Solutréen
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Feuille de laurier solutréenne
Lieu éponyme | Roche de Solutré (Saône-et-Loire) |
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Auteur | Gabriel de Mortillet |
Répartition géographique | Ouest du Rhône et sud de la Seine en France, Espagne, Portugal |
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Période | Paléolithique supérieur |
Chronologie | environ 22 000 à 17 000 avant le présent |
Type humain associé | Homo sapiens (Homme anatomiquement moderne) |
Tendance climatique | Dernier Maximum Glaciaire : extrêmement froid et sec |
Signe particulier | Façonnage fin avec traitement thermique et nombreuses retouches |
Subdivisions
À compléter
Objets typiques
Feuille de laurier, pointe à cran, aiguille à chas, propulseur
Le Solutréen est l'une des dernières phases du Paléolithique supérieur. Son nom a été créé par G. de Mortillet à partir du site préhistorique situé au pied de la Roche de Solutré, près de Mâcon (Saône-et-Loire), et découvert et étudié en 1866 par Henry Testot-Ferry et Adrien Arcelin.
Sommaire
1 Chronologie et climat
2 Techniques
3 Art solutréen
4 Hypothèse de diffusion
5 Notes et références
6 Source
7 Voir aussi
7.1 Bibliographie
7.2 Articles connexes
Chronologie et climat |
Les dates disponibles pour le Solutréen sont comprises entre environ 22 000 et 17 000 ans avant le présent, soit pendant une période extrêmement froide et sèche correspondant au maximum glaciaire de la dernière glaciation.
Si le Proto-Solutréen est présent au nord jusqu'en Angleterre et en Belgique, les sites du Solutréen moyen et final sont par ailleurs essentiellement connus :
- Dans le sud-ouest de la France :
- L'abri de Laugerie-Haute, le site archéologique de Laussel à Marquay (Dordogne), les gisements de Combe-Capelle à Saint-Avit-Sénieur en Dordogne, la grotte du Placard et le Roc-de-Sers en Charente, les grottes d'Isturitz et d'Oxocelhaya à Isturitz dans les Pyrénées-Atlantiques, Brassempouy dans les Landes.
- Dans la vallée du Rhône :
- La grotte Chabot et la grotte de la Salpêtrière dans le Gard, la Baume d'Oullins en Ardèche
- Au Portugal et aussi en Espagne :
Parpallo, Cueva de Ambrosio.
- Dans quelques sites du bassin parisien :
Grottes d'Arcy-sur-Cure et site à La Celle-Saint-Cyr dans l'Yonne, au lieu-dit les Bossats (Ormesson) en Seine-et-Marne, gisement à Saint-Sulpice-de-Favières en Essonne, le climat plus au Nord étant trop rigoureux pour que l’Homme pût y survivre.
Les ossements animaux découverts dans les sites solutréens sont ceux de chevaux, rennes, mammouths, lions des cavernes, rhinocéros, ours et aurochs.
Techniques |
Feuille de laurier solutréenne
Fragment de pointe à cran solutréenne Muséum de Toulouse
Aiguille à chas et hameçon, en os
Les hommes du Solutréen ont fait preuve d’une grande maîtrise des techniques de taille et en particulier du façonnage de pièces bifaciales très fines au percuteur tendre. La finition des outils en silex était assurée par la technique de la retouche couvrante par pression : les éclats de retouche ne sont pas détachés en percutant le silex mais en pressant très fortement son bord avec un outil en os, ce qui autorise une plus grande précision et une plus grande finesse du résultat. Dans certain cas, les silex étaient intentionnellement chauffés avant d’être retouchés afin d’améliorer leurs propriétés mécaniques.
Ces techniques ont permis la confection de différents outils : pointes à face plane au Solutréen ancien, pièces bifaciales d’une grande finesse, appelées « feuilles de laurier » au Solutréen moyen, « feuilles de saule » et pointes à cran au Solutréen final. Le reste de l’outillage correspond au fond commun du Paléolithique supérieur : grattoirs, burins, perçoirs, lamelles à dos.
On en trouve des exemples sur le site des Maîtreaux[1] à Bossay-sur-Claise dans le bassin de la Creuse. Le Solutréen ancien à feuilles de laurier et le Solutréen moyen à pointes à cran se présentent en succession sur ce site de plein air[2]. Probable atelier de taille à proximité d'une source de silex de qualité[3], il est considéré comme un site spécialisé complémentaire d'habitats de plus longue durée[2].
