Jean Giono
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Naissance | 30 mars 1895 Manosque |
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Décès | 9 octobre 1970(à 75 ans) Manosque |
Activité principale | Écrivain |
Distinctions | Légion d'honneur Prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco |
Langue d’écriture | Français |
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Genres | Roman, nouvelle, essai, théâtre |
Œuvres principales
Colline (1929)
Un de Baumugnes (1929)
Regain (1930)
Le Grand Troupeau, roman (1931)
Solitude de la pitié, recueil de nouvelles (1932)
Le Chant du monde (1934)
Un roi sans divertissement, chronique (1947)
Les Âmes fortes, roman (1950)
Le Hussard sur le toit (1951)
L'Homme qui plantait des arbres (1953)
Jean Giono, né le 30 mars 1895 à Manosque et mort le 9 octobre 1970 dans la même ville, est un écrivain français.
Un grand nombre de ses ouvrages ont pour cadre le monde paysan provençal. Inspirée par son imagination et ses visions de la Grèce antique, son œuvre romanesque dépeint la condition de l'homme dans le monde, face aux questions morales et métaphysiques et possède une portée universelle.
Ami des écrivains Lucien Jacques, André Gide et Jean Guéhenno, et des peintres Eugène Martel, Georges Gimel et Serge Fiorio, qui est son cousin issu de germain, il reste néanmoins en marge de tous les courants littéraires de son temps.
Sommaire
1 Biographie
1.1 Enfance, jeunesse et Première Guerre mondiale
1.2 Des débuts littéraires à la Seconde Guerre mondiale
1.3 Seconde Guerre mondiale
1.4 Giono et la collaboration
1.5 Le Giono d’après-guerre
2 Giono et Manosque
3 L'œuvre
3.1 La première veine : la Nature prééminente
3.2 La seconde manière où l’Homme est au centre
3.3 Une spiritualité imprégnée de paganisme
3.3.1 La mort et la Vie
4 Les œuvres
5 Giono et le cinéma
5.1 Scénariste
6 Odonymie
7 La maison de Giono
8 L'Association des amis de Jean Giono
9 Sources sur Jean Giono
9.1 Souvenirs
9.2 Biographies de Jean Giono
9.3 Études de l'œuvre de Jean Giono
9.4 Documentaire sur Jean Giono
10 Voir aussi
10.1 Articles connexes
10.2 Notes et références
10.3 Liens externes
Biographie |
Enfance, jeunesse et Première Guerre mondiale |
Jean Giono est le fils unique de Jean-Antoine Giono (1845-1920), né à Saint-Chamas, cordonnier anarchiste d'origine piémontaise et de Pauline Pourcin (1857-1946), née à Boulogne-sur-Seine, d'ascendance picarde par sa mère et provençale par son père, qui dirige un atelier de repassage. Giono a évoqué son enfance dans Jean le Bleu, la « belle figure de guérisseur libertaire » de son père a marqué l'écrivain[1]. Son père aurait accueilli nombre de proscrits et d'exilés[2].
En 1911, un an avant son bac, la mauvaise santé de son père et les faibles ressources de la famille l'obligent à interrompre ses études. Il travaille dans une banque, le Comptoir national d'escompte[3]. Il doit parallèlement s'instruire en autodidacte pour assouvir sa soif de savoir. C’est cette année-là que naît le grand lecteur passionné qu'il deviendra : il se constitue l'amorce d'une bibliothèque où figurent les plus grands auteurs, notamment de l’antiquité grecque et latine, et la lecture sera son activité la plus indispensable. Tout naturellement, c'est en 1911 qu'il commence à écrire[4]. Le futur écrivain commence Angélique, un roman médiéval qu’il reprendra à plusieurs reprises avant de l’abandonner en 1923[5]. Gallimard publiera cette ébauche (bien avancée) en 1980.
Juste avant d’être mobilisé, dès le début de l’année 1914 (il a alors dix-neuf ans), il rencontre Élise Maurin, fille d'un coiffeur et d'une couturière[4] ; elle est interne au lycée d’Aix, puis répétitrice à Ajaccio et professeur suppléant au collège de Manosque. Giono lui lit les textes et poèmes qu’il compose alors[6]. C'est, presque tout de suite, le grand amour réciproque. Du fait de la guerre, ils ne se marieront que le 22 juin 1920, — mariage civil qui fait « soupirer » Pauline Giono la mère de Jean d'après son biographe Pierre Citron[4], et peu après le décès de son père le 26 avril. Ils auront deux filles : Aline, née le 25 octobre 1926, et Sylvie, née le 11 août 1934, qui seront elles aussi écrivaines[7],[8].
Jean Giono est mobilisé fin 1914. Il est envoyé comme élève aspirant à Montségur, dans la Drôme. Il ne sera jamais aspirant, n’ayant manifestement pas le sens de l’armée, ni le goût de la chose militaire[6]. En janvier 1915, pendant la Première Guerre mondiale, il est affecté au 140e régiment d'infanterie. Il participe aux batailles les plus terribles du conflit (Artois, Champagne, Verdun, la Somme, le Chemin-des-Dames) et en ressort traumatisé. Son meilleur ami et nombre de ses camarades sont tués à ses côtés. En 1916, présent dans les tranchées, sur le front, il voit sa compagnie décimée, et il est commotionné par l'explosion d'un obus tout proche. Plus tard, en 1918, au cours de la bataille du Mont Kemmel, en Belgique, il n'est que « légèrement » gazé[6]. Il reste cependant choqué par l'horreur de la guerre, les massacres, la barbarie, l'atrocité de ce qu'il a vécu dans cet enfer, et il devient un pacifiste convaincu[9],[10], comme bon nombre d’anciens poilus. Son pacifisme ne sera pas d'abord rationnel, mais tout à la fois viscéral et spirituel[4].
« Nous avons fait les Éparges, Verdun, la prise de Noyon, le siège de Saint-Quentin, la Somme avec les Anglais, c’est-à-dire sans les Anglais, et la boucherie en plein soleil des attaques de Nivelle au Chemin des Dames. […] J’ai 22 ans et j’ai peur. »
— Jean Giono, 1917
Démobilisé en octobre 1919[6], il aura traversé la guerre sans blessure trop grave malgré son gazage, « sans avancement, sans décoration et sans avoir tué personne » dira-t-il fièrement[4].
