Droit des marques






Le logo « Registered trademark », pour une marque déposée.




Le logo « Trademark »,
pour une marque non déposée.


Le droit des marques confère à une entreprise, une association ou un particulier le monopole d'exploitation de la marque pour le type de produits ou services qu'elle accompagne.


La marque est un signe permettant à un acteur économique ou social de distinguer les produits ou services qu'il distribue des produits ou services identiques ou similaires de ses concurrents.


Selon les pays, ce droit peut naître du simple usage du signe dans la vie des affaires (marque non déposée ou ™), ou du dépôt du signe à titre de marque auprès d'un organisme spécialisé (marque déposée ou ®).


Chaque occidental est confronté en 2013 à 3 000 marques par jour[1].




Sommaire






  • 1 Usage du signe à titre de marque


  • 2 Marque déposée


  • 3 Enjeux juridiques


  • 4 Mouvement du logiciel libre


  • 5 Utilisation pratique de la marque commerciale en France


    • 5.1 Protection


    • 5.2 Sigles liés au dépôt de marque


    • 5.3 Dépôt


    • 5.4 Passage dans le langage courant (marque générique)


    • 5.5 Les noms de domaine




  • 6 Notes et références


  • 7 Bibliographie


  • 8 Voir aussi


    • 8.1 Articles connexes


    • 8.2 Liens externes







Usage du signe à titre de marque |


Dans certains pays, comme les États-Unis, le simple usage d'un signe à titre de marque confère à une entreprise un monopole sur l'exploitation de ce signe en relation avec les produits ou services auxquels il se rapporte. Les concurrents ne peuvent donc utiliser ce signe pour le même type de produits ou de services.


La législation autour du droit des marques s'applique aux produits et services indépendamment de leur modèle de distribution. L'objectif visé par le dépôt d'une marque n'est pas forcément commercial, la marque Linux déposée par Linus Torvalds s'appliquant par exemple au noyau Linux, un logiciel libre distribué selon les termes de la licence publique générale GNU[2]. Toutefois, une marque non utilisée encourt la déchéance. En effet, la marque et le monopole d'exploitation associé n'ont de sens que si la marque est exploitée.



Marque déposée |


Dans d'autres pays, comme la Belgique ou la France, la protection juridique est accordée à l'entreprise qui dépose un signe à titre de marque pour une ou plusieurs catégories de produits ou de services.


Pour pouvoir faire l'objet d'un enregistrement à titre de marque, un signe doit le plus souvent répondre aux conditions suivantes :



  • le signe doit être distinctif pour les produits ou services visés dans l'enregistrement. Cette condition impose que le signe déposé à titre de marque soit susceptible d'identifier l'entreprise qui commercialise ces produits ou services par rapport aux entreprises concurrentes. De plus, le signe ne doit pas être repris du langage courant ou professionnel, ou décrire une caractéristique du produit ou du service ;

  • le signe ne doit pas être contraire aux bonnes mœurs et à l'ordre public ;

  • le signe ne doit pas reproduire ou imiter une marque ou une dénomination antérieure ;

  • le signe ne doit pas être trompeur : il ne doit pas induire le public en erreur quant à la provenance ou la qualité des produits ou services.



Enjeux juridiques |


Article détaillé concernant les marques commerciales du point de vue du marketing (mercatique), voir : Image de marque.

Juridiquement, une marque commerciale se distingue d'une marque déposée car cette dernière est une reconnaissance légale, alors que la première peut être une reconnaissance due à la pérennité d'un produit, à un jugement de cour ou à toute autre action reconnue dans le cadre d'une société civile. En effet, le nom d'un producteur ou d'une société est la marque sous laquelle elle fait connaître la provenance de tout ce qu'elle fournit.


La marque est souvent liée à un logotype[3],[4]. Les produits et services liés à une marque peuvent aussi bénéficier d'une protection supplémentaire liée au dépôt de brevets.


Les marques ont un régime juridique défini par des règles nationales dans chaque pays. Sur le plan international, il existe des conventions permettant la protection dans plusieurs pays simultanément.


