Gironde (Révolution française)
Pour les articles homonymes, voir Gironde.
Les Girondins est le nom donné à un groupe politique siégeant à l’Assemblée législative[1] puis à la Convention nationale[2], pendant la Révolution française. Les chefs de file principaux en sont Brissot et Roland.
C'est ainsi que les contemporains parlent essentiellement de partis brissotins et rolandistes ou rolandins, l'appellation de girondins (ou girondiste) étant postérieure ; elle a été popularisée au XIXe siècle, notamment par Lamartine dans son Histoire des Girondins, et provient de la région d'origine des premiers députés de ce groupe (Vergniaud, Guadet, Gensonné, Grangeneuve, Jean-François Ducos).
« À la fin de 1791, le parti des girondins était encore au berceau ; il ne pouvait encore figurer, dans l'Assemblée, que par, Brissot, Vergniaud le meilleur orateur de la Gironde, Isnard, Gensonné, Condorcet, et hors de l'Assemblée, que par Buzot, Clavière, Roland…[3] »
Les girondins se sont violemment affrontés aux montagnards[4], incarnés par les figures de Robespierre, Danton ou Marat — que ce soit au Club des jacobins dont la plupart sont membres, à l’Assemblée législative ou à la Convention. Ils s'en distinguent par leur électorat, essentiellement provincial pour les girondins tandis qu'il est parisien pour les montagnards, par leur position sur la Guerre, voulue par eux pour affermir la Révolution, et par le sort à réserver au roi déchu, qu'ils souhaitent épargner. Toutefois à l'Assemblée législative futurs montagnards et girondins s'accordaient pour la politique coloniale : la défense réussie des droits des hommes de couleur libres d'octobre 1791 à mars 1792 : décrets législatifs les 24 et 28 mars 1792 obtenus notamment par Brissot et Vergniaud, devenue la loi du 4 avril après que les ministres Clavière et Roland ont convaincu le roi de sanctionner les décrets.
Le groupe des députés ou conventionnels de la « Plaine », très majoritaire, appuyaient selon le cas les propositions de la Gironde ou de la Montagne.
L'influence des girondins était prépondérante à la Convention jusqu'à leur chute, de sorte que l'on parle parfois de « Convention girondine » pour la période allant de ses débuts[2] jusqu'en juin 1793.
Sommaire
1 Définition
2 Le ministère girondin
3 Division sur la question de l’opportunité de la guerre
3.1 Causes
3.2 Les débats sur la guerre
3.3 La division des montagnards
3.4 La guerre aux rois
4 Les girondins : la Révolution et la politique
4.1 La journée du 20 juin 1792
4.2 La modération girondine (juillet 1792)
4.3 Les événements de juillet 1792
4.4 Vers l’insurrection (du 1er au 9 août 1792)
5 Avril-mai 1793 : la chute des girondins
6 Une instruction bâclée
7 Un procès à huis clos
7.1 Madame Roland
7.2 Nicolas de Condorcet
7.3 Pierre Hélène Marie Tondu, dit Lebrun
8 Répercussions
9 Notes et références
10 Bibliographie
10.1 L’Histoire des Girondins de Lamartine
10.2 Études historiques
11 Articles connexes
Définition |
La Gironde est le nom donné à un groupe politique de la Révolution française.
Le ministère girondin |
Division sur la question de l’opportunité de la guerre |
Causes |
Les puissances européennes qui avaient d'abord pensé que la France deviendrait une monarchie constitutionnelle inspirée du modèle britannique se sentirent menacées dans leur existence par un événement capital. Après la fuite du roi à Varennes le 20 juin 1791, les factions avancées et la majorité des jacobins signèrent le 17 juillet 1791 au Champ-de-Mars une pétition demandant la déchéance de Louis XVI et l'établissement d'une république en France. Cet événement qui dégénéra en tragédie (la fusillade du Champ-de-Mars) créa une scission au sein des jacobins et marqua un des tournants de la Révolution française.
À Pillnitz, le 27 août suivant, l'empereur d'Autriche et le roi de Prusse signent une déclaration à l'attention des souverains d'Europe désignant le danger qui menace le trône de Louis XVI[5]. Le 16 février 1792 la Prusse et l'Autriche vont plus loin et signent un pacte d'alliance. L'Espagne, la Russie et la Suède rappellent leurs ambassadeurs. Voyant alors dans la guerre le salut de la Révolution, Brissot prône la guerre contre tous ceux qui, en Europe, encouragent la résistance aux lois révolutionnaires ou n’observent pas un gage de neutralité en désarmant les émigrés[6]. Il trouve un adversaire résolu chez Maximilien de Robespierre, ainsi que le chevalier de Pange, jeune journaliste pacifiste.
D'autre part le Roi et la Reine, convaincus que leur salut ne peut venir que de la défaite des armées révolutionnaires, rendent la guerre inévitable. Pour eux le salut de la monarchie passe par le recours aux princes étrangers[7].
Les débats sur la guerre |
Les questions de l'opportunité de la guerre sont débattues pendant plusieurs mois, d'octobre 1791 à avril 1792. L'armée des émigrés s'agitant près des frontières françaises[8], donne l'occasion aux girondins de mettre en pratique leur idée d'étendre le message de la Révolution aux peuples d'Europe, soumis à « l'esclavage des tyrans ». Ils portent donc le problème à l'Assemblée, le 22 octobre, avec un discours de Vergniaud et, le 31 octobre suivant avec une intervention d'Isnard. Le 9 novembre, l'Assemblée décrète que tous les émigrés doivent rentrer en France avant le 1er janvier 1792. Dans son discours du 16 décembre 1791 à l'Assemblée qui ouvre le grand débat sur la guerre, le girondin Brissot déclare : « … Et nous dont les frontières sont menacées, dont les réquisitions sont rejetées, nous, hommes libres, nous balancerions. La défiance est un état affreux. Le mal est à Coblentz (…) Le pouvoir exécutif va déclarer la guerre : il fait son devoir, et vous devez le soutenir quand il fait son devoir… »[9] Mais, dans l'immédiat, rien ne menace la France au point de se lancer dans l'aventure d'une guerre contre les puissances européennes.
Quand en novembre 1791, Robespierre rentre à Paris, venant d'Arras, il n'est plus député[10] mais demeure l'une des principales figures des jacobins[11], dont il a assuré la cohésion au moment de la scission des feuillants[12] le 16 juillet 1791. (Après les élections législatives, le 1er octobre suivant, le Club très réduit à la suite de ces défections, recevra l'afflux de nouveaux députés, notamment ceux de la future Gironde). Robespierre est élu à la présidence des jacobins le 28 novembre 1791.
Dans un premier temps, Robespierre se prononce pour la guerre[13], au contraire de Billaud-Varenne. Puis, modifiant sa position, il s'oppose nettement à Brissot dans plusieurs discours.
La division des montagnards |
Entre la France révolutionnaire et l’Europe dynastique la guerre paraît inévitable. La seule question qui se pose est le choix du moment. Robespierre, le 12 décembre, au club des jacobins, dans un nouveau discours, modifie sa position et conclut : « La guerre est le plus grand fléau qui puisse menacer la liberté dans les circonstances où nous sommes ». Mais en ces mois décisifs qui suivront, il ne fera aucune contre-proposition à la guerre, et à ce sujet les jacobins sont très divisés[14].