Des débuts littéraires à la Seconde Guerre mondiale |
Plus tard, la lecture des écrivains classiques (en particulier Virgile et Homère : voir les allusions à « l'Iliade rousse » dans Jean le Bleu) l'amène à l'écriture. Son ami le peintre Lucien Jacques lit ses poésies, l’encourage et publie dans sa revue Les Cahiers de l’Artisan ses premiers poèmes, Accompagnés de la flûte[11]. Son premier livre, publié en 1929, Colline est bien accueilli. L'écriture prend de plus en plus d'importance dans sa vie, si bien qu'après la liquidation, en 1929, de la banque dans laquelle il travaillait, il décide de cesser toute activité professionnelle pour se consacrer exclusivement à son œuvre. Ses trois romans suivants rencontrent également le succès, ce qui lui permet d’acquérir sa maison « Le Paraïs » à Manosque[3]. D'ailleurs, il reçoit en 1929, le prix américain Brentano pour Colline, ainsi que le prix Northcliffe en 1930 pour son roman Regain. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1932.
Les événements du début des années 1930 le poussent à s'engager politiquement. Il adhère à l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires (mouvance communiste) mais, par méfiance, il s'en désengage très rapidement.
En avril 1935, il publie Que ma joie demeure qui connaît un grand succès, particulièrement auprès de la jeunesse. Ce titre est une allusion explicite à la cantate de Jean-Sébastien Bach, Jésus que ma joie demeure, par laquelle il souhaitait exprimer sa foi en une communauté des hommes, par-delà les religions[12]. Il traduit également Moby Dick en français[13] avant de publier Pour saluer Melville.
Giono et quelques amis, bloqués accidentellement dans le hameau du Contadour lors d'une randonnée sur la montagne de Lure, décident, subjugués par la beauté des lieux, de s'y retrouver régulièrement : ainsi naissent les Rencontres du Contadour. C'est l'époque de la publication de l'essai Les Vraies Richesses, dédié aux habitants du Contadour.
Les prémices d'une nouvelle guerre se manifestent bientôt. Jean Giono rédige alors ses suppliques Refus d'obéissance, Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix, Précisions et Recherche de la pureté.
La déclaration de guerre interrompt la neuvième réunion au Contadour. Les « disciples » attendent la réaction de Giono. Elle est difficile pour cet homme libre qui ne voulait pas être directeur de conscience et qui écrit « Vous êtes, vous, de l’humain tout frais et tout neuf. Restez-le ! Ne vous laissez pas transformer comme de la matière première [...] Ne suivez personne. Marchez seuls. Que votre clarté vous suffise. »[14].
Maison du Moulin
Ferme des Graves
Seconde Guerre mondiale |
À la déclaration de guerre, il se rend au centre de mobilisation de Digne[15]. Cependant, à cause de son pacifisme, il est arrêté le 14 septembre 1939. Il est relâché après un non-lieu, et libéré de ses obligations militaires[15].
Ayant acheté deux fermes en 1939, il dispose d’abondantes ressources alimentaires, ce qui selon sa fille lui permet d’accueillir nombre de personnes de passage[16]. Pendant la guerre, Giono continue à publier sans respecter la directive du Comité national des écrivains. Le passage obligatoire par la censure de l'occupant l'a amené à avoir des contacts avec les autorités allemandes. Le succès de ses œuvres l'a enrichi considérablement[17]. Il se consacre longuement aux soins à donner à sa fille touchée par la tuberculose, en l’emmenant dans la montagne, à Lalley[18].
Dès avant la fin de la Seconde Guerre mondiale, on lui reproche sa proximité avec la collaboration. Il écrit pendant trois ans dans le journal Aujourd'hui, d'obédience collaborationniste, et est l'objet d'un reportage dans le journal nazi Signal. Il est aussi l'une des voix de Radio Paris[19]. L'utilisation de sa pensée par le régime de Vichy est souvent restée très caricaturale, vantant son « néoprimitivisme », son « tarzanisme »[20], le retour à la terre ou l'artisanat.
Une bombe est déposée devant la maison de son domicile la nuit du 11 au 12 janvier 1943 et explose sans faire de blessés, emportant cependant la porte d’entrée[21]. Après la guerre, il est accusé d'avoir collaboré et de nouveau emprisonné, en septembre 1944, principalement pour avoir fait paraître Deux cavaliers de l'orage dans La Gerbe, journal collaborationniste, et un reportage photo dans Signal, sorte de Paris Match national-socialiste et toutefois reconnu pour sa qualité[22]. Il n'est libéré qu'en janvier 1945, sans avoir été inculpé. Néanmoins, le Comité national des écrivains, organisme issu de la Résistance, l'inscrit sur sa liste noire, ce qui interdisait de fait toute publication de son œuvre en France. Bien des résistants qui avaient lutté contre le régime de Vichy ne lui avaient pas pardonné cette phrase : « Je préfère être un Allemand vivant qu'un Français mort », considérant cette citation comme une offense à leurs sacrifices. Cette mise à l'index ne prend fin qu'en 1947, avec la parution d’Un roi sans divertissement, première en date des Chroniques. Giono a cependant abrité Karl Fiedler, trotskiste allemand, l’épouse de Max Ernst, et dit avoir aidé Jan Meyerowitz, musicien juif, qui, lui, n'en fait jamais mention[réf. nécessaire]. Sa fille mentionne également plusieurs autres personnes en fuite recueillies au Paraïs[23]. Pierre Citron affirme, dans la biographie de Giono, détenir les preuves de ces aides, sans les publier[réf. nécessaire].
Pour sa fille, cette longue période de mise à l’écart et de mépris populaire lui inspire l’épisode du Hussard sur le toit où Angelo, poursuivi par la foule qui cherche un bouc émissaire, se réfugie sur les toits de Manosque. D’après elle, ce fut une satisfaction de « faire mourir les habitants de Manosque de manière horrible, sale, souffrant physiquement et moralement, au milieu de vomissures et de diarrhée. »[24].
