Confirmation
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La confirmation (du latin confirmatio, action de consolider, d'étayer, d'affermir, encouragements, affirmation) est un sacrement de l'initiation chrétienne dans l'Église catholique et l'Église orthodoxe (plutôt appelée chrismation).
La confirmation protestante, pratiquée notamment dans les Églises réformées (y compris presbytériennes et congrégationnalistes), luthériennes ou méthodistes, n'y est pas considérée comme un sacrement mais comme un simple rappel du baptême lors du passage d'un enfant à l'âge considéré comme adulte au sein de la communauté, c'est-à-dire à la fin de son instruction religieuse (vers 15 ans )[1]. Cette cérémonie n’a pas lieu chez les chrétiens évangéliques qui pratiquent uniquement le baptême du croyant comme profession de foi[2],[3].
Certaines églises néo-apostoliques parlent du Saint-Scellé.
Sommaire
1 Signification
2 La confirmation dans l'Église catholique
3 La confirmation dans le protestantisme
4 La chrismation dans l'Église orthodoxe
5 Bibliographie
5.1 Sur la confirmation dans l'Église catholique
5.2 Sur la chrismation dans l'Église orthodoxe
6 Notes et références
7 Voir aussi
7.1 Article connexe
7.2 Liens externes
Signification |
La confirmation dans l'Église catholique |
La confirmation est le sacrement consistant à oindre d'huile sainte une personne baptisée afin qu'elle reçoive le don du Saint-Esprit. Alors que, par le baptême, le baptisé meurt et ressuscite avec le Christ, le confirmé est empli du Saint-Esprit comme l'ont été les Apôtres le jour de la Pentecôte avec Marie. En tant que telle, la confirmation confirme l'appartenance du baptisé à l'Église comme communion dans le même Saint-Esprit. Le baptême et la confirmation sont intimement liés : la confirmation est en quelque sorte l'achèvement du baptême.
Durant les premiers siècles, le baptême et la confirmation ne formaient qu'une seule célébration lors de la veillée pascale. Au fil du temps, le christianisme, dans ses époques primitives, qui était initialement un phénomène urbain, s'est progressivement répandu dans les campagnes. Par conséquent, les évêques ne pouvaient plus célébrer toutes les messes de Pâques ni baptiser tous les catéchumènes qui étaient devenus trop nombreux et se trouvaient à des endroits trop éloignés. Par ailleurs, la mortalité infantile élevée poussait les gens à baptiser leurs enfants tôt et à n'importe quel moment de l'année. Il s'est alors posé une question essentielle pour le sacrement du baptême : devait-on continuer à baptiser en donnant les deux onctions baptismales à la fois et renoncer au lien avec l'évêque qui, traditionnellement, faisait la deuxième onction ? Ou bien fallait-il que l'évêque continue à donner ladite deuxième onction et que l'unique sacrement devienne deux sacrements complémentaires ?
Selon les théologiens des sacrements comme Ngalula Tumba : « Le prêtre faisait la première onction (dite pré-baptismale) et le bain de baptême, et laissait la deuxième (dite post-baptismale), au cours de la même célébration, à l’évêque. Plus les communautés ecclésiales devenaient nombreuses, moins l’évêque pouvait être présent à tous les rites d’initiation chrétienne, tant il est vrai qu’ils se déroulaient pendant la veillé pascale. L’évêque ne pouvant donc pas être à toutes les veillées pascales des communautés sous sa juridiction, l’onction post-baptismale se sépara de la première et du bain et fut remise à la visite (pastorale) de l’évêque et prenait le nom de confirmation : ceux qui étaient baptisés par les prêtres devaient être confirmés dans leur foi par l’évêque (une sorte de perfection du baptême, cf. le concile de Riez, can. 3–4) ; devenus matures, ils peuvent alors aller en mission et témoigner du Christ. On trouve ainsi l’acquisition de cette discipline en Occident dès le pape Innocent Ier qui, en 416 dans la lettre à Docentius, évêque de Gubbio en Italie, reconnaît aux prêtres le droit de baptiser, mais aux seuls évêques celui de confirmer, de consigner »[4].