Les partisans de la guerre semblent l’emporter. Pourtant dans ses différents discours aux jacobins, Robespierre à cette période, paraît très réaliste sur les conséquences d’une guerre dans l’immédiat : « Domptons nos ennemis du dedans et ensuite marchons à tous les tyrans de la terre… » ou bien « La plus extravagante idée qui peut naître dans la tête d’un politique est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à mains armées chez un peuple étranger, pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n’aime les missionnaires armés… » (Extrait du discours du 2 janvier 1792 aux jacobins). Danton, Camille Desmoulins, Marat, Billaud-Varennes, Anthoine, Hébert, Sylvain Maréchal, Philibert Simond, Collot d'Herbois maintiennent le cap et suivent Robespierre dans son opposition à la guerre offensive. Couthon, jacobin et futur ami de Robespierre, écrit en revanche en décembre 1791 : « Le plus grand nombre est pour la guerre. Et je crois que c’est ce qui convient le mieux »[15]. Cependant, dans son discours du 29 février 1792, appelant à la suppression totale des droits féodaux, il infléchit sa position : le combat contre les ennemis de l'intérieur et pour la radicalisation sociale doit primer sur les ennemis de l'extérieur. Le 30 avril 1792, un journal girondin, La Chronique de Paris, attaque six futurs députés montagnards jacobins, comme, selon l'auteur, agents de la cour « qui ont toujours été du parti contre la guerre » : Maximilien Robespierre, Jean-Paul Marat, Camille Desmoulins, Jean-Marie Collot d'Herbois, François Robert, Stanislas Fréron[16].
La guerre aux rois |
Pendant ce temps les girondins agissent et argumentent dans le sens de Brissot et des brissotins, et la presque totalité de l'Assemblée vote la guerre le 20 avril 1792. Une dizaine seulement sur 750 refuse : sept lamethistes, le trio cordelier composé de Chabot, Basire et Merlin de Thionville[17], ainsi que le jacobin Charlier[18]. Déclarée au « roi de Bohême-Hongrie, » c'est-à-dire à l'empereur du Saint-Empire romain germanique (l'Autriche), la guerre comprenait aussi la Prusse qui était l'alliée de François II. Cette guerre allait durer 23 ans et entraîner toutes les nations d'Europe. Un journal jacobin les Révolutions de Paris, auquel collaborait Sylvain Maréchal, écrivait « Les guerres sont comme les fléaux, on sait quand elles commencent, on ne sait jamais quand elles finissent »[19]. Le jour même, Condorcet présente à l'Assemblée législative son grand projet d'instruction publique.
Les girondins ont voulu la guerre, ils ont su entraîner une grande partie de la France dans cette aventure, croyant que la guerre résoudrait les nombreux problèmes intérieurs que la Révolution a fait naître mais peut-être sans assez travailler les problèmes de fond, comme la capacité du pays à soutenir, sans alliés, un conflit contre les rois coalisés, tout en prétendant « républicaniser » l'Europe, ni même penser aux conséquences qu'un conflit pourrait avoir sur la Révolution elle-même. Il suffira des revers subis les premiers jours pour mettre les girondins en mauvaise posture à l'Assemblée.
Dès la déclaration de la guerre, Robespierre, pour qui Vergniaud ne cache pas son estime, ne diffère plus de ses adversaires que dans le choix des moyens de la conduire[20] et apporte, dès lors qu'elle est commencée, son adhésion pleine et entière[21]. Entre Robespierre et Brissot[22], le fossé s'élargit mais, même si la tension commence à monter, ils se rapprocheront à nouveau au sein des jacobins. Ce n'est pas encore la période des affrontements terribles où montagnards et girondins voudront se détruire[23].
Les girondins : la Révolution et la politique |
La journée du 20 juin 1792 |
Le 13 juin le roi met son veto aux décrets votés par l'Assemblée nationale et renvoie les ministres girondins. En représailles et afin de faire plier le roi, malgré l'interdiction de tout rassemblement[24], ces derniers organisent la journée « pacifique » du 20 juin. La date n'est pas choisie au hasard : c'est l'anniversaire du serment du Jeu de paume et celui de la tentative de fuite du roi un an plus tôt. Très vite les événements vont dépasser les limites et les débordements iront au-delà de ce qu'avait prévu Jérôme Pétion de Villeneuve, le maire de Paris, ainsi que les municipaux. La manifestation restera sans résultat positif apparent, Louis XVI, malgré l'invasion des Tuileries[25] et les pressions subies, ne revient pas sur sa décision de ne pas signer les décrets et de reprendre les ministres girondins renvoyés. Pétion sera congédié le 8 juillet, pour ne pas avoir su maintenir l'ordre[26], mais, grâce à la pression des jacobins, il retrouvera son poste dès le 13 juillet suivant[27].
Ce jour-là, et même s'ils n'ont pas voulu ces débordements, le légalisme des girondins et leur respect de la Constitution cède le pas à leur parti-pris politique.
La Montagne n'y participant pas, cet échec aura des conséquences négatives pour les girondins ; non seulement cela fera monter d'un cran l'antagonisme entre patriotes[28] et monarchistes, en renforçant la position du roi[29], mais encore la manifestation du 20 juin conduira les « sans culottes » des faubourgs à l'Assemblée.
Des chefs sont apparus (Santerre)[30]. Ces hommes n'oublieront pas le chemin des Tuileries[31] ; ces patriotes, ayant pénétré dans le Palais et humilié le roi, ont compris que désormais il est possible d'en finir avec la monarchie[32].
L'évènement politique qui se produit ce jour là doit être analysé en termes de rupture ; si les sections parisiennes[33] font leur entrée dans la salle du Manège[34], c'est qu'elles sont en train de le faire dans la vie politique[35].
Les montagnards refusèrent de s’associer à la journée du 20 juin, pour certains se tenant à l'écart ou pour d'autres la trouvant prématurée, mais les évènements qui ne vont pas manquer d'apparaître, leur permettront de préparer, dès le début du mois de juillet suivant, la journée révolutionnaire du 10 août.
Même si cela n'est pas visible dans l'immédiat, les girondins sortiront affaiblis de cette journée car, par son refus de lever le veto et le calme dont il a fait preuve, le roi, aux yeux de l'opinion, paraît sortir vainqueur de l'affrontement[36]. Girondins et montagnards se trouvent plus que jamais opposés quant à la politique à mener. Les premiers veulent freiner la Révolution, alors que les seconds, sous l'impulsion de leurs chefs, veulent au contraire la relancer.
La modération girondine (juillet 1792) |
Le 3 juillet, dans un discours prononcé à l'Assemblée, Vergniaud attaque violemment la monarchie, mais au moment où l'on peut croire qu'il va demander la déchéance du roi, il propose « d'arrêter la monarchie chancelante sur le penchant de l'abîme ». En fait, il conseille au roi de sauver sa couronne en rappelant des ministres patriotes[37]. Ce même jour, il demande que la Patrie soit décrétée en danger.
Depuis leur élection à la législative, les girondins n'ont pas cessé d'attaquer la royauté afin de la déstabiliser, de la discréditer, pour en accélérer la chute. Mi-juillet, certains d'entre eux[38], les bordelais Gensonné, Guadet et Vergniaud sont pris d'inquiétude en voyant l'affrontement devenir inévitable. Afin de prévenir la catastrophe, ils décident de reprendre la route modérée en freinant toute action populaire dangereuse pour l'ordre social et tentent une ultime démarche pour sauver la monarchie. À partir du 20 juillet et à plusieurs reprises, Vergniaud et ses amis essaieront de rentrer en contact avec le roi[39]. Mais toutes leurs tentatives se solderont par une fin de non recevoir de la part de ce dernier. Le 28 juillet, Vergniaud écrira de nouveau au roi, en poursuivant, naïvement mais sans trop y croire désormais, les illusions qui ont inspiré sa conduite[40].