Giono et la collaboration |
Les défenseurs de Giono le présentent comme un pacifiste trompé par le régime de Vichy qui, pour lui, amenait la paix. Son soutien aux accords de Munich en 1938[25] en résulterait. Le fait que le « néoprimitivisme » ou le « tarzanisme »[20] de Giono ait été admiré à la fois par les nazis et par le Régime de Vichy[25] n'est pas selon eux une preuve que Giono était réciproquement un soutien au régime. Du reste, les Allemands ont tenté à plusieurs reprises de le faire venir au « Congrès des écrivains de l'Europe » à Weimar[25]. Giono n'y a jamais participé, mais il a exprimé une reconnaissance qui a les accents de la sincérité[26].
Des études récentes montrent que Giono a pris lui-même contact avec les autorités allemandes[25]. Le colonel Gerhard Heller le trouvait « « extrêmement bien disposé » envers la collaboration »[26]. Dans La Gerbe du 19 mars 1942, Jean Giono qualifie la défaite de 1940 et Vichy de « grande expérience » après des « années d'erreurs ». Dans son journal il affirme qu'Allemands et Anglo-Américains, lorsque les premiers mitraillent les fuyards de l'Exode et les seconds bombardent Forcalquier « pour le plaisir », sont « semblables »[27], tandis que les résistants sont des « assassins » et des « voyous », qui se cachent derrière un « patriotisme » dérisoire[25]. Les mots durs que Giono utilise pour qualifier les résistants semblent faire écho à l'insensibilité qu'il affiche à l'égard des Juifs : « Il [l'écrivain Rabi] me demande ce que je pense du problème juif. Il voudrait que j'écrive sur le problème juif. Il voudrait que je prenne position. Je lui dis que je m'en fous, que je me fous des Juifs comme de ma première culotte ; qu'il y a mieux à faire sur terre qu'à s'occuper des Juifs. Quel narcissisme ! Pour lui, il n'y a pas d'autre sujet. Il n'y a pas d'autre chose à faire sur terre qu'à s'occuper des Juifs. Non. Je m'occupe d'autre chose. »[28].
Il est cependant avéré que Giono a caché et entretenu à partir de 1940 des réfractaires, des Juifs, des communistes[29]. Son œuvre porte des traces de cette « résistance » à l'hitlérisme : outre Le Voyage en calèche, interdit par l'occupant en décembre 1943, et dont le personnage de Julio se prolonge dans celui d'Angelo, résistant italien à l'occupant autrichien en 1848 (Le Bonheur fou), il faut mentionner Angelo III, traqué par les troupes allemandes, dans le début inédit de Mort d'un personnage, et la mort de Clef-des-Cœurs dans le maquis (Ennemonde).
Le Giono d’après-guerre |
Dans les années qui suivent, Giono publie notamment Un roi sans divertissement (1947), Mort d'un personnage (1949), Les Âmes fortes (1950), Le Hussard sur le toit (1951), Le Moulin de Pologne (1953).
Avec le succès de ces livres, surtout Le Hussard sur le toit, Giono est de nouveau considéré comme l’un des plus grands écrivains français du XXe siècle. En 1953, le Prix littéraire du Prince-Pierre-de-Monaco lui est décerné pour l'ensemble de son œuvre. Il est élu l'année suivante au sein de l'Académie Goncourt[30]. De plus en plus intéressé par le cinéma (son film Crésus sort en 1960), il préside le jury du Festival de Cannes en 1961.
Parallèlement et alors que la guerre d'Algérie fait rage, il s'engage dans la défense du droit à l'objection de conscience, entre autres en parrainant le comité créé par Louis Lecoin, aux côtés d'André Breton, Albert Camus, Jean Cocteau et de l'abbé Pierre. Ce comité obtient un statut, restreint, en décembre 1963 pour les objecteurs.
Son dernier roman, L'Iris de Suse, paraît l'année de sa mort. Emporté par une crise cardiaque le 9 octobre 1970 dans sa maison, Jean Giono est enterré à Manosque.
Giono et Manosque |
Giono s'est surnommé « le voyageur immobile ». De fait, son œuvre évoque souvent de longs voyages ou cheminements, alors que lui-même n'a presque pas voyagé, sauf de courts séjours en Écosse, à Majorque et en Italie (Voyage en Italie, œuvres complètes, La Pléiade). Avant de vivre au Paraïs, qui surplombe Manosque, à partir de 1929, Jean Giono a habité à Manosque même : 1, rue Torte, où il est né le 30 mars 1895 ; 14, rue Grande, où ses parents déménagèrent peu de temps après ; 8, rue Grande, où il emménagea en 1930, après son mariage.
Sur le boulevard circulaire de Manosque se trouve aujourd'hui le Crédit agricole, qui était le Comptoir d’escompte lorsque Giono y travaillait.
Il a également souvent séjourné dans le Trièves où il passait ses vacances, avant la guerre (à Tréminis) et après (à Lalley). Cette région montagneuse, située au nord du col de la Croix-Haute et qu'il qualifiait de « cloître de montagnes », lui a inspiré notamment Le Chant du monde, Batailles dans la montagne (situé à Tréminis), Un roi sans divertissement (dont l'action se déroule dans un village correspondant à la situation de Lalley), Les Vraies richesses et Triomphe de la vie, essais qui empruntent beaucoup à la sérénité bucolique du Trièves.
L'œuvre |
L'œuvre de Jean Giono mêle un humanisme naturel à une révolte violente contre la société du XXe siècle, traversée par le totalitarisme et rongée par la médiocrité. Elle se divise en deux parties : les premiers livres sont écrits d'une façon très lyrique (ces œuvres sont souvent dites de « première manière ») et leur style est très différent des œuvres tardives plus élaborées et plus narratives, telles que les Chroniques romanesques et le Cycle du Hussard (œuvres dites de « seconde manière »). La nature est d'une certaine façon le personnage principal des premiers livres, tandis que l'Homme est celui des seconds.
Soldat durant la Première Guerre mondiale, Jean Giono n'aborde objectivement cette période de sa vie que dans Refus d'obéissance, c'est-à-dire bien après ses premières publications. L'influence de la guerre est pourtant très forte tout au long de son œuvre. S'il est inclassable, Giono est sans conteste un humaniste et un pacifiste.
