Magdalénien






Magdalénien



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Abri de la Madeleine














Définition
Lieu éponyme
Abri de la Madeleine
(Dordogne)
Auteur
Gabriel de Mortillet





























Caractéristiques
Répartition géographique
Europe occidentale et centrale
Période
Paléolithique supérieur
Chronologie
Environ 17 000 à 12 000 avant le présent
Type humain associé
Homo sapiens (Homme anatomiquement moderne)
Tendance climatique
fin du Pléniglaciaire récent et Tardiglaciaire : froid et sec puis alternance rapide d'épisodes froids et d'épisodes tempérés
Signe particulier
Art pariétal développé
Chasse hyperspécialisée
Signes d'échange


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Extension de la culture magdalénienne.

Subdivisions


Magdalénien inférieur (I à III), Magdalénien supérieur (IV à VI)


Objets typiques


Propulseur, harpon, lamelle à dos, burin bec-de-perroquet




Le Magdalénien est la dernière phase du Paléolithique supérieur européen, comprise entre environ 17 000 et 12 000 ans avant le présent. Son nom a été proposé par G. de Mortillet à partir du site préhistorique éponyme de la Madeleine à Tursac en Dordogne.




Sommaire






  • 1 Répartition


  • 2 Génétique


  • 3 Industrie


  • 4 L'art magdalénien


  • 5 Art pariétal


  • 6 Art mobilier


  • 7 Principaux sites magdaléniens


    • 7.1 Sites de référence fouillés récemment


    • 7.2 Grottes ornées


    • 7.3 Autres sites




  • 8 Voir aussi


    • 8.1 Notes et références


    • 8.2 Bibliographie


    • 8.3 Articles connexes







Répartition |


Le Magdalénien est connu en Europe occidentale, sur les territoires actuels de l'Espagne, du Portugal, de la France, de la Belgique, de la Suisse, de l'Allemagne, de la République tchèque et de la Pologne[1].



Génétique |


Une étude de 2016 montre deux changements majeurs dans les populations européennes : lors du recul des glaciers vers - 19.000 ans, l’Europe du Nord est repeuplée par des chasseurs-cueilleurs du sud-ouest de l’Europe, provenant notamment d'Espagne[2]. Vers - 14.500, au cours de la dernière période glaciaire, une nouvelle migration a lieu « qui semble venir de l'est, et non de l'ouest »[2] et qui se caractérise notamment par la disparition parmi les populations de chasseurs-cueilleurs de l'haplogroupe M[3].


La signature génétique des Aurignaciens qui avait disparu d'une grande partie de l'Europe lorsque les Gravettiens sont arrivés refait surface 15.000 ans plus tard avec la "dame rouge" de la grotte grotte El Mirón (en) près de Ramales de la Victoria au nord de l'Espagne[4]. Cette grande femme robuste est rattachée au Magdalénien qui a connu une expansion vers le nord quand les calottes glaciaires ont fondu[4].



Industrie |


L'outillage lithique magdalénien comporte un grand nombre de burins, grattoirs, perçoirs, lames et lamelles. Les propulseurs et les harpons montrent que le travail de l'os y est développé. La vie des magdaléniens a été rapprochée de la civilisation des Inuit.


En 1912, en se basant sur l'évolution typologique de l'outillage, Henri Breuil a proposé de subdiviser le Magdalénien en deux parties comportant trois phases chacune :



  • Magdalénien inférieur : Magdalénien I à III

  • Magdalénien supérieur : Magdalénien IV à VI.


Des recherches plus récentes, conduites notamment par B. Bosselin et F. Djindjian sur l'outillage lithique en utilisant des méthodes statistiques multidimensionnelles, tendent à séparer une phase archaïque, nommée Badegoulien et correspondant aux phases I et II de Henri Breuil, du Magdalénien stricto sensu.


Les auteurs reconnaissent par ailleurs trois faciès lithiques dans le Magdalénien :



  • un faciès ancien (M0) caractérisé par des grattoirs, des burins, des pointes à cran, des lamelles à dos et des lamelles à dos tronquées (ex-triangles) ;

  • un faciès moyen et récent (M1) à grattoirs et burins prépondérants, pointes à cran et rares lamelles à dos ;

  • un faciès présent dans les phases ancienne, moyenne et récente (M2), caractérisé par l'abondance des lamelles à dos.


