de bouillie bordelaise. |
Pourridié | Dépérissement de l'arbre et chute des feuilles, des champignons comestibles au pied de l'arbre en automne. | Attaque de champignon sur les racines, destruction des racines. | [?] |
Cloque du pêcher | Gonflement des feuilles, qui se cloquent, s'enroulent, deviennent cassantes et de couleur jaunâtre à rose-rouge, puis se dessèchent et tombent. | Attaque d'un champignon demeurant sur l'écorce, s'attaque aux feuilles. | Pulvérisation de bouillie bordelaise en début et fin d'hiver. |
Coryneum (Criblure des feuilles) | Petites pointes rouges-violacées, puis trous (maladie criblée). Dessèchement des branches, roussissement du feuillage, apparition de pustules noires, puis écoulement de résine, ensuite les rameaux et branches meurent. | Pulvérisation de bouillie bordelaise en début et fin d'hiver. |
- Résistances naturelles
Le cerisier ne craint pas l'oïdium.
Ravageurs |
Drosophila suzukii, une mouche des fruits dont la cerise
Eriogaster lanestris, la laineuse du cerisier[5]
Lomographa semiclarata, l'arpenteuse du cerisier[5]
Rhagoletis cerasi, la mouche de la cerise,
Myzus cerasi, le puceron noir du cerisier,
Rhopalosiphum padi, le puceron du merisier à grappes,
Argyresthia pruniella, la teigne des fleurs de cerisier,
Contariania virginianae, la cécidomyie du cerisier.
Coleophora pruniella, le porte-case du cerisier[5]
Sphinx drupiferarum, le sphinx du cerisier[5]
Archips cerasivorana, la tordeuse du cerisier[5]
- etc.
Notes et références |
(en) Référence GRIN : genre Cerasus (+liste d'espèces contenant des synonymes)
Attention aux appellations et traductions fantaisistes circulant sur l'Internet
cerisier sur tela Botanica
Prunus serotina, document pdf de 07/11/2010. Tela Botanica, Base de Données Nomenclaturale de la Flore de France par Benoît Bock, BDNFF v4.02.
Nom vernaculaire français d'après Dictionary of Common (Vernacular) Names sur Nomen.at
Meyer C., ed. sc., 2009, Dictionnaire des Sciences Animales. consulter en ligne. Montpellier, France, Cirad.
Bruno Boulet-Gercourt, Le merisier, Institut pour le développement forestier, 1997
M Tavaud, A Zanetto, JL David, F Laigret and E Dirlewanger, « Genetic relationships between diploid and
allotetraploid cherry species (Prunus avium,
Prunus<gondouinii and Prunus cerasus) », Heredity, vol. 93, 2004, p. 631-638
Infos Cerise. (Mai 98)
Voir aussi |
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Articles connexes |
Merisier | Prunus | Sakura | Arbre fruitier | Cerise
Cerisier de Chine (Litchi chinensis)
Cerisier du Brésil (Eugenia brasiliensis)
Cerisier de Cayenne (Eugenia uniflora)- Noyau (fruit)
Liens externes |
- Les maladies du Cerisier: Questions-Réponses
- Site d'échange de greffons de cerisiers anciens et de collection
- La greffe du cerisier
- Pollinisation et choix des variétés et porte-greffes de cerisier sur le site Gerbeaud ou sur le site du ministère de l'agriculture suisse
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