Même si la grande majorité des girondins ne participa pas à cette tentative de rapprochement avec le roi, tous redoutent cette insurrection populaire, qu'ils ont si longtemps appelée de leurs vœux. Ils décident donc d'essayer de la retarder et d'en atténuer les dégâts[41]. Dans son discours du 23 juillet à l'Assemblée, Vergniaud met en garde ses collègues d'une trop grande précipitation. Le 26 juillet, Guadet lira à l'Assemblée la sommation au roi, rédigée par Condorcet et demandée par la Commission extraordinaire, mais sans évoquer la déchéance. Brissot, montant à la barre peu après, parlera dans le même sens. S'ils n'ont pas de mal à convaincre la majorité des élus, hostiles à la déchéance, il n'en est pas de même pour les tribunes populaires qui manifestent leur mécontentement. Les girondins perdent là la confiance des sections en se coupant des forces populaires à un moment important de la Révolution[42].
Robespierre lui-même a essayé de freiner les fédérés[43], afin de ne pas se laisser entraîner au-delà de ce qu'il souhaitait. Pendant la première moitié de juillet il réussira à s'imposer et à réclamer le respect de la Constitution. Mais le 29 juillet aux jacobins, il déclarera : « La principale source de nos maux est à la fois… dans le pouvoir exécutif (le roi) qui veut perdre l'État et dans la législative, qui ne veut et ne peut le sauver ». Si sa pensée a évolué, il n'est pas encore disposé à franchir le pas. Il ne se prononcera pas pour une déchéance, ni pour une insurrection[44].
Tous les députés girondins[45] ont été élus et ont prêté serment, afin de maintenir les institutions, de respecter et de faire appliquer la Constitution, et pour certains, plus par légalisme que par monarchisme. Cette Constitution, acceptée par le roi le 14 septembre 1791 ne pouvait subir aucune révision pendant les dix prochaines années[46].
Des girondins, comme Condorcet[47], Brissot[48], Roland[49], Guadet, Vergniaud, Isnard[50], Ducos[51] et Buzot[52] étaient des républicains convaincus et de longue date.
Les événements de juillet 1792 |
Chronologie des événements qui précèdent l’insurrection du 10 août.
- Le 1er juillet, l’Assemblée apprend que les armées françaises, sous les ordres de Luckner se replient sur Lille. Ce même jour, Vergniaud fait décréter la publicité des séances des corps administratifs[53].
- Le 2 juillet, l’Assemblée décrète qu’après la fête civique du 14 juillet, les fédérés se rendront au camp de Soissons le 18 juillet[54].
- Le 3 juillet, Vergniaud, dans un long discours à l’Assemblée, attaque le roi qu’il accuse de « se servir de ses pouvoirs pour immobiliser nos armées ». Il demande à celle-ci de décréter la Patrie en danger[55].
- Le 4 juillet, l’Assemblée à la suite du discours de Vergniaud décrète que, lorsque le péril deviendra extrême, le Corps législatif le déclarera lui-même et que toutes les autorités se mettront en permanences[55].
- Le 5 juillet, le roi exprime son désir de venir, avec les représentants du peuple, recevoir le serment des gardes nationaux le 14 juillet.
- Le 6 juillet, entrée en guerre de la Prusse.
- Le 7 juillet, l’Assemblée apprend qu’une armée de 50 000 Prussiens marche vers la frontière.
- Le 9 juillet, à l’Assemblée, Vergniaud et Condorcet accusent le roi d’avoir favorisé les ennemis de la France[56]. Ce même jour, Brissot, Vergniaud, et Condorcet demandent que soient décrétés d’accusation les ministres de la Guerre et de l’Intérieur choisis par le roi[57].
- Le 10 juillet, les ministres mis en cause démissionnent.
- Le 11 juillet, l’Assemblée décrète la Patrie en danger comme elle l’avait annoncé le 4 juillet. Ce même jour, Robespierre accueille aux jacobins les fédérés venus de la province à Paris et propose à l’assemblée « le serment à la seule patrie »[58]. Danton les recevra peu après aux Cordeliers où ils seront hébergés[59].
- Le 14 juillet, commémoration de la fête de la Fédération du 14 juillet 1790[60].
- Le 17 juillet et le 23 suivant, des pétitions des fédérés des départements demandent la suspension du roi et l’élection d’une Convention afin de réviser la Constitution[61].
- Le 17 juillet, le général Luckner envoie une lettre à l’Assemblée pour signaler le déséquilibre des forces en présence sur la frontière nord[62].
- Le 18 juillet, L’Assemblée décrète que la Commission des douze sera portée à 21 avec les suppléants. Les girondins y ont six membres dont Vergniaud, Guadet et Condorcet. Ce dernier sera nommé à la présidence le 21 juillet[63].
- Le 20 juillet, le directoire de Paris, de tendances très modérée, (qui soutient le roi) démissionne.
- Le 21 juillet, la Commission propose qu’une sommation soit faite au roi, afin que celui-ci nomme de nouveaux ministres. Vergniaud fera aboutir cette démarche à l’Assemblée.
- Le 22 et 23 juillet, après la proclamation solennelle de la Patrie en danger, la municipalité fait procéder à l’enrôlement des volontaires.
- Le 23 juillet, Louis XVI choisit son nouveau ministère : d’Abancourt devient ministre de la Guerre, Champion ministre de l'Intérieur, Dubouchage ministre de la Marine, Bigot de Sainte-Croix ministre des Affaires étrangères, et Dejoly ministre de la Justice[64]. Ce même jour sur proposition de Brissot, l’Assemblée vota la création d’une commission chargée d’examiner quels sont les actes qui peuvent entraîner une déchéance, ainsi que la rédaction d’une adresse au peuple pour le prémunir contre les mesures « inconstitutionnelles et impolitiques » qui lui seraient recommandées[65].
- Le 25 juillet le duc de Brunswick, généralissime des armées coalisées, lance son manifeste[66].
- Toujours ce 25 juillet, l’Assemblée décrète que les sections peuvent siéger en permanence. Ce jour-même arrivée à Paris des fédérés bretons[67].
- Le 26 juillet, la Commission des douze propose diverses mesures : notamment que les décrets d’urgence ne soient plus soumis à la sanction du roi ; que la liste civile allouée au roi soit sévèrement contrôlée[68].
- Le 27 juillet, l’Assemblée décrète que les sections peuvent créer un « bureau central de correspondance » à l’hôtel de ville[69].
- Le 29 juillet, Robespierre, dans un discours aux jacobins, développe le programme politique des futurs émeutiers. Il rédige aussi la plupart des pétitions des fédérés[70].
- Le 30 juillet, arrivée à la municipalité de Paris des fédérés marseillais (516 hommes), demandés par Barbaroux (qui est un élu de cette ville)[71].
- Le 31 juillet, la section Mauconseil déclare qu’elle ne reconnaît plus Louis XVI comme roi des Français.
Vers l’insurrection (du 1er au 9 août 1792) |
Depuis le commencement de la guerre, la France n’a subi que des revers militaires, l’ennemi est aux frontières. La Patrie est en danger, et cela accentue la fermentation révolutionnaire. Le roi étant soupçonné de collusion avec l’ennemi, l’affrontement apparaît alors inévitable.
Le 1er août, le manifeste de Brunswick, publié à Paris, provoque un formidable sursaut révolutionnaire qui enflamme les sections, dont certaines ne reconnaissent plus Louis XVI comme roi des Français et ce dès avant cette date. Ce texte d’une rare maladresse prévoyait pour Paris des sanctions exemplaires. Louis XVI comprend tout de suite l’effet désastreux du manifeste et tente de le prévenir.