Encore plus récemment, le Magdalénien (17000-12000 BP d'après les datations C14 non calibrées) se subdivise en trois phases : Magdalénien inférieur (17000-15000 BP), Magdalénien moyen (15000-13500 BP) et Magdalénien supérieur (13500-12000 BP). Plusieurs préhistoriens le distinguent du Badegoulien (19000-17000 BP) d'après des critères typologiques, technologiques, économiques.



L'art magdalénien |


L'art magdalénien est particulièrement riche et diversifié. Les peintures et les gravures se comptent par milliers et se caractérisent par un fort naturalisme avec un sens aigu du détail et des proportions. Elles étaient rapportées anciennement au "style IV" d'André Leroi-Gourhan. Les grottes ornées de Rouffignac, de Niaux, du Roc-aux-Sorciers ou d'Altamira ont livré quelques-uns des chefs-d'œuvre de l'art pariétal paléolithique. L'art de Lascaux est rapporté au Magdalénien II. Une analyse C14 pour Lascaux, sur des déblais du Puits et par une méthode différente, tendrait à vieillir les datations précédentes (17 000 BP), avec un âge situé à 18 900 BP, à la charnière du Solutréen supérieur et du Badegoulien[5]. Cependant, pour les préhistoriens, il n'y a aucun objet solutréen dans l'unique couche archéologique, mais seulement de nombreux objets caractéristiques du Magdalénien II qui confirment les datations obtenues.


L'art mobilier magdalénien est également remarquable : les armes et les objets de la vie quotidienne sont souvent décorés de motifs géométriques ou de représentations figuratives (animaux, humains) et le nombre de plaquettes gravées s'amplifie considérablement à cette période[6]. La découverte d'instruments de musique, comme les flûtes d'Isturitz et la conque de Marsoulas, laisse entrevoir une société organisée dont les représentants avaient le temps de s'adonner à l'art.



Art pariétal |




Art mobilier |




Principaux sites magdaléniens |



Sites de référence fouillés récemment |


Les sites de référence du Magdalénien stricto sensu qui ont été fouillés récemment suivant des techniques modernes sont :



Aquitaine



  • Dordogne : la Madeleine (site éponyme), Laugerie-Haute Est, le Flageolet II, Reignac, Gare de Couze.


  • Gironde : Roc de Marcamps, talus de Saint-Germain-la-Rivière, abri Faustin, abri du Morin, le Moulin Neuf.


  • Landes : grotte Duruthy.


  • Lot-et-Garonne : le Martinet, Roc Allan.


Midi-Pyrénées



  • Hautes-Pyrénées : Les Espélugues


  • Lot : les Peyrugues.


Languedoc-Roussillon


  • Aude : Belvis, grotte Gazel.

Poitou-Charentes



  • Charente : La Chaire-à-Calvin, grotte de Montgaudier.


  • Vienne : Bois Ragot, La Marche, Taillis des Coteaux.


Auvergne


  • Haute-Loire : le Blot, le Rond du Barry.

Bourgogne


  • Yonne : grottes d'Arcy-sur-Cure (abri du Lagopède, grotte du Trilobite), Marsangy.

Centre-Val-de-Loire


  • Indre : la Garenne.

Bassin parisien



  • Seine-et-Marne : Pincevent.


  • Essonne : Étiolles, les Tarterêts I et II.


  • Oise : Verberie.


  • Yvelines : ferme de la Haye.


Champagne-Ardenne


  • Ardennes : Roc la Tour.



Grottes ornées |


De nombreuses grottes ornées et des abris-sous-roche ont livré des figurations attribuées au Magdalénien, notamment :



Aquitaine


  • Dordogne

    • grotte de Bara-Bahau

    • grotte de Bernifal

    • abri de Cap Blanc

    • les Combarelles

    • Font-de-Gaume

    • Rouffignac



Midi-Pyrénées



  • Ariège

    • Bédeilhac

    • grotte d'Enlène

    • le Mas d'Azil

    • Niaux

    • grotte du Portel

    • grotte des Trois-Frères




  • Haute-Garonne
    • Grotte de Marsoulas



Poitou-Charente



  • Charente

    • abri de la Chaire-à-Calvin

    • grotte du Placard

    • grotte du Visage




  • Vienne
    • Abri du Roc-aux-Sorciers à Angles-sur-l'Anglin



Autriche

    • Grotte Gudenus

Espagne



    • Altamira (Cantabrie)


    • grottes du Mont Castillo (Cantabrie)