La première veine : la Nature prééminente |
Après Naissance de l'Odyssée, qui ne sera publié que plus tard, les trois premiers livres de Jean Giono (Colline, Un de Baumugnes et Regain) constituent la trilogie de Pan (1929-1930). Le dieu Pan est une figure importante dans les livres de Giono. Il est explicitement présent au tout début, et restera jusqu'à la fin en filigrane. Il représente la nature unifiée dans un être unique. Bien que peu adepte des discussions philosophiques, Giono fait quelques brèves allusions au panthéisme (cf. Spinoza, Parménide), qu'il développe allègrement de façon lyrique dans ses premiers livres. La nature y est présentée d'une façon bien différente de l'idyllique et bienveillante Provence de Pagnol. Chez Giono, la nature est belle, mais elle est aussi cruelle, destructrice et purificatrice : l'Homme en fait partie, mais elle n'est pas l'Homme. Ainsi, dans Le Hussard sur le toit (1951), la nature se manifeste par le choléra qui dévaste la Provence et tue aveuglément sans se soucier des préoccupations politiques qui agitent les hommes. On retrouve du reste cette conception de la nature, particulièrement absente des idées de cette époque, dans un texte contemporain d'Albert Camus, intitulé L'Exil d'Hélène.
À cette première veine, qualifiée de chroniques paysannes, d'inspiration panthéiste et païenne, outre la trilogie de Pan, appartiennent les ouvrages suivants (romans, nouvelles, essais, souvenirs d'enfance) : Présentation de Pan (1930), Naissance de l'Odyssée (1930), Jean le Bleu (1932), Solitude de la pitié (1932), Le Serpent d'étoiles (1933), Le Chant du monde (1934), Que ma joie demeure (1936), Batailles dans la montagne (1937), L'Eau vive (1943, nouvelles rééditées en collections de poche en deux volumes en 1973 : Rondeur des Jours et l'Oiseau bagué, peut-être pour éviter la confusion avec le roman Hortense ou l'Eau vive publié en 1958 et tiré de son film éponyme en préambule à celui-ci), mais aussi : L'Homme qui plantait des arbres (1953), Faust au village (1977), Le Bestiaire (1991).
La seconde manière où l’Homme est au centre |
À l'instar de Balzac, et très impressionné par La Comédie humaine, Giono avait en tête le projet d'un cycle romanesque en dix volumes « à la manière de Balzac ». Le premier volume de la série, écrit en six jours, a pour titre Angelo[31]. Ceci devait être le premier volume de dix ouvrages qui auraient « réinventé le XIXe siècle, pour mieux faire ressortir les tares du XXe siècle ». Angelo I, écrit en 1934, paru en 1958, est considéré sans doute à tort comme le « brouillon » du Hussard sur le toit. Il devait être suivi par une série d'Angelo dont le petit-fils, Angelo III, serait un résistant en 1940. Peut-être effrayé par l'ampleur de la tâche, Giono renonça au projet initial et ne publia que trois romans pour ce cycle : Le Hussard sur le toit (1951), Le Bonheur fou (1957) et Mort d'un personnage[32] (1949, le « personnage » en question est la marquise Pauline de Théus, l'héroïne du Hussard, dans sa vieillesse).
À cette seconde époque des chroniques historiques, appartiennent aussi les romans et nouvelles suivants : Un roi sans divertissement (1947), Fragments d'un paradis (1948), Les Âmes fortes (1949), Les Grands Chemins (1951), Le Moulin de Pologne (1952), Deux cavaliers de l'orage (1965), Ennemonde et autres caractères (1968), L'Iris de Suse (1970), le dernier roman publié de son vivant. On peut aussi rattacher à la fois au cycle du Hussard et au Roi sans divertissement (car on y retrouve des personnages et une époque communs à ces deux romans) les nouvelles réunies sous le titre Les Récits de la demi-brigade, écrites entre 1955 et 1965 mais publiées en 1972. Appartiennent aussi à cette même veine d'inspiration humaniste, historique et romanesque les nouvelles posthumes Cœurs, passions, caractères (1982) et Caractères (1983), ainsi que les deux romans inachevés : Dragoon, Olympe ou de jeunesse : Angélique, tous parus au début des années 1980.
Une spiritualité imprégnée de paganisme |
Peut-on parler de spiritualité chez Giono ? La question est posée par l'un de ses biographes, Jean Carrière, qui répond « Oui, dans la mesure où celle-ci lui est venue non comme une expérience délibérée, mais comme une lente maturation à jouir des choses sans les posséder[33]. » Et cet esprit de jouissance-dépossession, qui s'apparente au carpe diem des antiques sagesses, accorde à celui qui s'y livre sans réserve et sans fausse pudeur, selon les propres termes de l'auteur, un sentiment de libération païenne :
« Ce n'est pas seulement l'homme qu'il faut libérer, c'est toute la terre... la maîtrise de la terre et des forces de la terre, c'est un rêve bourgeois chez les tenants des sociétés nouvelles. Il faut libérer la terre et l'homme pour que ce dernier puisse vivre sa vie de liberté sur la terre de liberté [...] Ce champ n'est à personne. Je ne veux pas de ce champ; je veux vivre avec ce champ et que ce champ vive avec moi, qu'il jouisse sous le vent et le soleil et la pluie, et que nous soyons en accord. Voilà la grande libération païenne[34]. »
Cet appel à la libération de l'homme et de la terre s'inscrit en faux contre l'injonction biblique de prise de possession de la terre et de ses animaux par l'homme. Il est aussi une invitation à renouer pleinement avec les joies du corps, la sensualité naturelle, longtemps niée ou occultée par la morale chrétienne :
« J'ai pris pour titre de mon livre le titre d'un choral de Bach : Jésus, que ma joie demeure ! Mais j'ai supprimé le premier mot [...] parce qu'il est un renoncement. Il ne faut renoncer à rien. Il est facile d'acquérir une joie intérieure en se privant de son corps. Je crois plus honnête de rechercher une joie totale, en tenant compte de ce corps, puisque nous l'avons[35]. »
Le paganisme de Jean Giono apparaît, dès les premiers romans écrits à la fin des années 1920, sous la forme d'une vision panthéiste qui replonge les êtres au cœur du cosmos étoilé, mais aussi par la perception d'un sentiment tragique de la vie inspiré notamment par sa lecture enthousiaste des récits homériques dès la plus tendre enfance :
« Je lus L'Iliade au milieu des blés mûrs. [...] C'est en moi qu'Antiloque lançait l'épieu. C'est en moi qu'Achille damait le sol de sa tente, dans la colère de ses lourds pieds. C'est en moi que Patrocle saignait. C'est en moi que le vent de la mer se fendait sur les proues[36]. »
La violence inspirée par une lecture sensuelle du récit homérique traverse toute l'œuvre de Jean Giono. Qu'on pense, par exemple, à la fin tragique de Que ma joie demeure, ou, trente ans après, à la rivalité mortelle qui oppose les deux frères de Deux cavaliers de l'orage. Elle est assumée sans jugement moral, et sans jamais faire ombre à la profonde joie païenne de celui qui ne croyait pas au problème résolu pour tout le monde ni au bonheur commun, mais qui disait : « Je crois que ce qui importe c'est d'être un joyeux pessimiste[37]. »
La mort et la Vie |
En somme, pour caractériser la spiritualité de Jean Giono, on doit souvent faire appel à des formules en oxymore comme cette « joie pessimiste » qui conclut sa formule précédente.