Le 3 août, celui-ci envoie un courrier au président de l'Assemblée pour essayer de se disculper, mais la lettre est mal reçue[72]. Le mal est fait[73]. Ce même jour, Pétion fait savoir à l’Assemblée, au nom de la Commune, que la presque totalité des sections demandent la déchéance du roi (47 sections sur 48). La déchéance tant redoutée par l’Assemblée ne peut plus être ajournée et doit être envisagée[74].
Le 4 août, la Commission des Vingt et un rappelle que seule l’Assemblée est habilitée à décréter la déchéance du roi. Ce même jour, Vergniaud fait annuler, par ses confrères députés, l’arrêté du 31 juillet dernier de la section Mauconseil comme inconstitutionnel. Dans la même journée, une délégation du faubourg Saint-Antoine, la section des Quinze-Vingts pose un ultimatum[75] à l’Assemblée quant à la déchéance du roi, pour le 9 août à onze heures du soir. Passé ce délai, le peuple agira par lui-même.
Le 5 août, dans la Chronique de Paris, Condorcet exprime ses craintes d’une insurrection survenant alors que l’ennemi étranger est aux portes du pays[76]. Mais il n’en continue pas moins, avec la Commission qu’il préside, à rechercher une solution à la crise, qu’il croit avoir trouvée avec le « plan Gensonné » tandis que, dans le Journal de Paris, le pacifique François de Pange critique avec véhémence le club des jacobins où « l'on admire la féconde immoralité de quelques hommes qui, chaque jour, savent offrir à notre étonnement un nouveau vice et porter l'impudence à des degrés inattendus […] Ils ont le projet d'appeler à Paris vingt mille hommes… Parisiens trop crédules, […] n'oubliez pas que les jacobins se destinent cette armée […] »[77].
Le 6 août, le girondin Gensonné, afin de rallier la majorité des députés, qu’il sait hostile à la déchéance, propose la suspension du roi ; ce qui a l’avantage d’éviter l’ouverture de sa succession, de respecter la Constitution et de préserver l’avenir, suivi par une invitation du peuple à former une Convention nationale[78]. Mais le parti girondin, qui passe pour être le plus fort, n’a pas la majorité à l’Assemblée, et aura bien du mal à convaincre ses collègues de voter la suspension avant l’ultimatum posé par les sectionnaires[73].
Le 7 août, Pétion, responsable de l’ordre en tant que maire de Paris, quoique proche des girondins, demeure l’ami de Robespierre, à qui il demande de calmer les jacobins et de contribuer au départ des fédérés pour apaiser la capitale[79], afin que les députés puissent régler dans la sérénité la question de la déchéance du roi. Robespierre ne s'y oppose pas[80].
Le 8 août, le décret de mise en accusation de La Fayette[81], demandé par la Commission, présidée par Condorcet, que Robespierre et Brissot[82] ont réclamé, est rejeté par l’Assemblée législative par 406 voix contre 224. Dès lors, il est probable que cette Assemblée étant dans sa grande majorité pour une monarchie constitutionnelle, mais aussi composée d’amis de La Fayette[83], n’acceptera aucune proposition de déchéance ni même de suspension. Devant ce vote, Robespierre, qui, jugeant l'Assemblée incapable de diriger les affaires publiques, a demandé la tenue de nouvelles élections le 29 juillet et s'est prononcé pour une réforme constitutionnelle établissant le suffrage universel, limitant les prérogatives du pouvoir royal et modifiant les rapports des représentants du peuple avec leurs commettants[84], ulcéré par l’aveuglement de celle-ci, ne donnera pas suite à la demande de Pétion[85]. Dans une lettre à Couthon, écrite le 9 août, il annonce que « la Révolution va reprendre un cours plus rapide, si elle ne s'abîme dans le despotisme militaire et dictatorial »[86].
Le 9 août est le jour que l’Assemblée s’est fixé pour examiner la question de la déchéance. À sept heures du soir, comme d’habitude, les députés se séparent. Ils n’ont pas pu arriver à se mettre d’accord ; ni sur la suspension, ni sur la déchéance de Louis XVI[87].
Le 9 août à minuit, le tocsin se met à sonner. C’est le signal convenu par les émeutiers menant à l’insurrection du 10 août 1792.
Avril-mai 1793 : la chute des girondins |
Ce furent d’abord les girondins qui, pour cause de dénonciations calomnieuses, firent décréter l’arrestation de Marat par la Convention nationale le 13 avril 1793 ; mais celui-ci fut acquitté par le Tribunal criminel extraordinaire et regagna l’Assemblée triomphalement le 24 avril 1793.
Afin d’enquêter sur les exactions de la Commune de Paris et de veiller à la sécurité de l’Assemblée, les girondins firent nommer une Commission des Douze avec pouvoir d’arrestation.
Hébert, substitut de la Commune de Paris, fut arrêté pour les mêmes raisons que Marat — dénonciations calomnieuses et appel à la violence. La Commission des Douze fut cassée puis rétablie. Les partisans de l'exagération révolutionnaire, dans les clubs et notamment aux Cordeliers, firent appel aux sections encadrées de la force armée.
Forte de l’appui de 36 sections, la Commune organisa les journées d’émeute des 31 mai et 2 juin 1793. La Convention nationale cernée par des canons pointés sur elle que contrôlait Hanriot, chef de la garde nationale, vota sous la contrainte l’expulsion de vingt-neuf députés girondins et de deux ministres, le ministre des Affaires Étrangères Pierre Hélène Marie Tondu, connu alors sous le nom de Pierre Lebrun (le patronyme de sa mère, qu'il avait adopté pendant dix années d'exil politique à Liège entre 1781 et 1791), et le ministre des Finances, Étienne Clavière ; les girondins sont vaincus.
Peu fiers de leur capitulation du 2 juin et profitant de l'indécision de la Convention nationale sur le sort des reclus, du 6 au 19 juin, 75 parlementaires protestent en faisant circuler une pétition contre ce vote imposé sous la menace des armes. Ils sont restés dans l'histoire sous le nom des « 73 »[88]. Dix d'entre eux étaient compris dans les décrets d'accusation[89]. Lorsque, le 3 octobre, les signataires de la protestation furent déchus de leur mandat et décrétés d'arrestation, 16 étaient en fuite ou s'échappèrent[90], Garilhe fut oublié et Philippe-Delleville, absent de la séance, resta en liberté. Par conséquent, 59 de ces députés étaient effectivement arrêtés, à cette date. Dulaure fut compris sur la liste le 21 octobre, mais il était en fuite, Rabaut-Pommier le 4 décembre.
Placés en résidence surveillée, et devant l’évolution de la situation, plusieurs girondins réussirent à échapper à ce qu'ils considéraient comme un acte illégal puisque les motifs de leur arrestation ne leur avaient pas été notifiés.
Ceux qui avaient fui Paris entamèrent une campagne de protestation dans les villes où ils avaient trouvé refuge, notamment à Caen. La situation politique tournant à leur désavantage, ils se dispersèrent ; pendant quelques mois, certains trouvèrent refuge chez Madame Bouquey. Une conséquence de leur passage à Caen fut l’assassinat de Jean-Paul Marat par Charlotte Corday.
Le coup de force contre l’élite girondine fédéraliste de la Convention fut durement ressenti dans le Sud, le Sud-Ouest et l’Ouest du pays : Lyon, Bordeaux, Marseille et bien d’autres villes rompirent avec Paris dès juin 1793, amorçant une véritable « révolte des provinces » pour dénoncer l’attentat politique du 2 juin et l'illégalité du pouvoir en place[91].