Les matières dures animales (os, bois de rennes) sont également couramment utilisées au Solutréen (lissoirs, percuteurs, armatures de sagaies, etc.). Deux inventions majeures apparaissent à la fin du Solutréen, l’aiguille à chas et le propulseur.
Art solutréen |
L’art pariétal solutréen est connu notamment par la frise sculptée du Roc-de-Sers et une partie des peintures de la Grotte Cosquer. L’art rupestre de la Vallée du Coâ au Portugal est également rattaché au Solutréen.
Une analyse C14 pour la Lascaux, sur des déblais du Puits, tendrait à vieillir les trois datations précédentes (17 000 BP), avec un âge situé à 18900 BP, à la charnière du Solutréen supérieur et du Badegoulien[4]. Mais les méthodes de mesure étaient différentes et surtout il n'y a aucun objet solutréen dans l'unique couche archéologique, mais uniquement de très nombreux objets du Magdalénien II.
Hypothèse de diffusion |
Deux archéologues anglo-saxons ont trouvé des similitudes entre l’industrie solutréenne et les outils tardifs du site de Clovis (Nouveau-Mexique, États-Unis). Ils ont alors suggéré que les solutréens avaient traversé l’Océan Atlantique durant l'époque glaciaire en longeant ses rivages glacés par cabotage, à l’aide de techniques de survie similaires à celles du peuple inuit actuel. Des recherches sur l'ADN mitochondrial de type « haplogroupe X » présent en Europe et chez certains peuples d'amérindiens indiqueraient la présence d'une lignée européenne ; de plus, les ressemblances trouvées par certains linguistes entre le basque, langue pré-indoeuropéenne, et l'algonquin iraient dans le sens de cette thèse[5]. Toutefois, cette hypothèse reste très controversée et différents auteurs considèrent que les similitudes entre pièces bifaciales solutréennes et amérindiennes résultent de convergences morphologiques et techniques[6].
Notes et références |
« Les Maitreaux : Un atelier de taille Solutréen », sur lesmaitreaux.free.fr (consulté le 30 mars 2018)
Olivier Agogué, « Autour du grand paléolac miocène : continuités et ruptures de l'occupation territoriale au Paléolithique supérieur en région Centre », Bulletin de la Société préhistorique française, vol. 102, no 3, 2005, p. 509–526 (DOI 10.3406/bspf.2005.13139, lire en ligne)
Thierry Aubry, Bertrand Walter, Emmanuel Robin, Hugues Plisson et Mohammed Ben-Habdelhadi, « Le site solutréen de plein-air des Maitreaux (Bossay-sur-Claise, Indre-et- Loire) : un faciès original de production lithique », Paléo, vol. 10, no 1, 1998, p. 163–184 (DOI 10.3406/pal.1998.1135, lire en ligne)
« Datation des figures de Lascaux », sur le site du Ministère de la Culture français (consulté le 30 mars 2018)
Michel Morvan étudie cette possibilité dans Les origines linguistiques du basque (Presses Universitaires de Bordeaux, 1996, page 102 et suiv.). À côté de cela il est de notoriété publique que les Algonquins ont très vite appris la langue des basques venus pêcher la baleine et la morue au xve siècle du côté du golfe St-Laurent et que s'est formé un pidgin, le basco-algonquin.
L.G. Straus, D.J. Meltzer et T. Goebel, « Ice Age Atlantis? Exploring the Solutrean-Clovis "connection" », World Archaeology, vol. 37 (4), pp. 507–532.
Source |
- Cet article était à l’origine une traduction de l’article anglais Solutrean, contenant des textes de l’Encyclopædia Britannica de 1911, (domaine public), mais il a été depuis considérablement remanié et enrichi.
Voir aussi |
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Bibliographie |
- F. Djindjian, J. Koslowski, M. Otte : Le Paléolithique supérieur en Europe, A. Colin (1999) (ISBN 2-200-25107-6)
- A. Leroi-Gourhan (dir.) : Dictionnaire de la Préhistoire, PUF (1988).
Articles connexes |
- Gravettien
- Badegoulien
- Salpêtrien
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