Elles sont l'un des droits de propriété industrielle et peuvent revêtir une grande valeur économique : par exemple, le titulaire de la marque peut obtenir des revenus en octroyant une licence d'usage sur celle-ci. Par exemple, la marque Apple vaut beaucoup plus que ses usines.


Contrairement aux AOC qui sont des signes d'ordre public et n'appartiennent à aucun producteur en particulier, les marques relèvent de la propriété privée et sont susceptibles d'être achetées, vendues ou transférées vers d'autres sociétés ou d'autres pays.


La marque est un élément des actifs des entreprises. Des méthodes d'évaluation existent, c'est ce que l'on appelle le goodwill. Des travaux plus récents sur le capital immatériel ont également pour objectif d'évaluer les marques de façon relativement normalisée.



Mouvement du logiciel libre |


La marque peut également être un bouclier contre la commercialisation exclusive d'un bien commun[2]. Dans le domaine du logiciel libre où la liberté de copier est une règle légalement protégée par une licence libre, la marque est parfois utilisée pour différencier un produit de son clone[5].



Utilisation pratique de la marque commerciale en France |


En France, le droit des marques fait partie de la propriété industrielle qui est l’une des deux branches de la propriété intellectuelle. Les lois et décrets relatifs au droit des marques sont donc regroupés principalement dans le livre VII de la deuxième partie du Code de la propriété intellectuelle.


L’article L. 711-1 du code de la propriété intellectuelle dispose que[6] :



« La marque de fabrique, de commerce ou de service est un signe susceptible de représentation graphique servant à distinguer les produits ou services d'une personne physique ou morale.


Peuvent notamment constituer un tel signe :


a) Les dénominations sous toutes les formes telles que : mots, assemblages de mots, noms patronymiques et géographiques, pseudonymes, lettres, chiffres, sigles ;


b) Les signes sonores tels que : sons, phrases musicales ;


c) Les signes figuratifs tels que : dessins, étiquettes, cachets, lisières, reliefs, hologrammes, logos, images de synthèse ; les formes, notamment celles du produit ou de son conditionnement ou celles caractérisant un service ; les dispositions, combinaisons ou nuances de couleurs. »




Protection |


En France, le monopole est de 10 ans (renouvelable sans limite) à partir de la publication de l'enregistrement au bulletin officiel de la propriété industrielle. Si elle n'a pas été utilisée au cours des cinq dernières années, elle peut faire l'objet d'une action en déchéance. Même si elle n'a pas été enregistrée, une marque « notoirement connue » comme appartenant à une personne est également protégée[7],[8].



Sigles liés au dépôt de marque |


Les symboles « ™ » et « ® » sont couramment apposés après une marque. Par exemple : « La marque™ » ou « La marque ® ».


Dans les pays de common law, ces symboles ont une signification précise :



  • le sigle « ® », de l'anglais registered (« enregistrée »), indique que la marque est enregistrée et déposée auprès d'un organisme officiel de dépôt de marque ;

  • le sigle « ™ », pour trade-mark (« marque de commerce »), indique la revendication de l'usage exclusif de la marque, sans qu'elle soit enregistrée auprès d'un tel organisme.


Au Canada, les sigles « MD » (marque déposée) et « MC » (marque de commerce), ou leurs caractères Unicode dédiés « 🅪 » et « 🅫 », sont utilisés en français.


En revanche, dans les pays de droit civil (tels que la France ou la Belgique), ils n'ont aucune valeur légale[9].



Dépôt |



































Pays La marque se dépose auprès de
France

Institut national de la propriété industrielle (INPI)[10]
Union européenne

Office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO)[11]
Suisse

Institut fédéral de la propriété intellectuelle
Belgique

Office Benelux de la Propriété intellectuelle (en)[12]
Canada

Office de la propriété intellectuelle du Canada
États-Unis

United States Patent and Trademark Office (USPTO)[13]
International

Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI / WIPO)[14]


Passage dans le langage courant (marque générique) |


Article détaillé : Nom de marque lexicalisé.

En français, les marques sont des noms propres et s'écrivent avec une majuscule. Certaines marques sont devenues des noms communs comme frigidaire, kleenex, scotch, zodiac, karcher, stabilo, bic ou encore walkman (remplacé peu à peu dans la langue française par baladeur).