Une instruction bâclée |
Amar fut chargé le 3 octobre, au nom du Comité de sûreté générale, de rédiger un acte d’accusation. Ce texte développait les évènements des dernières années. Les actes des girondins y étaient déformés, dénaturés et mis en relief de manière à les accabler en les présentant comme des conspirateurs hostiles à la République ayant tenté de faire avorter la Révolution afin de rétablir la monarchie en sauvant le « tyran », n’hésitant pas à lancer le pays dans les horreurs de la guerre civile. Les girondins y apparaissaient comme une « faction de traîtres liberticides » nuisibles pour la France et à la solde de l’étranger[92].
Un procès à huis clos |
Le procès des vingt et un députés arrêtés à Paris (particulièrement Brissot, Vergniaud, Gensonné, Viger, Lasource, etc.), qui occupa les audiences du Tribunal révolutionnaire des 24-30 octobre 1793, fut une mascarade.
Dès le début du procès la gauche jacobine n’était pas rassurée. Elle craignait toujours l’éloquence d’un Vergniaud ou d’un Brissot, et un retournement des Parisiens, las de la guillotine, était toujours possible. Le procès fut précipité ; on fit comprendre au tribunal qu’il compromettait la liberté. Voté séance tenante, un décret fut immédiatement porté au palais de Justice ; désormais les juges n’auraient plus qu’à se déclarer « suffisamment éclairés »[93].
Face à l'accusation qui les englobait tous sous un même chef d'inculpation, qui, peut-être à l'exception de Brissot, leur parut infondé, ils se rebellèrent. Évacués de force hors de la salle d'audience, ils apprirent qu'ils avaient été condamnés sans avoir pu se défendre. Les comptes rendus de leur procès tels qu'ils ont été publiés par cette justice révolutionnaire, tels les Procès fameux de Desessarts sont sujets à caution et inutilisables au premier degré[réf. nécessaire].
Tous furent condamnés à mort — à l'exception de Valazé qui se suicida dans la salle — et guillotinés le 31 octobre 1793.
Madame Roland |
Le procès de Mme Roland, la femme du ministre et l’égérie des girondins s’ouvrit le 8 novembre 1793. Elle était incarcérée depuis le 31 mai 1793. Ce fut un procès bâclé. Privée de défenseur, elle ne put, sans autorisation, terminer d’assurer elle-même sa défense et fut ce même jour condamnée à mort et guillotinée[94].
Nicolas de Condorcet |
Se trouvant à Auteuil lors des journées d’émeute des 31 mai et 2 juin 1793 Condorcet commit l’erreur de critiquer la Constitution montagnarde. Le 8 juillet suivant, les montagnards lançaient leurs foudres contre le « théoricien de la Gironde » qui fut décrété d’arrestation[95]. Il se cacha, mais fut reconnu et arrêté le 27 mars 1794 ; conduit à la prison de Bourg-la-Reine il y fut retrouvé mort le 29 mars suivant[96].
Pierre Hélène Marie Tondu, dit Lebrun |
Avancé à la position de ministre des Affaires Étrangères à la suite de la journée du 10 août 1792 grâce au soutien de Brissot, de Dumouriez et de Roland le ministre de l'Intérieur, dont il est un des proches, sans toutefois appartenir directement au groupe des girondins, Pierre Hélène Marie Tondu, dit Lebrun est englobé dans le décret de l'Assemblée qui frappe ces derniers en juin 1793, et est arrêté et consigné à son domicile rue d'Enfer, près du jardin du Luxembourg, le 5 juin 1793. Après quelques semaines de relative confusion (il ne sera remplacé comme ministre que le 22 juin et continuera de gérer les affaires courantes du Ministère jusqu'à cette date) puis d'indifférence, il est pris directement comme cible le 5 septembre 1793 par Billaut-Varenne dans un violent réquisitoire devant la Convention en termes aussi ampoulés que fantaisistes : « Dans un moment où le peuple appelle la justice nationale sur la tête de tous les coupables, il est un homme bien criminel que vos décrets n'ont pas encore atteint ; je veux parler de l'ex-ministre Lebrun, de cet homme qui nous a brouillés avec toutes les puissances de l'Europe, de cet homme qui a eu l'impudeur d'appeler Dumouriez grand homme après sa trahison. Si la Convention avait ouvert les yeux sur les crimes de ce traître, il aurait déjà payé de sa tête toutes ses perfidies ». Il parvient à déjouer la garde dont il est l'objet quelques jours plus tard, et se cachera pendant plusieurs mois dans le voisinage, alors que sa femme, ayant déjà la charge de cinq enfants, en attend un nouveau. Dénoncé auprès de Héron, le chef de la Sûreté, il est arrêté le 24 décembre 1793, incarcéré à la Conciergerie, jugé le 27 décembre et exécuté le 28 décembre, place de la Révolution (aujourd'hui, place de la Concorde).
Répercussions |
Mais les montagnards, plus énergiques et mieux organisés, ont eu tôt fait de reprendre les choses en mains. La rébellion fut sévèrement réprimée, causant de nombreuses victimes et obligeant les chefs à se suicider (Clavière, Roland) ou à s'enfuir en Gironde, où, après des mois de traque, certains sont capturés et exécutés (Grangeneuve, Barbaroux, Élie Guadet), tandis que d'autres mettent fin à leurs jours (Buzot, Pétion).
Le 18 décembre 1794, quelques fugitifs (Isnard, Lanjuinais, Louvet) et l'essentiel des « 73 » (Louis-Sébastien Mercier, Jacques-Marie Rouzet) sont réintégrés sur les bancs de la Convention nationale, suivis le 8 mars 1795 par Bresson, Chasset, Defermon, Gamon, Savary et Vallée.
Notes et références |
La législative durera du 1er octobre 1791 au 20 septembre 1792.
La Convention nationale durera du 21 septembre 1792 au 26 octobre 1795.
Louis Blanc, Histoire de la Révolution française : tome I, chapitre II « Les Girondins », p. 598, Imprimerie Lahure, Paris, 1860.
Les montagnards devaient leur nom au fait qu'ils étaient installés sur les gradins les plus hauts de l'Assemblée.
Voir Madame Roland, p. 141 (op. cit.).
Voir Albert Mathiez, Girondins et Montagnards, p. 4, édition de la passion 1988.
Albert Soboul, Histoire de la Révolution française, 1er volume, p. 277, collection Idées, Gallimard, 1962. Pour des raisons différentes tout le monde veut la guerre, depuis les girondins et Marie-Antoinette, jusqu'à François II d'Autriche — qui vient de succéder à son père Léopold plutôt pacifique — et qui voit dans la Révolution l'ennemie à abattre. Mais rien n'oblige la France à déclarer la guerre, cette situation dure depuis des mois et peut durer encore longtemps. G. Lenotre, André Castelot, Les grandes heures de la Révolution française, tome II, p. 21-22, Perrin, 1963.
Il s'agit des frontières nord-est auxquelles jouxte un glacis de petits États allemands, principautés, duchés et même royaumes, qui ont accueilli un certain nombre de nobles émigrés. Ces États sont sous la protection de l'Empereur d'Autriche. Ceux-ci disparaîtront au cours du XIXe siècle avec l'unification de l'Allemagne.
Louis Blanc, Histoire de la Révolution, tome I (op. cit.).