Ainsi, Giono exprime souvent un spiritualisme sensuel, tellurique, panique, et même charnel, voire matérialiste. Par exemple, selon Dominique Bonnet qui étudie « L’Apocalypse selon Jean Giono: du Grand Troupeau au Grand Théâtre[38] », pour Giono la mort faisait partie d’un processus naturel dans lequel tout est cyclique ; et de citer pour l’illustrer un passage emprunté au roman Ennemonde et autres caractères :
« L’immortalité de l’âme est une grimace de clown pour amuser les enfants : ce qui éclate, ce qui s’étale au grand jour, c’est l’immortalité de la chair, l’immortalité de la matière, la chaîne de la transformation, la roue de la vie, l’infini des aventures et des avatars, le rayonnement des innombrables chemins de fuites et de gloire[39]. »
Pour Giono donc la mort était essentielle au sein de son œuvre, omniprésente, autant que la vie et la nature (et d’ailleurs totalement intriquée à la vie, condition sine qua non de la vie) « dans une volonté de normaliser, d’exorciser même les tabous « modernes » de cette présence de la mort, de l’intégrer de façon naturelle au cycle de la vie comme le rapportent aussi ses propos recueillis par Christian Michelfelder[38] » :
« Croyez-vous que la Nature, reine d’équilibre, serait tant dépensière, si la mort était vraiment une destruction ? Elle est un passage. Elle est une force de transformation comme la force qui hausse, abaisse et balance les vagues de la mer[40]. »
Parfois, Giono fait preuve d’une sorte de mysticisme cosmique mais sans transcendance, ou plutôt d’une transcendance qui résiderait au cœur même d’une immanence sublime (oxymore, encore), un peu comme chez Spinoza. Ainsi, pour Jacques Chabot dans La Provence de Giono, celui-ci serait un « mystique agnostique » (oxymore, toujours) qui postulerait un « arrière-pays » au « fond des choses », au cœur même des apparences du monde sensible (serait-ce un idéalisme concret inspiré du mythe de la caverne de Platon ?) :
« La voilà donc la Provence montagnarde de Giono, hautaine, âprement réservée, plus close qu’un jardin secret, hortus conclusus mystique — mais ce mystique baladeur et délirant est un matérialiste agnostique : il ignore pratiquement tout du spirituel et plus encore du surnaturel [la nature est déjà en elle-même une « surnature », NDLR], mais il voit dans les apparences du monde sensible (pas « derrière » ni « au-delà », mais dans, « superposé en volume ») ce qu’il appelle volontiers « l’arrière-pays » ou « le côté fond des choses »[41]. »
Les œuvres |
L'œuvre de Jean Giono est prolifique, assez dense et très variée. Certains de ses romans sont devenus des grands classiques de la littérature française du XXe siècle (Regain, Le Hussard sur le toit, Un roi sans divertissement, Les Âmes fortes), et ont été adaptés au cinéma (par lui-même ou d'autres réalisateurs). Certains de ses romans et nouvelles, comme Que ma joie demeure, ou encore L'Homme qui plantait des arbres, traduits dans de nombreuses langues étrangères, ont acquis une renommée internationale. Au-delà de ses romans, Jean Giono écrivit de nombreux essais grâce auxquels il transmit à ses lecteurs ses points de vue sur ses idées (ses écrits pacifistes), les événements qu'il vivait tels qu'il les ressentait (ses notes sur l'Affaire Dominici) ou ses idéaux (Les Vraies Richesses). Il s'est essayé, avec une pointe de causticité, aux chroniques journalistiques, par exemple à propos des centrales nucléaires installées dans sa chère Provence[42]. Bien que la poésie ait toujours été présente dans ses textes, il a publié peu de recueils de poésie. Jean Giono a signé en 1955 la préface du livre Moi mes souliers de Félix Leclerc. Il a également préfacé les Œuvres de Machiavel éditées par La Pléiade. Enfin, il a traduit (en collaboration) Moby Dick (le roman allégorique bien connu d'Herman Melville, en 1939) et L'Expédition d'Humphry Clinker (roman épistolaire et picaresque de Tobias Smollett, en 1955), romanciers pour lesquels Giono a toujours eu une grande admiration, dont témoigne aussi son essai : Pour saluer Melville en 1941.
Giono et le cinéma |
Très tôt, Jean Giono s'intéresse au cinéma[43].
Il a vu, dans les années 1930, l'impact qu'ont eu sur le public les films de Marcel Pagnol tirés de ses propres romans, avec des acteurs « provençaux » de la « troupe » de Pagnol et de premier plan comme Raimu, Fernandel, Charpin, Ginette Leclerc, Charles Blavette, Delmont, Henri Poupon, ou Orane Demazis : ce sont successivement Jofroi 1933, Angèle 1934, Regain 1937, ou La Femme du boulanger 1938. Mais il semble que Jean Giono soit lui-même venu au cinéma en réaction aux adaptations précédentes de ses romans qui, une fois portés à l'écran, ne gardaient selon lui que le côté anecdotique ou folklorique de son œuvre, parfois jusqu'à la caricature de la Provence et de ses habitants[44].