L'Église catholique latine pratique aujourd’hui la deuxième solution, alors que les Églises orthodoxes et catholiques orientales sont fidèles à l'ancienne tradition. Au profit du lien avec l'évêque, les deux onctions baptismales sont donnés dans l'Église latine à deux moments différents : l'une au baptême par le prêtre, l'autre souvent plusieurs années après, à la confirmation par l'évêque. Pour l'Église catholique, le baptême, la confirmation et l'eucharistie constituent les sacrements de l'initiation chrétienne. La confirmation constitue de plus l'entrée dans la vie active de chrétien du baptisé. Les autres sacrements sont le sacrement de pénitence ou de réconciliation, l'onction des malades, l'ordre et le mariage.
Le sacrement de la confirmation est ordinairement donné par l'évêque ou, dans le cas où cela n'est pas possible, par un prêtre délégué par l'évêque. Après avoir étendu les mains sur les confirmands (ceux qui vont recevoir la confirmation), l'évêque (ou le prêtre) les oint du Saint-Chrême. Il énonce les paroles : « Sois marqué de l'Esprit-Saint, le don de Dieu ».
Comme pour le baptême, un parrain ou une marraine accompagne dans la mesure du possible celui qui reçoit la confirmation. Il n'est pas obligatoire que ce soit la même personne que pour le baptême[5].
Jusque dans les années 1980, la confirmation en France était donnée obligatoirement un ou deux ans après la première communion et un ou deux ans avant la communion solennelle (ou profession de foi). Un texte voté par les évêques de France en 1986 et confirmé par Rome en 1989 retarde désormais l'âge de réception de ce sacrement et précise qu'à « la décision de chaque évêque pour son diocèse, l'âge de la confirmation pourra se situer dans la période de l'adolescence, c'est-à-dire de 12 à 18 ans. »[6]. Cette orientation est très majoritairement suivie dans les diocèses de France et cela a entraîné une chute rapide du nombre de confirmands. Devant l'érosion du nombre de demandes de confirmation en France, se pose désormais le sens de cette pratique. Pour une présentation globale des enjeux, on peut se référer au travail mis en place par le diocèse de Nantes à partir de mars 2011[7] : il convient tout d'abord de comprendre le sens, la pertinence et l'actualité de l’initiation chrétienne dans un monde où se pose la question de l'identité. Comment passer d'une identité construite à une identité reçue ?… Il est alors possible de considérer la place des sacrements dans cette initiation et, tout particulièrement, la confirmation des jeunes aujourd’hui. L'auteur revient alors sur l'histoire de la séparation entre « baptême » et « confirmation ». Les rites post-baptismaux sont désormais réservés à l’évêque… Au service de l’unité de l’Église, cette réserve épiscopale exprime le lien qui existe entre recevoir une fois encore l’Esprit Saint et vivre en Église.
La confirmation dans le protestantisme |
La confirmation protestante désigne la cérémonie qui conclut l’éducation religieuse des catéchumènes, en général des adolescents, dans les Églises de la Réforme. Elle est assez proche de la profession de foi célébrée chez les catholiques, cependant elle n'est pas un sacrement. Elle confirme, comme son nom l’indique, les vœux du baptême et elle marque l’admission du confirmand à la cène et son passage à une vie de foi adulte[8].
Les usages et rites de confirmation ont varié au cours du temps. Elle prend place actuellement au cours d'un culte dominical (souvent à la Pentecôte) au cours duquel chaque confirmand est appelé à prendre un engagement devant la communauté. La liturgie comporte en général une bénédiction par imposition des mains du pasteur. Par ailleurs, la confirmation marquait souvent l'admission du jeune à la Sainte Cène mais la communion des enfants est maintenant admisse dans de nombreuses églises[9].
La chrismation dans l'Église orthodoxe |
L'Église orthodoxe a privilégié l'unité du sacrement du baptême comme seul sacrement de l'initiation chrétienne qui comporte les deux onctions baptismales (qui en Occident sont distincts : baptême et confirmation) ainsi que l'Eucharistie. À la différence des Églises occidentales (c'est-à-dire de l'Église catholique et l'Église anglicane), où la confirmation est réservée à ceux qui ont atteint « l'âge de raison », la chrismation dans l'Église orthodoxe est normalement administrée aux enfants immédiatement après le baptême et immédiatement (ou, du moins, peu de temps) avant sa réception dans la Sainte Communion.