Robespierre avait siégé à l'Assemblée constituante (9 juillet 1789 - 30 septembre 1791) qui avait décrété qu'aucun de ses membres ne pourrait faire partie de l'Assemblée législative ; tous les hommes qui siégeraient à cette dernière seraient des hommes nouveaux.
Du nom du couvent des jacobins où certains députés louèrent une salle, pour être au plus près de la salle du Manège, où siégera l'Assemblée pendant près de quatre ans. Après le 9 Thermidor, la salle est fermée. Elle disparaît définitivement en 1799. À cette date, le mot « jacobin » est devenu synonyme de « terroriste ».
En désaccord total avec les éléments les plus avancés de la Révolution tels Robespierre, Pétion, Buzot Voir Madame Roland, p. 118, (op. cit.) la presque totalité des jacobins modérés (dévoués au roi et à la Constitution) décida de se retirer des jacobins et de créer son propre Club, situé rue Saint-Honoré au couvent des feuillants dont elle prendra le nom.
« Il faut dire à Léopold : vous violez le droit des gens en souffrant ces rassemblements de quelques rebelles [les émigrés] que nous sommes loin de craindre mais qui sont insultants pour la nation. Nous vous sommons de les dissiper sans délais, ou bien nous vous déclarerons la guerre au nom de la nation française et au nom de toutes les nations ennemies des tyrans », discours du 28 novembre aux jacobins.
Voir Max Gallo, Robespierre, histoire d’une solitude, Perrin, 1968.
Lettre de Couthon aux administrateurs du département du Puy-de-Dôme en décembre 1791. Max Gallo, Robespierre ou l’histoire d’une solitude (op. cit.). Ce qui prouve que celui-ci n’avait pas eu besoin des girondins pour être persuadé de la nécessité de la guerre.
Michel Biard, Collot d'Herbois, légendes noires et révolution, Lyon, 1995.
Jean-Daniel Piquet, « La déclaration constitutionnelle de paix à l'Europe, grand sujet de débat dans la Révolution entre 1791 à 1794 », 119e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Amiens, 26-30 octobre 1994, et 121e, Nice, 26-31 octobre 1996, La révolution française : la guerre et la frontière, p. 387-397.
Edna Le May (dir.), Dictionnaire des Législateurs, notice Charlier.
Jean-Daniel Piquet, art. cit.
Avant que la guerre ne soit déclarée, Robespierre disait que : « Pour faire une guerre utilement aux ennemis du dehors, (…) c'est de faire aussi une guerre aux ennemis du dedans. »
Puis dès que les hostilités furent ouvertes : « Il ne nous reste plus qu'à prendre les précautions nécessaires pour la faire tourner au profit de la Révolution. » Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, p. 591, Gallimard, 1989.
Voir Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, p. 591, Gallimard, 1989.
À cette période Jacques Pierre Brissot est le chef des girondins. Il sera le plus ardent partisan à demander la guerre.
Pendant les cinq mois qui suivront, la France ne subira que revers après revers et c'est en grande partie de la peur de la défaite et de l'invasion, que naîtront les journées du 10 août et du 2 septembre 1792, avec leurs conséquences.
Le Directoire du département a proclamé tout rassemblement contraire à la loi.
Devant l'ampleur du mouvement le roi avait autorisé l'ouverture des grilles des Tuileries, mais les manifestants devaient défiler le long de la terrasse et sortir par la porte de la cour du Manège. Mais Santerre menaça de briser les portes du château si on ne les ouvrait pas. Voir C. Lenotre, André Castelot, Les Grandes Heures de la Révolution, tome 2, Perrin, 1963.
Il ne pense pas à réquisitionner les troupes, comme la loi le lui permet. (Idem.)
Il se représentera à l'élection suivante et sera réélu maire de Paris le 15 octobre, mais il démissionnera pour pouvoir rester député après son élection à la convention.
Le terme de patriote veut dire partisan de la Révolution.
Le lendemain, 21 juin le roi ne manquera pas de s'adresser à l'Assemblée en l'invitant à prendre les mesures nécessaires pour le bon respect de la Constitution. L'Assemblée applaudira. Voir Condorcet (op. cit.).
Santerre sera promu commandant général de la garde nationale parisienne à la place du marquis de Mandat massacré juste avant que ne débute la journée du 10 août. Voir G. Lenotre, Vieilles maisons - vieux papiers, 3e série Perrin, 1906.
Max Gallo, Robespierre : Histoire d'une solitude, Perrin, 1968, p. 165.
Voir Condorcet, (op. cit.).
La loi du 21 mai 1790 crée 48 sections pour la région parisienne afin de remplacer les districts ; la loi tend à restreindre leur indépendance pour limiter leur possibilité d'action. Mais les sections ne veulent pas s'y soumettre.
Les citoyens de toutes les sections, suivi par des détachements de la garde nationale défilèrent dans la salle du Manège.
Jean et Nicole Dhombres, Lazare Carnot, Fayard, 1997, p. 276.
De nombreuses protestations des départements, des corps constitués, parvinrent à Paris, des pétitions légalistes recueillirent de nombreuses signatures. En revanche aucune des sections ayant participé à cette journée ne la désavoua. Voir Dominique Bluche, Danton, Perrin, 1984.
Au grand mécontentement de Madame Roland, l'égérie des girondins, qui toujours républicaine, espérait la chute de la monarchie le plus rapidement possible, afin d'éviter la violence et l'intervention populaire. Voir Chaussinand-Nogaret, Madame Roland, Une femme en Révolution, Seuil, 1985, p. 175. Mais il est douteux qu'à cette date l'Assemblée ait suivi Vergniaud dans une demande de déchéance.
Certainement peu de girondins étaient au courant, car de telles transactions exigent le secret. Voir Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins, Tallandier, 1989, p. 111.
Mais le roi ne pouvait pas faire confiance à ceux qu'il considérait comme des ennemis irréductibles, il n'attendait rien de la Constitution, ni des monarchistes constitutionnels, ni des jacobins, d'autant plus qu'il était en train de consommer sa trahison. Voir Lazare Carnot (op. cit.).
Le risque étant, si le secret était éventé, que la démarche soit mal comprise par leurs collègues de l'Assemblée, ce qui arriva. Le 3 janvier 1793 leurs adversaires montagnards, ayant eu vent de cette démarche, essayèrent de les mettre en difficulté, mais le trio bordelais en démontra le bien-fondé et l'affaire en resta là. Voir Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins, p. 202 (op. cit.).
« Les girondins ne pouvaient pas prendre la Révolution à leur service, sauf à la congédier ensuite, au gré de leur fantaisie (…) l'Histoire même quand des mains puissantes et hardies semblent la pousser, ne fait qu'obéir à la loi de son éternel mouvement », Louis Blanc, Histoire de la Révolution française (op. cit.).
Voir Élisabeth et Robert Badinter, Condorcet, un intellectuel en politique, p. 439, Fayard, 1988.
Fédérés : appelés ainsi car ils viennent officiellement célébrer la fête de la fédération en commémoration du 14 juillet 1790. Cette fête devait symboliser l'abolition de toutes les distinctions entre provinces.
Voir Max Gallo, Robespierre, p. 168 (op. cit.).
Condorcet, Roland, Brissot, Vergniaud, Guadet etc. étaient bien républicains, mais n'acceptaient pas une république qui puisse naître dans l'illégalité d'une insurrection populaire. Voir Madame Roland, p. 176/178 (op. cit.). C'était d'ailleurs la doctrine de Condorcet. Voir Condorcet, p. 328 (op. cit.).
Voir Madame Roland, p. 178 (op. cit.), ou, pour la similitude, Condorcet, p. 436 (op. cit.).