Cependant, ces exemples recouvrent des situations différentes. En effet, le propriétaire de la marque peut avoir perdu le droit exclusif d'exploitation de la marque ; on parle alors de dégénérescence. Ceci est rare. Ce fut le cas de Sony, qui a ainsi perdu sa marque Walkman devant la justice autrichienne en 2002. Mais d'autres, malgré leur emploi usuel, tels que Pédalo, les fermetures Éclair et Thermos, ne sont pas libres d'utilisation dans un cadre commercial.



Les noms de domaine |


Article détaillé : Nom de domaine.

À l'inverse des marques, il n'existe à ce jour aucun code du droit en matière de noms de domaine. L'absence de loi et de réglementation précise alimente les discussions autour du statut juridique du nom de domaine.


L'Association française pour le nommage Internet en coopération a choisi d'attribuer les noms de domaine .fr et .re (pour La Réunion) en respectant le principe de territorialité et d'identification de tous les titulaires. Elle a pour cela choisi d'élaborer une charte de nommage pour chacune des extensions gérées. Attention cependant, l'AFNIC n'a pas pour mission la recherche de droits antérieurs liés à l'utilisation d'une marque correspondant à un nom de domaine.


Ceci n'est qu'un aspect de la gouvernance d'Internet.


En France, l'utilisation d'un nom de domaine qui porterait atteinte au propriétaire d'une marque peut être sanctionnée soit pour contrefaçon soit pour agissement parasitaire (cf. par exemple Milka contre Kraft Foods). Dans l'hypothèse où le nom de domaine est déposé antérieurement à la marque et est exploité, le propriétaire du nom de domaine peut s'opposer à l'enregistrement de la marque. La jurisprudence n'a admis cette opposition que dans des affaires où la mauvaise foi du dépositaire de la marque était démontrée[15].



Notes et références |




  1. David Dauba, émission À vos marques sur BFM Business Radio, 8 décembre 2013, 26 min 5 s.


  2. a et b(en) « Ownership of Linux Trademark Resolved », Linux Journal, 1er novembre 1997.


  3. (en) « Mozilla Licensing Policies », Fondation Mozilla, 8 juin 2011.


  4. (en) « Guide Mozilla pour l'utilisation de la marque Firefox déposée sur les logos Firefox », mozilla.com, 8 juin 2011.


  5. (en) « Uses Mozilla Firefox trademark without permission », Liste de diffusion Debian, 27 février 2006.


  6. Légifrance Code de la propriété intellectuelle - Article L. 711-1.


  7. Code de la propriété intellectuelle - Article L711-4 (lire en ligne)


  8. « Article 6bis - Marques: marques notoirement connues de la Convention de Paris pour la protection de la propriété industrielle », sur www.wipo.int (consulté le 9 novembre 2018)


  9. Puis-je utiliser les caractères TM ou R sur mes brochures et papiers commerciaux ?, sur le site inpi.fr.


  10. inpi.fr.


  11. Bienvenue à l'OHMI.


  12. Le dépôt Benelux.


  13. uspto.gov.


  14. wipo.int.


  15. « Microcaz c. Océanet et S.F.D.I., 29 juin 1999, TGI Mans, 1re Chambre »
    .




Bibliographie |


  • Gérard Petit, « Le nom de marque déposée : nom propre, nom commun et terme », Meta, Les Presses de l’Université de Montréal, vol. 51, no 4 « La traduction des noms propres (1) et Langue, traduction et mondialisation : interactions d’hier, interactions d’aujourd’hui »,‎ décembre 2006, p. 690–705 (DOI 10.7202/014335ar, lire en ligne)


Voir aussi |



Articles connexes |



  • Copyright

  • AdWords#Jurisprudence


  • Image de marque, pour son utilisation en communication et en marketing.

  • Institut national de la propriété industrielle


  • Lanham Act, loi américaine sur le droit des marques

  • Liste d'inventions françaises

  • Saisie-contrefaçon



Liens externes |



  • INPI – Service de recherche marques

  • Le petit Musée des Marques


  • ® © et symboles apparentés, Enquêtes linguistiques, Druide.com, mai 2010



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