    • grotte de Tito Bustillo (Asturies)




Autres sites |


D'autres sites ont livré des témoignages ou des industries attribués au Magdalénien, sans avoir fait l'objet de recherches ou d'évaluation récentes :


Aquitaine



  • Dordogne : Laugerie-Basse (Les Eyzies), Limeuil, La Mairie (Teyjat)


  • Pyrénées-Atlantiques : Le Poeymaü (Arudy)


Midi-Pyrénées



  • Ariège : grotte de La Vache (Alliat, près de Niaux), Tuto de Camalhot (Saint-Jean-de-Verges), Rhodes II[7] (Arignac), grotte de l’Éléphant (Gourdan)


  • Haute-Garonne : grotte des Harpons[8] (Lespugue), La Tourasse[9] (Saint-Martory)


  • Hautes-Pyrénées : Labastide, Troubat


  • Lot : Abri Murat (Rocamadour , abri-sous-roche fouillé de 1914 à 1939 par Amédée Lemozi)


Poitou-Charentes



  • Charente : Le Placard (Vilhonneur), site de référence mais fouillé anciennement.


  • Vienne : Roc-aux-Sorciers (Angles-sur-l'Anglin)


Auvergne


  • Haute-Loire : grotte de Cottier

Rhône-Alpes


  • Ain : grottes du Cerdon

Belgique

  • grotte du Bois Laiterie[10],[11] à Rivière (commune de Profondeville)





Voir aussi |



  • Azilien

  • Culture Federmesser

  • culture de Hambourg

  • Épigravettien

  • Langues pré-indo-européennes



Notes et références |





  1. F. Djindjian, J. Koslowski, M. Otte : Le Paléolithique supérieur en Europe, A. Colin (1999), p. 257-287.


  2. a et b(en) The genetic history of Ice Age Europe, Howard Hughes, sciencedaily.com, 2 mai 2016


  3. (en) Pre-Neolithic DNA Suggests Major Late Glacial Population Turnover in Europe, sci-news.com, 5 février 2016


  4. a et b(en) DNA secrets of Ice Age Europe unlocked, Paul Rincon, bbc.com, 2 mai 2016


  5. N. Aujoulat, Lascaux. Le Geste, l'Espace et le Temps, Seuil, 2004 (ISBN 2-02-025726-2).


  6. G. Tosello, 2003, Pierres gravées du Périgord Magdalénien, XXXVIe supplément à Gallia Préhistoire, Paris, éd. du CNRS.


  7. Pour Rhodes II, voir Célia Fat Cheung, L'Azilien pyrénéen parmi les sociétés du tardiglaciaire ouest-européen : apport de l'étude des industries lithiques (thèse de doctorat en Préhistoire), université Toulouse le Mirail - Travaux et Recherches Archéologiques sur les Cultures, les Espaces et les Sociétés (UMR 5608 T.R.A.C.E.S), 2015, 437 p. (lire en ligne), p. 53-166.


  8. Pour la grotte des Harpons à Lespugue, voir René de Saint-Périer, « Note sur ses trouvailles dans la grotte des Harpons, à Lespugne (Haute-Garonne) », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 65, no 1,‎ 1921, p. 21-22 (lire en ligne [Persée]).


  9. Pour La Tourasse, voir :

    • Michel Orliac, « II. — La grotte de Tourasse - Saint-Martory (Haute-Garonne) », Quaternaire, vol. 12, nos 3-4,‎ 1975, p. 189-190 (lire en ligne [Persée])


    • Lucien Michaut et Georges Simonnet, « Découverte d'une plaquette de pierre gravée, présumée d'époque Magdalénienne, dans la grotte de la Tourasse (Haute-Garonne) », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 44, nos 5-6,‎ 1947, p. 191-194 (lire en ligne [Persée]).




  10. I. L. Bayon, E. Teheux, L. G. Strauss et J.-M. Léotard, « Pointes de sagaies au Magdalénien du Bois Laiterie (Profondeville, Namur) », Université de Liège, Liège, 1996, ISSN 0779-8024.


  11. « Magdalénien récent du Bois Laiterie, Dinant », Notae Praehistoricae, no 15,‎ 1995, p. 11-33 (lire en ligne [academia.edu]).




Bibliographie |




Articles connexes |




  • Paléolithique supérieur

    • Aurignacien

    • Gravettien

    • Solutréen

    • Badegoulien



  • Épipaléolithique

  • Protomagdalénien



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