Nom vernaculaire
Pour les articles homonymes, voir vernaculaire et nom commun.
En biologie, un nom vernaculaire ou nom commun[1] est un nom usuel, en langue locale, donné à une ou plusieurs espèces animales ou végétales dans son pays ou sa région d'origine. Un tel nom peut donc désigner des taxons très différents selon le contexte. Les noms vernaculaires sont souvent repris pour former la base des noms normalisés ou des noms vulgaires, équivalents des noms scientifiques dans une langue donnée. Malgré leurs imprécisions et leur frein à l'universalisation des noms, ils ont souvent la faveur dans le langage courant et font partie de la culture populaire.
Sommaire
1 Terminologie
1.1 Études de cas
2 Avantages et inconvénients des noms vernaculaires
2.1 Avantages
2.2 Inconvénients
3 Typographie
4 Notes et références
5 Voir aussi
5.1 Articles connexes
5.2 Bibliographie
Terminologie |
Du latin vernaculus, « du pays, indigène, national »[2],[3], les noms vernaculaires, se rapportant à la langue vernaculaire, sont issus de la tradition populaire (également appelée folklore, malgré la connotation qu’a parfois ce terme)[1], qu’ils soient largement répandus ou propres à un parler local. Ils sont également appelés noms communs (au sens de « habituel, fréquent, usuel »[4]), en référence à la langue commune dans laquelle ils s’inscrivent, par opposition aux noms techniques (relevant de la langue technique). Ils sont, en effet, distincts de ces derniers : du nom binominal qui est un nom scientifique exprimé en latin, unique partout dans le monde, du nom normalisé choisi par des instances de normalisation et unique pour chaque langue (quand il existe) et du nom vulgaire, permettant notamment la vulgarisation scientifique et généralement créé à cette fin[1].
Cependant, plusieurs points communs rapprochent les noms vulgaires des noms vernaculaires. Tout d’abord, en prenant l’exemple de la francophonie, le nom vulgaire constitue, comme le nom vernaculaire, un nom français[1]. Ensuite, les deux catégories de noms, que forment, respectivement, les noms vernaculaires et les noms vulgaires, ne sont pas entièrement exclusives l’une de l’autre, les noms vernaculaires étant souvent repris pour former les noms vulgaires, ces derniers étant, dans d’autres cas, composés par traduction des termes latins formant le nom binominal (ou autre rang taxinomique), par traduction de l’anglais ou par composition à l’aide de termes descriptifs ou expressifs[1].
Les définitions varient toutefois selon les sources. Ainsi, l’appellation « nom commun » renvoie parfois non au nom vernaculaire, mais au nom vulgaire[5],[6]. Parfois encore, les appellations « nom vernaculaire » et « nom commun » sont données comme synonymes de nom vulgaire, nom usuel, ou encore nom populaire ou appellation vulgaire, et renvoient au nom français sans plus de précision[7],[8].
Études de cas |
Les oiseaux bénéficient d'une nomenclature normalisée en français. Dans le cas du moineau commun on peut rencontrer les noms suivants :
- nom scientifique :
Passer domesticus - le nom binominal de l'espèce qui est un nom technique en latin
- noms en français :
Moineau domestique - le nom normalisé par la Commission internationale des noms français des oiseaux (CINFO)
Moineau franc - un nom vulgaire, mais non retenu par la CINFO
moineau, piaf ou pierrot - des noms vernaculaires, utilisés diversement dans le langage courant, populaire ou familier
Avantages et inconvénients des noms vernaculaires |
Avantages |
Leur usage généralisé dans la langue courante permet de les mémoriser sans effort, en dehors des cercles de spécialistes.
Dans le cas d'hésitations de la part des taxinomistes et des variations que cela implique au niveau de la nomenclature scientifique, les noms vernaculaires peuvent parfois constituer une référence plus stable.
Enfin, leur vocabulaire souvent imagé apporte un complément d'information utile ou pittoresque qui fait partie intégrante de la culture et de la linguistique locale.
Inconvénients |
Une même espèce a beaucoup de noms vernaculaires différents, selon la langue, mais aussi dans la même langue.
Au sein de la francophonie par exemple, on a ainsi pu répertorier un très grand nombre de noms désignant l'espèce végétale Narcissus poeticus, le Narcisse des poètes[9] ou l'espèce Narcissus pseudonarcissus, le Narcisse jaune[10], variant considérablement au gré de l'époque de parution des ouvrages de botanique et de vulgarisation (noms vulgaires) ou des parlers locaux (noms vernaculaires).
Certains noms vernaculaires sont communs à plusieurs espèces, parfois très différentes.
Exemple : Scyliorhinus canicula, sorte de petit requin, est appelé en français roussette ou saumonette mais la roussette est aussi un nom de chauve-souris.
Typographie |
Les noms vernaculaires font partie du langage courant et ne prennent pas de majuscule. Cela les distingue parfois des noms normalisés ou des noms vulgaires[11].
Exemple : « j'ai vu une colombe aux yeux bleus », désigne dans le langage courant n'importe quelle espèce de colombe ayant des yeux bleus, la majuscule est inutile dans ce cas puisqu'il s'agit d'un nom d'usage commun, mais écrire « j'ai vu une Colombe aux yeux bleus », avec une majuscule, désigne précisément le nom normalisé de l'espèce Columbina cyanopis, la Colombe aux yeux bleus[12].
De même, le sens est bien différent, selon la typographie, si on lit dans un même texte « un chat à pieds noirs » et « un Chat à pieds noirs (Felis nigripes) ».
Notes et références |
Michel Savard, Vers l’établissement d’une nomenclature française des insectes du Québec dans le Bulletin de l'entomofaune Numéro 2, décembre 1987.
Définitions lexicographiques et étymologiques de « vernaculaire » du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
Entrée « vernaculaire » du Dictionnaire de français, éditions Larousse.
Définitions lexicographiques et étymologiques de « commun » (sens B. 1.) du Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
Article « Classification des espèces » de l’Encyclopédie Larousse en ligne.
Vocabulaire forestier, écologie, gestion et conservation des espaces boisés.
Les noms vernaculaires ou noms communs par M. Martinez sur le site de l’INRA, consulté le 9 octobre 2015.
« Nom vernaculaire » dans Termium plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada.
Les noms vernaculaires du Narcissus poeticus sur le site Amaryllidaceae.org, consulté en décembre 2011.
Les noms vernaculaires du Narcissus pseudonarcissus sur le site Amaryllidaceae.org, consulté en décembre 2011.
Emploi de la majuscule dans les espèces animales et végétales dans la Banque de dépannage linguistique de l’Office québécois de la langue française relève que les usages consistant à appliquer la majuscule ou la minuscule aux noms d’espèce en français dans les textes spécialisés de botanique et de zoologie sont tous deux attestés et donne chacun d’eux comme correct.
Jacques Chabot et Normand David, La majuscule dans la nomenclature zoologique, dans le Bulletin de l'entomofaune, no 3 juin 1988.
Voir aussi |
Articles connexes |
- Nom vulgaire
- Nom normalisé
- Nomenclature (biologie)
- Nom binominal
- Taxon
Nom valide (zoologie)
Nom correct (botanique)
Bibliographie |
Jacques Lambinon, « Désigner les plantes par leur nom scientifique latin ou par leur nom vernaculaire ? », Le Petit Sourcier, no 1, 2006, p. 5-7 (lire en ligne). Texte publié en préface de Les noms français des plantes vasculaires de Belgique et des régions voisines, par Francis Maurin.- JF Desroches Proposition de changements de noms français pour quelques espèces de poissons canadiens publié en 2009.
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