Voir Élisabeth et Robert Badinter, Condorcet : un intellectuel en Révolution, Fayard, 1988, p. 325 à 331. Voir aussi Guy Chaussinand-Nogaret, Madame Roland : une femme en Révolution, Seuil, 1985, p. 105-106, 113-114.
Brissot sera toujours hostile à la monarchie. Son voyage aux États-Unis en 1788 acheva de le convaincre des bienfaits d'une République. Voir Suzanne d'Huart, Brissot : la Gironde au pouvoir, Robert Laffont, 1986, p. 27-28 ainsi que p. 110-119. Il est aussi donné comme l'un des tout premiers démocrates et républicain par Guy Chaussinand-Nogaret, « Girondins et Montagnards : la lutte à mort », L'Histoire no 100, 1987, p. 17.
Louis Blanc dans son Histoire de la Révolution française, tome I (op. cit.) considère tous les grands chefs girondins comme étant républicains : Voir p. 598-599. Allant dans le même sens voir aussi : Jean et Nicole Dhombres, Lazare Carnot, Fayard, 1997. « On le vit constamment (Lazare Carnot) voter avec les républicains les plus avancés (les girondins.) », p. 252.
Est donné comme un républicain convaincu par Guy Chaussinand-Nogaret L'Histoire no 100, p. 17 (op. cit.).
Est donné comme un « républicain dans l'âme » par Bernardine Melchior-Bonnet,. Les Girondins, Tallandier, 1989, p. 27.
Louis Blanc, « Un des rares républicains de la Constituante », p. 597 (op. cit.).
Elles seront ainsi placées sous la haute surveillance des sociétés populaires occupant les tribunes. Voir Condorcet (op. cit.).
C’est aussi un moyen pour tourner le veto que le roi avait posé le 13 juin dernier pour l’assemblée des 20 000 fédérés dans Paris. Mais c’est aussi un accroc porté à la Constitution puisque le veto royal est légitime. Voir Lazare Carnot, op. cit.) Car même si le roi avait accepté par la suite la proposition du camp de Soissons, il demeurait facile de retenir les fédérés une fois à Paris si on le jugeait utile. Voir Louis Blanc, Histoire de La Révolution, p. 681 (op. cit.).
Louis Blanc, Histoire de la Révolution (op. cit.).
Émigrés, prêtres réfractaires et même souverains étrangers.
Voir Condorcet, p. 432 (op. cit.).
Pour Robespierre c’est le commencement de la rupture : le serment écarte le roi.
Danton, à cette date n’a pas encore pris la décision de renverser la monarchie. Voir Frédéric Bluche, Danton, Perrin, 1884, p. 174.
Le véritable gagnant de la journée sera Pétion, le maire de Paris, récemment réinstallé à son poste. C’est aussi la dernière fois que Louis XVI paraît en public en tant que souverain. La prochaine fois ce sera le 21 janvier 1793 sur l’échafaud, déchu et condamné à mort.
C’est la politique voulue par Robespierre dont les fédérés ne sont que les porte-paroles. Voir Condorcet (op. cit.). Quoiqu'il ne se soit pas à cette date engagé ni pour la déchéance ni pour l’insurrection. Voir Max Gallo, Robespierre, p. 167 (op. cit.).
Voir Lazare Carnot, p. 280 (op. cit.).
Cette Commission, qui bénéficie de la confiance de l’Assemblée, tiendra aussi des conférences avec les ministres tous les deux jours afin de contrôler en permanence le gouvernement, elle contrôle aussi les armées, les affaires diplomatiques etc. Son but étant aussi de surveiller le roi.
Ce ne sont pas des girondins, ni des amis des girondins.
Voir Gérard Walter, Robespierre, Gallimard, 1987, p. 333.
Texte dont les grandes lignes ont été ébauchées par Louis XVI et réclamé par Marie-Antoinette qui écrivait le 24 juillet à Fersen : « Dites donc à Mr de Mercy que les jours du roi et de la reine sont dans le plus grand danger (…) qu’il faut envoyer le manifeste sur-le-champ, qu’on l’attend avec une extrême impatience. » Lettre citée dans : André Castelot, Marie-Antoinette, Perrin, 1965. Marie-Antoinette n’est jamais véritablement rentrée dans « la peau » d’une Reine de France. Dès 1784 son frère Joseph II se servait d’elle pour influencer Louis XVI. Le peuple ne s’y trompait pas quand il l’appelait « l’Autrichienne ». Voir Georges Bordonove, Louis XVI, Pygmalion 1982, où André Castelot, Marie-Antoinette (op. cit.).
D’autres historiens donnent le 21 juillet.
Le roi utilisait ces fonds pour débaucher des patriotes. Danton, entre autres, en profitera. Voir Danton, p. 108-109 (op. cit.). Si on en croit Albert Mathiez il était déjà sur la liste civile en mars 1791. Voir Albert Mathiez, Girondins et Montagnards, Éditions de la Passion, 1988.
Voir Jean Massin, Robespierre, Club français du livre, 1956.
Voir Frédéric Bluche, Danton, Perrin, 1984, p. 174.
Ils arriveront avec un nouveau chant de guerre, celui de l’armée du Rhin, inconnu des Parisiens, et appelé à faire une belle carrière sous le nom de « La Marseillaise ».
« Des murmures de mépris, d’étonnement et d’indignation ont tour à tour interrompu cette lecture ». Les chroniques de Paris, 4 août 1792.
Voir Lazare Carnot, op. cit.
Désormais la solution de la crise ne peut passer que par la déchéance, ou par la suspension du roi.
« …Si justice et droit n’est pas fait au peuple par le corps législatif jeudi (9 août) à onze heures du soir, le même jour à minuit, le tocsin sonnera et la générale battra et tout se lèvera à la fois… » Voir Condorcet, op. cit.
Voir Madame Roland, op. cit.
Édith de Pange, Le chevalier de Pange ou la tragédie des frères, Metz, Éditions Serpenoise, 2011, p. 243-244.
C’est l’avis de Condorcet de Guadet, Vergniaud, Brissot et d’autres patriotes qui appuyèrent ce plan. Condorcet, qui, dans son Fragment de justification, écrira que le plan de Gensonné (suspension du roi et invitation au peuple de former une Convention nationale) « paraissait réunir la pluralité des suffrages dans le comité chargé de discuter de ces objets. » Voir Condorcet, op. cit.
Pétion qui connaissait bien, et depuis longtemps Robespierre, aurait-il tenté cette démarche si celui-ci s’était fermement engagé pour l’insurrection à cette date ? Voir Max Gallo, Robespierre, p. 169.
Voir Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, Gallimard, 1989, p. 337-338.
La Fayette est considéré comme un traître par les Clubs, le faubourg, l’Hôtel de ville. Histoire de la Révolution, Louis Blanc (op. cit.). Ayant sans succès essayé de retourner ses troupes contre l’Assemblée, dont il avait fait arrêter les Commissaires envoyés à l’armée du Nord (dont le girondin Kersaint), le 19 août suivant, il quittera son commandement avec son état-major feuillant et sera fait prisonnier par les Autrichiens, qui le garderont jusqu’au traité de Campo-Formio signé par Bonaparte en 1797. Louis Blanc, Histoire de la Révolution, p. 698.