Après quelques courts essais, la première coréalisation de Giono est un documentaire de Georges Régnier, Manosque, pays de Jean Giono avec des textes du livre Manosque des Plateaux. Il s'essaie ensuite en 1942 à l'adaptation du roman Le Chant du monde qu'il ne termine pas. Mais il en a écrit le scénario et fait le découpage technique[45], lesquels ont été publiés en 1980 dans le tome I (1938-1959) des Œuvres cinématographiques de Jean Giono[46],[47]. Le film que Marcel Camus tirera en 1965 du même roman relève d'une autre adaptation. Dans les années 1950, Jean Giono travaille avec Alain Allioux au scénario de L'Eau vive (1956 à 1958), film de François Villiers, avec qui il tourne aussi les courts métrages Le Foulard de Smyrne (1957) et La duchesse (1959), dont les thèmes sont des témoignages du projet de film qu'il avait à partir de son roman Le Hussard sur le toit, projet qui n'aboutira pas lui non plus[45]. L'Eau vive est présenté en avant-première au festival de Cannes, en 1958.
En 1960, Giono écrit le scénario, les dialogues, et met en scène (avec l'aide de Claude Pinoteau, Bernard Paul et Costa-Gavras) le film Crésus : c'est Fernandel qui joue dans le rôle-titre. En 1963, dans la froideur de l'Aubrac, Giono supervise le tournage de l'adaptation de son roman Un roi sans divertissement, réalisé par François Leterrier. Ces deux derniers films sont produits par la société de production que Giono avait créée : Les films Jean Giono. Giono reconnaît dans la presse que le cinéma est un art difficile mais qu'il permet de raconter autrement les histoires.
D'autres réalisateurs ont adapté des œuvres de Giono, de son vivant ou après sa mort, et ont tourné : Le Bout de la route (Émile Couzinet, 1949), Les Grands Chemins (Christian Marquand, 1963), Le Chant du monde (Marcel Camus, 1965), Les cavaliers de l'orage (Gérard Vergez, 1983), Le Hussard sur le toit (Jean-Paul Rappeneau, 1995), Les Âmes fortes (Raoul Ruiz, 2001), ou L'Homme qui plantait des arbres, film d'animation du québécois Frédéric Back en 1987.
Scénariste |
(Voir dans cet article dédié la section scénarios plus détaillée)
Giono a donc écrit les scénarios et dialogues des films de fiction et des documentaires suivants :
- 1942 : Le Chant du monde (projet de film inabouti).
- 1957 : Le Foulard de Smyrne (documentaire sur le choléra en Provence au XIXe siècle, à partir d'une adaptation de son roman Le Hussard sur le toit, projet de film encore une fois inabouti).
- 1958 : L'Eau vive.
- 1959 : La duchesse (documentaire sur le brigandage légitimiste en Provence au XIXe siècle, toujours autour de son projet pour le Hussard).
- 1959 : Platero et moi, adaptation du récit de Juan Ramón Jiménez : Platero y yo (projet de film inabouti)[45].
- 1960 : Crésus.
- 1963 : Un roi sans divertissement.
1968 : Provinces (émission La chevelure d'Atalante), réalisation de Robert Mazoyer.
Odonymie |
(liste non exhaustive)
- Une avenue d'Aix-en-Provence
- Une rue d'Angers
- Une rue d'Arles
- Une rue d'Avignon
- Une allée de Bordeaux
- Une rue de Cabriès
- Une rue de Clermont-Ferrand
- Une rue de Corbières
- Une rue de Digne-les-Bains
- Une avenue de Forcalquier
- Une rue d'Evry
- Une allée de Grasse
- Une avenue de Manosque (sa ville)
- Une rue de Marignane
- Une rue et un square de Marseille
- Une rue de Martigues
- Une rue de Montélimar
- Une impasse de Montluçon
- Une rue de Montpellier
- Une allée de Nyons
- Une rue de Paris
- Une avenue de Perpignan
- Une avenue de Pierrefeu-du-Var
- Une avenue de Pierrevert
- Un boulevard de Rognac
- Une rue de Sorgues
- Une allée de La Seyne-sur-Mer
- Une rue de Toulouse
- Une avenue de Varages
- Une impasse de Villeneuve-Tolosane
- Une impasse de Vergèze
- Une allée de Vitrolles
- un boulevard de Volx
- Une école d'Apt
- Une clinique et un collège de Manosque (sa ville)
- Un centre social à Miramas
- Un collège de Nice
- Un stade des Pennes-Mirabeau
- Collège à Marseille
- Collège à Saint-Genis-Laval
- Collège au Beausset
- Une école élémentaire de La Crau
- L'école maternelle d'application de Draguignan
La maison de Giono |
Jean Giono achète en 1929, une petite maison au lieu-dit « Lou Paraïs » sur le flanc sud du mont d'Or, qui domine Manosque. « Un palmier, un laurier, un abricotier, un kaki, des vignes, un bassin grand comme un chapeau, une fontaine. » Il transforme et agrandit cette maison où il écrit la plus grande partie de son œuvre. C'est aujourd'hui le siège de l'Association des amis de Jean Giono.
L'Association des amis de Jean Giono |
Créée en 1972 au Paraïs de Manosque par Henri Fluchère et Aline Giono, l'Association des amis de Jean Giono concourt à la mémoire de l'œuvre et de la vie de l'écrivain. Elle encourage et favorise la recherche universitaire, inventorie et conserve les archives de Giono, soutient et organise différentes manifestations (colloques, journées d'études, expositions, spectacles) comme les Rencontres Giono, en juillet à Manosque, pour les adhérents de l'association et pour tous les publics. Depuis sa création, l'association rassemble des lecteurs fervents et fidèles qui partagent une connaissance et une admiration de l'œuvre de Giono. Le Bulletin de l'Association des amis de Jean Giono a été remplacé en 2007 par la Revue Giono.