La chrismation consiste à oindre le nouveau chrétien avec le Saint Chrême qui est une huile sainte (en grec, appelé myron). Le myron est un « mélange de quarante huiles essentielles et d'huile d'olive » (Gialopsos, 35) consacré par l'évêque. Le chrétien est oint par un signe de croix avec cette huile sur son front, ses yeux, ses narines, ses lèvres, ses oreilles, sa poitrine, ses mains et ses pieds. Chaque fois, le prêtre administrant le sacrement dit, « Le sceau du don de l'Esprit Saint. »
Le sacrement de la chrismation est une extension du jour de Pentecôte, lorsque le Saint Esprit est descendu sur les Apôtres. C'est par la chrismation qu'une personne devient un membre du laos, le peuple de Dieu. L'évêque orthodoxe Kallistos (Ware) de Diokleia explique :
« À travers la chrismation, tout membre de l'Église devient un prophète, et reçoit une part de la royale prêtrise du Christ; de même tous les chrétiens, parce qu'ils sont chrismés, sont appelés à agir comme témoins conscients de la Vérité. « Vous avez reçu l'onction (chrisma) de la part de Celui qui est Saint, et vous connaissez toutes choses » (I Jean 2:20).
Bien qu'elle soit normalement administrée conjointement au baptême, dans certains cas la chrismation seule peut être donnée afin de recevoir les nouveaux convertis à l'orthodoxie. Bien que les pratiques à ce sujet varient, en général (spécialement en Amérique du Nord) si un nouveau converti vient à l'orthodoxie à partir d'une autre confession chrétienne pratiquant le baptême par immersion selon la formule trinitaire (« au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit »), il (ou elle) est reçu dans l'Église orthodoxe à travers le sacrement de chrismation, après lequel il recevra la Sainte Eucharistie. Si, néanmoins, le converti vient d'une confession chrétienne qui baptise au nom de « Jésus seulement » (comme dans certaines Églises pentecôtistes) ou d'une de celles qui ne pratiquent pas le baptême du tout (comme les quakers), le baptême est nécessaire avant la chrismation.
Bibliographie |
Sur la confirmation dans l'Église catholique |
- Jean-Philippe Revel, Traité des sacrements, II. La confirmation, Éditions du Cerf, 2006.
Sur la chrismation dans l'Église orthodoxe |
- Timothy Ware, L'orthodoxie : l'Église des sept Conciles, Desclée de Brouwer, Paris, 1997, (ISBN 2-220-04022-4) (2e éd., 1re éd. en français en 1968).
Notes et références |
Pierre-Luigi Dubied, dans Pierre Gisel (dir.), Encyclopédie du protestantisme, Paris-Genève, Cerf-Labor et Fides, 1995, 2e éd. revue, corrigée et augmentée, Paris-Genève, PUF-Labor et Fides, 2006, p.258-259 (Quadrige Dicos Poche).
Michael J. Meiring, Preserving Evangelical Unity: Welcoming Diversity in Non-Essentials, Wipf and Stock Publishers , USA, 2009, p. 128
Randall Herbert Balmer, Encyclopedia of Evangelicalism: Revised and expanded edition, Baylor University Press, USA, 2004, p. 54
Ngalula Tumba, Petit Dictionnaire de Liturgie et de Théologie Sacramentaire, p. 44
http://www.liturgiecatholique.fr/Comment-choisir-un-parrain-ou-une.html.
La Documentation Catholique, no 1907 du 1er décembre 1985, p. 1123 et no 1976 du 15 janvier 1989, p. 76.
http://aletheia.eklablog.fr/confirmation-diocese-de-nantes-p311800.
Pascale Marson, Le guide des religions et de leurs fêtes, Paris, Presses de la Renaissance, 1999, p. 152-153.
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Voir aussi |
Article connexe |
- Confirmation (protestantisme)
Liens externes |
En ce qui concerne l'Église catholique romaine :
- le sacrement de la Confirmation, sur le portail officiel de la liturgie catholique en France
- La page de la Conférence des évêques de France : « Dans le baptême, Dieu dit “viens” dans la confirmation, il dit “va” ».
En ce qui concerne l'Église orthodoxe :
- Pages Orthodoxes La Transfiguration
- Portail du christianisme