Louis Blanc, Histoire de la Révolution, tome I, chapitre XV : « Renversement de la royauté », p. 698. Ce qui prouve que Brissot a bien rompu avec La Fayette, tout comme Condorcet. Jacques-Pierre Brissot a connu La Fayette avant la Révolution. C’est ce dernier qui lui a obtenu les recommandations, et notamment celle qui lui permit de rencontrer le général Washington, quand il fit son voyage aux États-Unis en 1788. Par la suite leurs relations furent distantes, mais amicales jusqu’au 16 juillet 1791 lors du dépôt de la pétition de Brissot au champ-de-Mars. Louis Blanc, dans son Histoire de la Révolution, tome I, écrit, p. 552 : « Brissot, jusque-là son admirateur, et qui pour l’avoir défendu, s’était attiré tant d’injures (…) fit dans le Patriote français la déclaration suivante : « Ces horribles manœuvres s’exécutèrent sous les ordres d’un homme qui m’a dit cent fois être républicain, qui se dit l’ami du républicain Condorcet, La Fayette !… Il n’y a plus rien de commun entre lui et moi. » » Dans son dernier discours aux jacobins en octobre 1792, revenant sur ce sujet, il dira : « Avant la Saint-Barthélemy du champ-de-Mars, je voyais La Fayette une fois tous les mois, (…) il m’a trompé, depuis je ne l’ai point revu. » Voir Suzanne d’Huart, La Gironde au pouvoir, p. 162.
Lors de l’élection des nouveaux députés à la législative le 1er octobre 1791, elle comportait une majorité de 350 députés modérés « Constitutionnels », une aile droite constituée par plus de 250 feuillants, divisés entre « fayettistes » et « lamethistes » et une aile gauche où l’on remarque 136 députés inscrits aux jacobins (même si l'état-major girondin y est peu assidu, préférant les salons), parmi lesquels plusieurs provinciaux (dont Guadet, Gensonné et Vergniaud, originaires de Gironde, expliquant la dénomination de la future Gironde), avec un petit groupe de démocrates plus avancés (Lazare Carnot, Robert Lindet, Georges Couthon). Voir Michel Vovelle, La Chute de la Royauté, 1787-1792, tome 1 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine, Paris, Le Seuil, 1999, p. 270-271, et Jean-Claude Bertaud, Camille et Lucile Desmoulins, Presses de la Renaissance, 1986, p. 157.
Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, Gallimard, 1989, p. 333-334.
Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, p. 338 (op. cit.) ou Jean Massin, Robespierre, p. 120 ; 122 (op. cit.)
Gérard Walter, Maximilien de Robespierre, Gallimard, 1989, p. 338.
Voir Lazare Carnot, op. cit.
Une erreur d’écriture devait par la suite parler de la protestation des « 73 » au lieu des « 75 ».
Duprat, Lacaze et Lauze de Perret furent guillotinés le 31 octobre, Masuyer le 19 mars ; Bresson, Chasset, Defermon, Gamon, Savary et Vallée avaient pris la fuite.
Il s'agit de Babey, Bresson, Chasset, Descamps, Defermon, Gamon, Grenot, Jary, La Plaigne, Marbos, Rabaut-Pomier, Savary, Vallée, Vernier.
Voir Jeanne Grall, Girondins et Montagnards : les dessous d’une insurrection : 1793, Éditions Ouest-France, 1989.
Voir Guy Chaussinand-Nogaret, Madame Roland, op. cit. ou Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins (op. cit.).
Voir Guy Chaussinand-Nogaret, Madame Roland (op. cit.) ou Bernardine Melchior-Bonnet, Les Girondins (op. cit.).
Voir Guy Chaussinand-Nogaret, Madame Roland (op. cit.).
En désaccord sur plusieurs points importants, notamment la force armée départementale et la Commission des douze, Condorcet s’était éloigné de ses amis girondins. S’il n’a pas signé « l’appel des 73 » il signera avec sept autres députés de l’Aisne une condamnation solennelle du coup de force des 31 mai et 2 juin. De cette pétition il fut le seul à être inquiété. Le boucher Legendre demandera un décret d’arrestation contre lui, mais l’Assemblée se bornera à renvoyer l’affaire au Comité de Salut public. La Convention réduite à presque rien, est entre les mains des montagnards les plus durs ; en critiquant la Constitution montagnarde, Condorcet se place volontairement du côté des girondins. Voir Condorcet un intellectuel en politique (op. cit.).
Condorcet s’est-il suicidé ? Des éléments porteraient à le croire, pourtant rien n’est moins sûr et aujourd’hui l’hypothèse pencherait plutôt pour une mort naturelle. Voir Condorcet un intellectuel en politique (op. cit.).
Bibliographie |
L’Histoire des Girondins de Lamartine |
Alphonse de Lamartine, Histoire des Girondins, Jules Rouf et Cie Éditeurs, 1847, 2 084 p. , présentation en ligne, lire en ligne.
André Chesnier du Chesne, « Les Égarements de Lamartine : quelques variantes de son Histoire des Girondins », Revue d'Histoire littéraire de la France, Paris, Presses universitaires de France, no 1, janvier-mars 1954, p. 59-76 (JSTOR 40521163).
Études historiques |
Antoine de Baecque, « Mona Ozouf et les Girondins », Critique, Éditions de Minuit, no 831 « Mona Ozouf. La patience et la passion », août-septembre 2016, p. 693-704.
Jacques Balossier (préf. Guillaume Matringe), La Commission extraordinaire des douze (18 mai 1793-31 mai 1793) : l'ultime sursaut de la Gironde contre la prise du pouvoir par les montagnards, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Travaux et recherches de l'Université de droit, d'économie et de sciences sociales de Paris » (no 22), 1986, 128 p. (présentation en ligne).
Jacques-Olivier Boudon, « Le témoignage de François-Jérôme Riffard Saint-Martin, député à la convention », Annales historiques de la Révolution française, no 376, avril-juin 2014, p. 53-79 (DOI 10.4000/ahrf.13158, lire en ligne).
Marc Bouloiseau, « L'organisation de l'Europe selon Brissot et les girondins à la fin de 1792 », Annales historiques de la Révolution française, no 261, juillet-septembre 1985, p. 290-294 (lire en ligne).
Anne-Marie Boursier, « L'émeute parisienne du 10 mars 1793 », Annales historiques de la Révolution française, no 208, avril-juin 1972, p. 204-230 (JSTOR 41914656).
(en) Richard Munthe Brace, « General Dumouriez and the Girondins 1792-1793 », The American Historical Review, vol. 56, no 3, avril 1951, p. 493-509 (JSTOR 1848434).
(en) Wesley J. Campbell, « The Origin of Citizen Genet's Projected Attack on Spanish Louisiana : A Case Study in Girondin Politics », French Historical Studies, vol. 33, no 4, automne 2010, p. 515-544 (DOI 10.1215/00161071-2010-009).
Jacqueline Chaumié, « Saint-Just et le procès des Girondins », Annales historiques de la Révolution française, no 191 « Pour le bi-centenaire de la naissance de Saint-Just (1767-1794) », janvier-mars 1968, p. 14-26 (JSTOR 41915094).
Jacqueline Chaumié, « Les Girondins et les Cent Jours : essai d'explication de leur comportement par leurs origines géographiques et sociales et leur passé politique (1793-1815) », Annales historiques de la Révolution française, no 205, juillet-septembre 1971, p. 329-365 (JSTOR 41914056).
Marcel Dorigny, « Les Girondins et Jean-Jacques Rousseau », Annales historiques de la Révolution française, no 234 « Jean-Jacques Rousseau. Pour le deuxième centenaire de sa naissance », octobre-décembre 1978, p. 569-583 (JSTOR 41913739).
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Articles connexes |
- Club de la Réunion
- Olympe de Gouges
- Antoine-Joseph Gorsas
- Armand de Kersaint
- Jean Henri Hassenfratz
- Monument aux Girondins
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