Sources sur Jean Giono |
Souvenirs |
- Aline Giono (fille aînée de Jean Giono), Mon père : contes des jours ordinaires, illustrations de Willi Glasauer, Gallimard Jeunesse, 1987
- Sylvie Giono (fille cadette de Jean Giono), Le goût du bonheur : La Provence gourmande de Jean Giono, Belin, 2000. Section : Littérature et revues, collection : BIBLIO BELIN SC. (ISBN 978-2-7011-7734-2)
- Sylvie Giono, Jean Giono à Manosque. Le Paraïs, la maison d’un rêveur, Belin, 2012. Collection « De l’intérieur ». (ISBN 978-2-7011-5980-5), 103 p.
Biographies de Jean Giono |
Pierre-Émile Blairon, Giono : la nostalgie de l'ange, Lambesc, Prolégomènes, 2009, 216 p. (ISBN 9782917584132, OCLC 488486921).
Pierre-Émile Blairon, Giono, Grez, Pardès, coll. « Qui suis-je ? », 2009.- Alfred Campozet, Le Pain d'étoiles : Giono au Contadour, éditions Pierre Fanlac, Périgueux, 1980.
Jean Carrière, Jean Giono, qui suis-je ?, Lyon, édition la Manufacture, coll. « Qui suis-je ? », 1985, 214 p. (ISBN 290463844X).
Maurice Chevaly, Giono vivant, éditions Autres Temps, Marseille, 1995.
Claudine Chonez, Giono, éditions du Seuil, coll. « Écrivains de toujours », 1956.
Pierre Citron, Giono, 1895-1970, Paris, éditions du Seuil, 1990, 665 p. (ISBN 202012212X).
Pierre Citron, Giono, Paris, éditions du Seuil, coll. « Écrivains de toujours », 1995, 188 p. (ISBN 2020197855).
Henri Godard, Giono : Le roman, un divertissement de roi, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard », Paris, 2004 (ISBN 2070315436).
Pierre Magnan, Pour saluer Giono, Denoël, Paris, 1990.
Études de l'œuvre de Jean Giono |
- Philippe Arnaud, Anatomie d'un chef-d'œuvre : essai sur « Un roi sans divertissement », L’Harmattan (coll. « Critiques littéraires »), 2001 (ISBN 2-747-51326-2)
- Collectif sous la direction de Jean-François Durand et Jean-Yves Laurichesse, Giono dans sa culture, Presses Universitaires de Perpignan, 2001
- Jean-François Durand, Jean Giono - le Sud imaginaire, Edisud, 2003
- Grosse, Dominique. Jean Giono : Violence et création. Paris: L' Harmattan, (coll. Critiques Littéraires) 2003
- Alain Romestaing, Jean Giono, le corps à l'œuvre, Honoré Champion, 2009
- Julie Sabiani, Giono et la terre, Édition Sang de la Terre, 1988
- Le Page Patricia, Space of passion : the love letters of Jean Giono to Blanche Meyer, 2004
- Colette Trout et Derk Visser, Jean Giono, Collection Monographique Rodopi en Littérature Française Contemporaine, 2006
- Annick Stevenson, Blanche Meyer et Jean Giono, Actes Sud, 2007
- Sous la direction de Jean-Yves Laurichesse et Sylvie Vignes, Giono : La mémoire à l'œuvre, Presses universitaires du Mirail, collection « Cribles », 2009 (ISBN 978-2-8107-0083-7)
- Sylvie Vignes, Giono et le travail des sensations, Nizet, 1999
- Corinne Von Kymmel-Zimmermann, Jean Giono ou l'expérience du désordre, Thèse présentée en vue du Doctorat ès-Lettres Analyses littéraires et histoire de la langue française, sous la direction de Monsieur le Professeur Christian Morzewski, Université d’Artois Laboratoire Textes et Cultures (EA 4028), 2010
- Mirène Geninet, La fusion de l'Homme et de l'Univers dans les œuvres non romanesques de Jean Giono antérieures à 1939, Thèse de doctorat de littérature française sous la direction de Pierre Citron, La Sorbonne Nouvelle - Université PARIS III - 1980.
- Jacques Ibanès, Le voyage à Manosque, Pimientos 2011 (ISBN 978-2-35660-015-8)
- Édouard Schaelchli, Jean Giono. Le non-lieu imaginaire de la guerre, Eurédit, 2016
Documentaire sur Jean Giono |
Le Mystère Giono, un film de Jacques Mény (1995)
Émissions radiophoniques proposées et produites par Catherine Soullard à France-Culture :
Les travaux et les jours, série de Nuits magnétiques sur la vie d'autrefois dans les Alpes de Haute-Provence, inspirées par Jean Giono, émaillées par ses textes, diffusées du 12 au 15 octobre 1993 : 1. Sur l'eau et les choses premières / 2. Les gestes et la terre / 3. Pierres des chemins, paysages / 4. Une forge, des feux.
Parce que c'est Giono, Nuit magnétique diffusée le 6 décembre 1994, avec Elise et Sylvie Giono, Pierre Citron, Geneviève Frandon, Louis Michel et Marcel Arlaud.
Le cinéma de Jean Giono, Mardi du cinéma diffusé le 18 avril 1995, avec Sylvie Giono, Jean-Piere Rudin, François Leterrier, Jacques Chabot et Jacques Meny.
Mystère et vertiges chez Jean Giono, série de Chemins de la connaissance diffusés du 17 au 21 avril 1995 : 1. Le héros gionien, sauveur et déserteur, avec Pierre Citron / 2. Ce monstrueux objet du désir, avec Denis Labouret / 3. Le théâtre du sang, avec Laurent Fourcaut / 4. Des histoires et des vides, avec Mireille sacotte / 5. La musique de Jean Giono, avec Pierre Citron.
Autre émission de France Culture : Jean Giono, émission de Claude Mourthé d'une durée de 5 heures et diffusée pour la première fois le 11 août 1990, avec, entre autres choses, des extraits d'entretiens entre Giono et divers interlocuteurs (dont Jean Carrière, Jean Amrouche), les témoignages de Pierre Citron, Jean Dutourd, P Magnan, J Meny, P Bergé, H Martin, J Carrière, G de Cortanze et Sylvie Durbet-Giono, une des filles de Giono.
Voir aussi |
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Articles connexes |
Bibliographie de Jean Giono.
Rencontres du Contadour.
Réalisme merveilleux.
Maison de Jean Giono à Manosque (où il naît en 1895).
Maison « Le Paraïs » de Manosque (où il vécut de 1929 à sa mort en 1970).
Rue Jean-Giono (Paris).
Notes et références |
Laurent Fourcaut, « Jean Giono (1895-1970) », Encyclopædia Universalis, lire en ligne.
Sylvie Giono, op. cit., p. 46
Sylvie Giono, Jean Giono à Manosque, p. 9
« Manosque : "une ville de couvents (...) », sur Promenades en Provence dans l'univers de Jean Giono, par Michèle Reymes, 24/02/2013 (consulté le 29 avril 2018)
« Jean Giono, une vie, une œuvre », par Pierre Kyria, page 236, chez France Loisirs, ISBN 2-7242-8911-0
Pierre Kyria, op. cit., p. 238
Pierre Kyria, op. cit., pp. 240 et 246
« Jean Giono : chronologie », sur Jean Giono, le Voyageur immobile, par Bruno Poirier, 2002 (consulté le 29 avril 2018)
« absolu », selon le mot de sa fille, Sylvie Giono, op. cit., p. 41
« adhérant de l’Association des écrivains et artistes révolutionnaires et engagé dans la lutte pour la paix », Dictionnaire biographique, mouvement ouvrier, mouvement social, « Le Maitron » : Jean Giono.
Sylvie Giono, op. cit., p. 29
Jean Giono. « Préface de 1936 », Les Vraies Richesses, Grasset
Sylvie Giono, op. cit., p. 30
cité par Sylvie Giono, op. cit., p. 42
Sylvie Giono, op. cit., p. 42
Sylvie Giono, op. cit., p. 48
Jean Giono, Journal de l'Occupation, dans Journal, poèmes, essais, Paris, Gallimard, 1995, p. 333.
Sylvie Giono, op. cit., p. 51-52
Jean Garcin, De l'Armistice à la Libération dans les Alpes de Haute-Provence, 17 juin 1940-20 août 1944, Chronique - Essai sur l'histoire de la Résistance avec un prologue 1935-1940 et un épilogue 1944-1945, DL 4e trimestre 1990, Imprimerie Vial, p. 81.
Henri Pollès, L'opéra politique, Paris, Gallimard, 1937, p. 207.
Sylvie Giono, op. cit., p. 78
Jean Montenot, Giono, Lire, no 380, novembre 2009.
Sylvie Giono, op. cit., p. 48-49
Sylvie Giono, op. cit., p. 79
« Richard Golsan, Jean Giono et la « collaboration » : nature et destin politique, Mots 54, mars 1998 »
Philippe Burin, La France à l'heure allemande, Paris, Le Seuil, 1995, p. 354-355.
Jean Giono, Journal de l'Occupation, dans Journal, poèmes, essais, Paris, Gallimard, 1995, p. 435.
Jean Giono, Journal de l'Occupation, dans Journal, poèmes, essais, Paris, Gallimard, 1995, p. 389.
Laurent Fourcaut, « Jean Giono », dans Encyclopaedia Universalis (lire en ligne)
Sylvie Giono, op. cit., p. 83
Angelo dans : Dictionnaire des œuvres, Laffont-Bompiani, vol. I, p. 160
Dictionnaire des littératures de langue française, Bordas, 1985.
Jean Carrière, Jean Giono, La Manufacture, 1991
Jean Giono, Le Voyage en Italie, Gallimard, 1953
Jean Giono, Les Vraies Richesses, Grasset, 1936
Jean Giono, Jean le Bleu, Grasset, 1932
Jean Giono, Entretiens avec Jean Amrouche et Taos Amrouche, Gallimard, 1990
« L’Apocalypse selon Jean Giono : du Grand Troupeau au Grand Théâtre », sur Amaltea. Revista de mitocrítica Vol. 5 (2013) UNIVERSIDAD DE HUELVA, Dominique Bonnet, p. 38 (consulté le 19 juin 2018)
Jean Giono, Ennemonde et autres caractères, Paris: Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade, Tome VI », 1983(ISBN 978-2070110711), p. 327
Christian Michelfelder, Jean Giono et les religions de la terre, Gallimard, coll. « Blanche », 1938, pp. 222-223
Jacques Chabot, La Provence de Giono, Édisud, Aix-en-Provence, coll. « La Provence de », 1991(ISBN 9 782857 444299), p. 54
« Protestation contre l'installation d'un centre nucléaire à Cadarache », sur c'est pour dire plus (consulté le 2 mai 2018).
« Jean Giono : Filmographie », sur Jean Giono, le voyageur immobile, copyright : Bruno Poirier, 2002 (consulté le 26 avril 2018)
« Jean Giono, carrière au cinéma », sur Cinémathèque française (consulté le 26 avril 2018)
« Giono et le cinéma », sur Encyclopaedia Universalis (consulté le 3 mai 2018).
« Jean Giono : bibliographie, le Chant du monde », sur Jean Giono, le voyageur immobile, Bruno Poirier, 2002 (consulté le 3 mai 2018)
« Giono Œuvres cinématographiques », sur Amazon.fr (consulté le 3 mai 2018)
Liens externes |
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Centre Jean Giono de Manosque [espace culturel consacré à la vie et l'œuvre de l'écrivain, dont les activités contribuent au développement de la culture littéraire et artistique au cœur de la Haute-Provence. Voir notamment une recension assez complète des films et documents vidéographiques de, avec et sur Jean Giono : « vidéothèque », sur Centre Jean Giono à Manosque (consulté le 26 avril 2018)].
« Jean Giono, le Voyageur immobile » : [site consacré par Bruno Poirier à l’œuvre (littéraire et cinématographique) de Giono, avec des citations de Giono, de ses critiques et biographes, des extraits de ses œuvres, et une bibliographie assez complète de l'écrivain et des ouvrages consacrés par d'autres à son œuvre].
Jean Giono Bibliographie : [bibliographie (non exhaustive) réalisée par la Bibliothèque Multimédia Paul Eluard de la ville d'Achères à l'occasion de la soirée jeune public consacrée au récit L'homme qui plantait des arbres].
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